Aveyron : ces parents d'élèves se battent contre la fermeture de la cuisine scolaire

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  • Les représentants des parents d'élèves et le représentant syndical devant la cantine de l'école de Cransac.
    Les représentants des parents d'élèves et le représentant syndical devant la cantine de l'école de Cransac. DDM - R.B.-L.
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Roman Bouquet Littre

Inquiète et sans réponses, l'association des parents d'élèves de Cransac réaffirme son souhait de maintenir la cuisine de la cantine scolaire, menacée de fermeture depuis de nombreux mois par la municipalité.

"Cette cantine, c'est un peu notre patrimoine." Dans le local de l'association des parents d’élèves de Cransac, dans la cour de récréation de l’école élémentaire Emile Zola, une conférence de presse était organisée ce vendredi pour évoquer l'avenir de la cantine et la menace qui pèse sur sa cuisine. Depuis quelques semaines en effet, le maire souhaiterait désormais faire appel à un prestataire privé pour livrer les repas aux 150 jeunes du village. Une initiative qui a fait bondir les parents.

"On se bat pour nos enfants et qu’ils aient des produits de qualité à manger à midi. Actuellement, ils y mangent mieux qu’à la maison. Ce sont des produits frais, épluchés le jour même. Nous voyons des collectivités qui vont chercher des repas à Baraqueville alors qu’on parle tous les jours d’écologie. Ça va à l’encontre des valeurs actuelles", s'offusquent les représentants des parents d'élèves qui assurent avoir recueilli 700 signatures sur une pétition pour défendre la cantine.

"On ne peut pas faire des économies sur l’assiette de nos enfants"

À l’origine du changement, une envie qu’aurait exprimé le cuisinier en place de quitter ce service pour les espaces verts - information démentie depuis -, un non-respect des normes d’hygiène de la structure, contesté par les parents d’élèves, et un déficit de 100 000 € généré chaque année. "Il y a des travaux normaux de mise aux normes mais qui ne sont pas un obstacle au fonctionnement de la cantine scolaire", estime Jean-Luc Vernhes, ancien vice-président de l'association et représentant du personnel au syndicat CGT. Selon eux, la démarche de la municipalité viserait surtout à faire des économies. "Un service public n'est pas une entreprise. [...] On ne peut pas faire des économies sur l’assiette de nos enfants."

Une opposition exacerbée par le flou entretenu autour de ce projet, alors que le budget de la commune pour 2024 sera bientôt voté en conseil municipal. "Nous savons que la municipalité prospecte à la recherche de prestataires publics ou privés susceptibles de fournir 150 repas par jour. Un essai de 3 mois a été évoqué. Dès le départ, les choses ne se sont pas faites de manière claire", dénonce le représentant syndical.

Une absence de dialogue

Depuis la manifestation organisée pour protester contre ce projet de fermeture devant la mairie début décembre, qui avait rassemblé plus de 70 personnes et que le maire avait réprouvé, le dialogue semble définitivement rompu entre les deux parties. "Il refuse de nous voir alors que nous avons des propositions à lui soumettre. Cela entretient des tensions qui ne sont pas bonnes, ni pour eux, ni pour nous", regrette l'association des parents d'élèves, présidée par Alain Lacombe, qui envisage de "faire appel à un conciliateur extérieur". Dans un échange de courriers électroniques, Bernard Canac leur affirmait alors "que la responsabilité de la restauration scolaire est une mission qui est dévolue au maire", indiquant vouloir "l'assumer personnellement et totalement". Contacté, ce dernier n’a pas souhaité réagir, s’en tenant au minimum : "c’est un dossier sérieux qui ne doit pas être pris à la légère. On travaille dessus sereinement."

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