Un mort à Rodez : deux accusés face aux assises

C’est un riverain de la rue Bonald à Rodez qui a alerté les policiers, hébété par la scène macabre qui s’étalait sous ses yeux. Marc Salacroup, 51 ans, est décédé de ses blessures, vendredi 6 avril 2012, victime d’une bagarre particulièrement violente. Très vite interpellés par les policiers ruthénois Cédric Landel (27 ans) et Jérôme Legrand (42 ans) vont être désignés comme les principaux suspects dans cette affaire.
Leur procès se tiendra lundi, durant trois jours, devant la cour d’assises de l’Aveyron.

Des coups et des questions

Dans cette affaire, la cour devra établir le degré de responsabilité des deux accusés. Et puis est-ce les coups portés par les deux prévenus qui ont eu raison de la victime ? Ou alors est-ce la chute dans l’escalier ? Les deux suspects encourent jusqu’à 15 ans de réclusion. Ils seront jugés pour violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Les faits se sont déroulés dans un appartement de la rue de Bonald, au cœur du vieux Rodez. Selon Isabelle Fort, le vice-procureur qui a été saisie de l’affaire au moment des faits, les trois hommes, fortement alcoolisés, en sont venus aux mains pour des "motifs apparemment futiles ".
La rixe aurait débuté dans un premier temps dans l’appartement de Marc Salacroup où les trois hommes, qui avaient tissé des liens d’amitié, se retrouvaient régulièrement. Puis, la bagarre s’est poursuivie dans la cage d’escalier où la victime aurait fini par dévaler seule les marches, d’après les reconstitutions. Avant que les deux accusés continuent de le frapper en pleine rue (les secours lui ont prodigué les premiers soins devant le n° 24 de la rue de Bonald).

Misère sociale

Une fois les suspects interpellés, et à l’issue des premières auditions, ils se sont d’abord " étonnés des conséquences de cette bagarre ", expliquait Isabelle Fort. Les deux hommes se renvoyant la faute du décès de Marc Salacroup.
Selon son avocat, Me Hubert Aoust, Jérôme Legrand "a immédiatement pris conscience de la gravité de ses actes ". L’avocate de Cédric Landel, Me Christelle Cordeiro, met en avant " la misère sociale " dans laquelle se trouvait son client  " pour tenter d’expliquer son geste ". Une vie, toujours selon les avocats, faite de petits boulots, de pas mal d’alcool et de soirées arrosées. Les deux accusés étaient déjà connus des services de la justice : pour des infractions liées à l’alcool et pour des faits de violences.  La cour d'assises s'emploiera donc durant trois jours à faire toute la lumière sur cette affaire.