Stations-service : l'Aveyron sur la réserve

Une après l’autre, les petites stations service du département plient boutique. Sous le poids des charges et des normes, trop lourdes à supporter. Il est loin le temps, en effet, dans les villages, il y avait une église, un terrain de foot et une station- service. Aujourd’hui, le département fait partie de ceux où certains habitants doivent mettre entre 18 et 35 minutes pour pouvoir décrocher un pistolet de pompe à essence.

Autant dire que «la zone blanche», comme l’appelle Jacky Brossy, le président de l’antenne départementale de la fédération nationale automobile, n’est pas loin. C’est cette situation qui l’a poussé à choisir comme thème central des 50 ans de la FNA de l’Aveyron, l’avenir des stations services dans le département. Comme le souligne Jacques Vaysse, garagiste à Salles-Curan, «On n’est certes pas les plus mal lotis, mais la situation est de plus en plus compliquée ».

Problématique de «désertification»

Normes draconiennes ou attente d’aides promises pour ces mises aux normes sont autant de sujets qui seront également abordés aujourd’hui à Rodez, en présence d’une juriste de la fédération. En choisissant de placer cette problématique au coeur de leur événement, les dirigeants de la FNA espèrent faire prendre conscience aux élus et décideurs des enjeux qui se dessinent en terme de territoire si aucun frein n’est trouvé à cette érosion.

Et de sensibiliser les collectivités sur la «prudence» avec laquelle elles doivent agir, selon eux, quand elles décident d’installer une pompe à essence automatique sur leur commune. Car elles peuvent installer une concurrence «fatale ». Régulièrement, la FNA alerte les pouvoirs publics sur cette problématique de «désertification». Et dans des départements plus ruraux que d’autres, les raisons de s’inquiéter sont naturellement plus importantes. Et dans ce contexte-là, les pompistes ont beau avoir des idées, s’ils n’ont pas de pétrole... 

Une petite centaine de stations-service en Aveyron :

Le département de l’Aveyron compte une centaine de stations-service. Un peu plus de la moitié appartiennent au réseau traditionnel, mais les pompistes éprouvent les pires difficultés à maintenir leur activité. Dès lors, «la zone blanche» est redoutée par la FNA, qui défend les intérêts des artisans pompistes. Une bataille importante compte tenu de la topographie difficile du département, sa taille importante et l’enclavement de certaines zones de celui-ci