Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : entre Radouane Lakdim et l'addiction à la drogue, le dernier accusé du procès "entendait des choses"

Publié le , mis à jour

Ce jeudi 15 février, la cour d'assises spéciale de Paris s'est penchée sur le dernier des sept accusés du procès des attentats de Carcassonne et de Trèbes, Baghdad Haddaoui, accusé de "délit connexe". Un accusé qui est resté muet.

Pour la 19e journée du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, ce jeudi 15 février, c'est au tour du dernier accusé d'être au cœur des débats, devant la cour d'Assises spéciale de Paris, a suivi L'Indépendant.

Baghdad Haddaoui serait un proche de Radouane Lakdim. Il a été mis en examen pour non-dénonciation de crime terroriste. 

Un profil psychologique instable et un "pro-terroriste"

Dans la matinée, une enquêtrice de la sous-direction antiterroriste a présenté l'accusé, via un portrait, un album photo et une interview vidéo réalisée le jour des attentats. S'il n'a pas eu d'échanges avec le terroriste ce jour-là, il a défendu Lakdim sur les réseaux sociaux, dit-elle. Interpellé en novembre 2018 à la suite de menaces de mort proférées au centre Afpa de Carcassonne, Haddaoui est présenté comme psychologiquement fragile et versé dans la religion. Il fréquentait les mosquées et était "attristé de la mort de Merah et Ben Laden".

Il aurait entre autres affirmé que "tout le monde savait que Radouane Lakdim était radicalisé et qu'il aimait les armes". pourtant, Haddaoui aura dit être surpris des actes de Lakdim et ne les avoir appris que tardivement.

Durant ces deux heures où l'enquêtrice sera interrogée, l'accusé ne prendra pas la parole.

S'ensuivit une expertise psychiatrique d'Haddaoui, un individu anxieux mais "pas dangereux au sens psychiatrique du terme".

"Il entendait des choses"

Dans l'après-midi, l'audition de la psychologue cette fois montre que l'accusé n'est pas particulièrement anxieux mais qu'il est une personne "mal structurée", à "la pensée un peu brouillonne". Pour lui, la mort de Radouane Lakdim est une "catastrophe". Toujours pas de prise de parole de l'accusé.

Ensuite, c'est le frère de Baghdad Haddaoui qui témoigne en visioconférence, et qui assure que l'accusé "est très loin du terrorisme (...) Il entendait des choses", mais "Il n'est pas zinzin, il n'est pas fou", précise-t-il plus loin... Les deux frères ont coupé les ponts quand Bahdad Haddaoui s'est mis à la drogue.

Le témoin revient ensuite sur Lakdim, avec qui il a grandi dans le même quartier : "C'était quelqu'un de sympa et pas du tout agressif avant", assure-t-il.

Deux autres connaissances de l'accusé se sont succédé à la barre, le premier signale qu'Haddaoui s'exprimait sur les réseaux sociaux et "écrivait des théories complotistes", le second l'ayant hébergé et entretenant de bons rapports avec lui jusqu'à son "addiction à la drogue" : "Il a changé", a-t-il résumé.

Après ces témoignages, l'accusé garde toujours le silence. Il ne parlera qu'au travers des auditions dont le président de la cour donne lecture, où il disait que Lakdim lui parlait de vagues  projets, mais pas d'attentats, qu'il avait des armes... 

Ce vendredi 16 février débuteront les plaidoiries des avocats de la partie civile.

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