Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : de un à onze ans de réclusion criminelle requis contre les sept accusés

  • de un à onze ans requis contre les accusés.
    de un à onze ans requis contre les accusés. L'Indépendant - L. C.
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Après les plaidoires des parties civiles et avant celles des avocats de la défense, l'heure en était aux réquisitoires, ce mardi 20 février.
 

Les avocats des parties civiles ont formulé leurs réquisitoires pour chacun des sept accusés du procès des attentats de trèbes et Carcassonne, ce mardi 20 février au tribunal spécial de Paris, un procès suivi par L'Indépendant. De un an à 11 ans suivant tel ou tel accusé, voici les peines demandées pour chacun d'entre eux par Alexa Dubourg et Aurélie Valente, les deux avocates générales.

Sofiane Manaa, 12 mois de prison dont 4 mois avec sursis

Il accusé de détention d'armes et de munitions, un délit connexe dans cette affaire. Il a été requis également une interdiction de porter une arme pendant dix ans.

"Sofiane Manaa est le plus à distance de l'attentat. Le lien entre lui et R Ladkim n'a pas été déterminé", ont déclaré les avocates générales.

Ahmed Arfaoui , 8 ans de prison

L'avocate générale a demandé que l'accusation d'association de malfaiteurs terroriste soit commuée en "association de malfaiteurs" et  "soustraction d'objets de nature à faciliter la découverte d'un crime en vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité". Outre les 8 ans de prison avec maintien en détention, il a été également requis une interdiction de port d'arme pendant 10 ans et une interdiction de séjourner dans l'Aude pendant 5 ans. 

"Ahmed Arfaoui et Radouane Lakdim étaient proches, c'est certain. Juste après les attentats il a utilisé en fond d'écran de son téléphone des clichés de Ladkim et des commentaires ne pouvant s'apparenter qu'a des hommages à ce dernier. A sa mort, il n'a pas mangé pendant quatre jours".

Reda el Yaakoubi, 6 ans de prison

Là aussi, une demande de commutation de l'accusation d'association de malfaiteurs terroriste en "association de malfaiteurs en vue d'une préparation d'infraction à la législation sur les stupéfiants" et "détention d'armes". Outre les 6 ans de prison avec mandat de dépôt, il a été requis aussi, comme Ahmed Arfaoui, une interdiction de port d'arme pendant 10 ans et une interdiction de séjourner dans l'Aude de 5 ans.

"Reda el Yakkoubi, comme tous ceux qui gravitaient dans ce quartier, savait la radicalisation de Radouane Lakdim (...) et ses velléités de passages à l'acte. Reste à évaluer la volonté de s'associer à l'entreprise."

Baghdad Haddaoui, 4 mois de prisons et 30 mois avec sursis probatoire

Il est accusé ne pas avoir dénoncé le crime terroriste de Radouane Lakdim alors qu'il connaissait sa radicalisation. Il a été également requis son maintien en détention.

"Baghdad Haddaoui suivait Lakdim sur les réseaux sociaux depuis au moins 2010 et selon lui les publications de Radouane étaient explicites quant à son futur passage à l'acte. Haddaoui avait parfaitement conscience de la problématique et de l'idéologie jihadiste de Lakdim (...) Haddaoui a-t-il dénoncé ces faits aux autorités, la radicalisation de Lakdim, sa capacité de passage à l'acte ? La réponse est hélas non et son silence a été délibéré."

Sofian Boudebbouza, 6 ans de prison dont 4 avec sursis probatoire

Accusé d'association de malfaiteurs terroriste, il a été demandé sa commutation en accusation pour "provocation directe à un acte de terrorisme commis au moyen d’un service de communication au public en ligne, en état de récidive légale". Outre les 6 ans dont  4 avec sursis probatoire, il a été requis une obligation de soins et de travail, une interdiction de détenir une arme, une interdiction de contact avec les co-auteurs, et l'interdiction de paraître à Trèbes et Carcassonne.

"En quoi les propos de Sofian Boudebbouza constituent une provocation à la commission d'un acte terroriste ? Ce qu'il lui a dit sur les réseaux sociaux peut avoir eu un impact sur les actes de Lakdim et ses cibles lors des attentats."

Samir Manaa, 10 ans de réclusion criminelle

Accusé d'association de malfaiteurs criminelle, outre les 10 ans, il est requis un suivi socio-judiciaire de 3 ans.

"Samir Manaa a entendu Lakdim légitimer les attentats perpétrés en France par l'EI, justifiés par ce qui se passait en Syrie. Exactement ce que Lakdim dira au Super U devant les clients, devant Julie, devant Arnaud Beltrame (...) Samir Manaa a choisi de conduire son ami acheter un couteau, son ami qu'il savait radicalisé, un choix a été fait, le mauvais choix aux conséquences tragiques."

Marine Pequignot, 11 ans de réclusion criminelle

Accusée d'association de malfaiteurs criminelle, outre les 11 ans, il est également requis un suivi socio-judiciaire de 3 ans.

"L'exploitation de son ordinateur a révélé des centaines de photos et vidéo de l'EI, de tortures dont certaines représentaient des décapitations d'enfants (...) Elle avait tous les éléments et elle les a dissimulés parce qu'elle soutenait l'EI et les agissements de son petit ami (...) Après les faits, alors que les habitants de Trèbes et Carcassonne sont sous le choc, elle, elle va à Décathlon et au MacDo et elle crie "Allah akbar" à la vue des forces de l'ordre (...) "Et elle préparait son propre projet islamiste : son départ en Syrie."

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