Dérives sectaires en Aveyron : Montlaur, "terre sacrée" des Esséniens orphelins de leur gourou "Manitara"

  • Les Esséniens, souvent vêtus de blanc, disent avoir trouvé leur "terre sacrée"  à Montlaur, où une dizaine de familles résident dans un hameau rebaptisé "Terranova".
    Les Esséniens, souvent vêtus de blanc, disent avoir trouvé leur "terre sacrée" à Montlaur, où une dizaine de familles résident dans un hameau rebaptisé "Terranova". Reproduction - Centre Presse Aveyron
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Depuis plus de vingt ans, la communauté vouant un culte aux anges et aux archanges et qu'on dit proche de "thèses apocalyptiques", vit en vase clos dans le Sud-Aveyron.

Le hameau de Paulan, à Montlaur, serait-il "une terre sacrée où la magie de la vie est omniprésente" ? Ou encore "un joyau unique au monde" ? C’est ce qu’affirme l’ordre des Esséniens. Voilà plus de vingt ans que cette communauté a posé ses valises dans cette partie du Sud-Aveyron y créant une sorte de village en totale autonomie, nommé "Terranova".

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Installée en Aveyron depuis plus de vingt ans

Des dizaines de personnes, réunies en famille, avec enfants, y vivraient sous le regard attentif des autorités. Car les Esséniens, de foi chrétienne et vouant un culte aux anges et archanges, sont aujourd’hui décrits comme sectaires et, plus inquiétants, plusieurs rapports et enquêtes ont fait émerger chez eux des "thèses apocalyptiques" se rapprochant du tristement célèbre Ordre du temple solaire… Dans les années 1990, cette secte avait connu une fin tragique entre assassinats et suicides collectifs. Plus de 70 personnes, dans différents pays, furent retrouvées mortes.

Olivier Martin, le gourou, vouait-il un culte pour Hitler ?

À Montlaur, les Esséniens tentent de trouver un second souffle depuis le décès soudain de leur "prophète", ou plutôt gourou, Olivier Martin en 2020. Il avait 56 ans. Longtemps surnommé "Manitara" et autoproclamé "prophète", celui que la Muviludes présentait comme "un sinistre personnage" présidait la destinée du groupe, aujourd’hui scindé en deux avec d’un côté les membres de Montlaur et d’un autre ceux d’un camp installé au Panama en Amérique Centrale. Le schisme serait survenu sur fonds de crispations concernant l’héritage de "Manitara", dont les fonds récoltés en partie grâce à ses publications et les loyers perçus dans les communautés seraient particulièrement importants.

Dans le département, "Manitara" avait déjà eu affaire à la justice. En 2003, le tribunal correctionnel de Millau l’avait condamné à 18 mois de prison avec sursis avec sa compagne pour abus de confiance, fraude aux Assedic, construction sans permis de construire ou encore abus de biens sociaux… On avait aussi appris que des liens existaient entre sa communauté et celle de la "Fraternité blanche universelle". Selon un documentaire de Canal + d’ailleurs, Olivier Manirata aurait voué un culte à Hitler, le considérant avec Jésus et Bouddha parmi les hommes qui ont "fécondé l’humanité". Il avait quitté l’Aveyron et s’était exilé au Québec à la fin de sa vie.

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Les commentaires (1)
Milsabords Il y a 1 mois Le 22/03/2024 à 15:46

Hé ben, ils sont pas tous enfermés ...