"Une décision radicale" : qu'est-ce que le droit du sol, dont Gérald Darmanin vient d'annoncer la fin à Mayotte ?

  • Parmi les mesures annoncées par Gérald Darmanin à Mayotte, ce dimanche 11 février 2024, la fin du droit du sol.
    Parmi les mesures annoncées par Gérald Darmanin à Mayotte, ce dimanche 11 février 2024, la fin du droit du sol. MAXPPP - CHRISTOPHE PETIT TESSON
Publié le , mis à jour

En marge de son déplacement à Mayotte, Gérald Darmanin a fait plusieurs annonces fortes, ce dimanche 11 février 2024. Dont la fin du droit du sol. 

Au rayon des grandes mesures décidées par Gérald Darmanin à Mayotte, département français en proie à de vives tensions sociales : la fin du droit du sol, annoncée par le ministre de l'Intérieur, ce dimanche 11 février 2024.

"Une décision radicale"

Gérald Darmanin a planté le décor, parlant d'une "décision radicale", que le ministre de l'Intérieur a été "chargé de dire aux Mahorais", sur demande d'Emmanuel Macron : "l'inscription de la fin du droit du sol à Mayotte. Nous couperons ainsi littéralement l'attractivité qu'il peut y avoir dans l'archipel mahorais".

Le droit du sol... de quoi s'agit-il ? 

Concrètement, qu'est-ce que le droit du sol ? Comme le détaille le gouvernement sur son site internet, la nationalité française est attribuée dès la naissance pour : 

  • tout enfant né en France ou à l'étranger dont au moins un des parents est Français, c'est le "droit du sang" ; 
  • tout enfant né en France de deux parents apatrides ; 
  • tout enfant né en France dont au moins un des parents est également né en France, c'est le "double droit du sol". 

Mais la nationalité peut également être attribuée à la majorité : en effet, c'est lorsqu'un enfant est né en France de deux parents étrangers. En l'occurrence, il s'agit du fameux "droit du sol". Comme le stipule le gouvernement, le demandeur "doit résider en France à la date de ses 18 ans et avoir sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans".

Par ailleurs, au-delà de cette obtention par attribution, la nationalité française peut aussi être obtenue par acquisition, "c'est-à-dire après le dépôt d'une demande évaluée par l'autorité publique. Plusieurs conditions sont nécessaires à l'obtention de la nationalité (durée de résidence sur le sol français, preuves d'assimilation à la société française, etc.)".

"Il ne sera donc plus possible..."

Dans le cadre de son déplacement dans l'archipel, Gérald Darmanin a ainsi expliqué qu'il "ne sera donc plus possible de venir à Mayotte de façon irrégulière ou régulière, de mettre un enfant au monde ici et d'espérer devenir français de cette façon".

Ce choix de retrait du droit du sol, qui doit faire l'objet d'une révision constitutionnelle, il est exclusif au département, comme l'a ajouté le ministre de l'Intérieur : "Il ne s'agit pas de le faire pour d'autres territoires de la République".

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Les commentaires (2)
Milsabords Il y a 2 mois Le 11/02/2024 à 21:10

Dans cette affaire on oublie de donner une information essentielle:
Pourquoi Mayotte tient tant à rester française ? En 1841, pour se défendre des attaques comoriennes le sultan obtient le protectorat français. En 1946, l'archipel des Comores incluant Mayotte devient Territoire d'Outre-mer, or après 1958, les Grands Comoriens imposent aux Mahorais brimades, humiliations, restriction de crédits et transfert du chef-lieu en Grande Comore... Après ça faut il s'étonner qu'en février 1976 ils plébiscitent à 99,4% le maintien de l'île dans la France ? Comme l'expliquait un mahorais: On savait ce qu'était la "colonisation" française et on ne tenait pas à connaître la comoriennes dont nous avions déjà eu un avant-goût ...

Anonyme13114 Il y a 2 mois Le 11/02/2024 à 13:41

Ce qui serait radical c'est la fin du droit du sol pour la France entière. Darmanin à ce stade ne fait que déplacer le problème