Guerre en Ukraine : pourquoi Emmanuel Macron s’invite ce jeudi 14 mars au 20 h de TF1 et France 2

  • Les présidents ukrainiens et français, Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron, le 16 février 2024, à Paris.
    Les présidents ukrainiens et français, Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron, le 16 février 2024, à Paris. MaxPPP
Publié le
Christelle Bertrand

Conforté par le vote du Parlement, mais cible de critiques, le chef de l’État va s’expliquer.
 

"La volonté n’est pas de faire peur mais de qualifier le moment"

"La volonté n’est pas de faire peur mais de qualifier le moment"… Face aux critiques qui commencent à poindre, accusant le gouvernement de dramatiser la crise ukrainienne à des fins électorales, l’Élysée tente de déminer. Si le Président s’invite ce jeudi 14 mars au journal de 20 heures cela n’a rien à voir avec la campagne des élections européennes qui commence, mais bien parce que la situation internationale l’exige, explique en substance l’Élysée.

Depuis la conférence de Paris, qui s’est tenue le 26 février, le ton d’Emmanuel Macron vis-à-vis de la Russie a changé. Ce jour-là, il assure que l’envoi de troupes au sol n’est plus exclu, provoquant une vague d’émotion chez ses partenaires. Cette conférence marquait pourtant plusieurs points d’accord entre les participants, assurent les conseillers du Président, notamment le durcissement de Vladimir Poutine et l’urgence à aider l’Ukraine.

"Trouillard zoologique"

Pour Emmanuel Macron, ce changement de positionnement est le fruit d’un long cheminement. Au début de la guerre, il assurait au contraire qu’il ne fallait pas tourner le dos à la Russie afin de préparer la paix.

Longtemps, il a continué à échanger avec son homologue russe par téléphone, mais le dialogue s’est rapidement avéré impossible. Depuis, les relations se sont encore envenimées avec la mort d’Alexeï Navalny, la multiplication des cyberattaques et les propos de l’ancien Président Dmitri Medvedev sur X, qui lançait, lundi 11 mars : "Macron s’apprête à se rendre à Kiev ? Mais c’est un trouillard zoologique ! Quoi qu’il en soit : je recommande à son bureau de prendre plusieurs paires de caleçons ! Ça sentira très fort"…

Expliquer le changement de doctrine aux Français

Fort du soutien de la majorité de l’Assemblée et du Sénat, qui ont approuvé, mardi 12 et mercredi 13 mars lors d’un vote (1), leur soutien à l’accord bilatéral de sécurité signé le 16 février dernier avec l’Ukraine, Emmanuel Macron va donc réexpliquer ce changement de doctrine et tenter de convaincre les Français que les élections européennes n’y sont pour rien.

Mais si Emmanuel Macron assure faire ce qu’il doit et agir en chef d’État et non en Président en campagne, du côté de Matignon, on observe la situation avec plus de prudence. Il n’a pas échappé à l’entourage du Premier ministre que certains sondages récents révèlent un doute grandissant chez les Français.

La guerre, un argument à manier avec des pincettes

Ceux-ci sont de plus en plus nombreux à soupçonner l’exécutif d’utiliser la guerre pour gagner quelques points dans les sondages. Et le premier meeting de campagne de la majorité, qui s’est déroulé samedi 9 mars, à Lille, n’a pas dû les convaincre du contraire. Les différents intervenants ont tous fait le lien entre le danger que constituent la persistance du conflit en Ukraine et la montée du RN.

Pour Matignon, la guerre est un argument à manier avec des pincettes, mais le chef de l’État, qui sera en visite à Berlin en fin de semaine, en a fait un enjeu majeur.

Les sénateurs ont voté à 293 voix contre 22 sa stratégie, mercredi. L’UE a trouvé, elle un accord mercredi 13 mars pour ajouter 5 Md€ d’aide à l’armement de l’Ukraine.

La réélection annoncée de Vladimir Poutine

Moscou est "prêt" à une guerre nucléaire, a affirmé, mercredi 13 mars 2024, Vladimir Poutine, un message fort adressé tout à la fois à l’Occident et à sa population, à l’avant-veille de l’élection présidentielle.

Crédité de 70 à 80 % d’intentions de vote, le maître du Kremlin abordera ce scrutin sûr de lui, ce vendredi 15 mars, dans un pays ou toute contestation est étouffée et même pourchassée à l’étranger.

L’agression dont a été victime, à Vilnius, Léonid Volkov, l’ex-bras droit de l’opposant russe mort en prison Alexeï Navalny, a été probablement "organisée par la Russie", ont estimé, mercredi, les services de renseignement lituaniens.
 

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 1 mois Le 14/03/2024 à 08:41

Ne vous faites pas d'illusion, la confrontation de l'OTAN avec la Russie est inéluctable. Ce n'est plus qu'une question de temps. Le régime autocratique de Poutine a absolument de la guerre pour exister (Tchétchénie, Géorgie, Ukraine) est demain les Pays Baltes. Nous somme passés d'une période d'après guerre à une période d'avant guerre.