Bozouls : les Terrasses de Majorac, le futur atout de charme en Aveyron

"Tout n’est que luxe, calme et volupté", pour reprendre Charles Baudelaire. La route qui mène aux Terrasses de Majorac est en elle-même une invitation au voyage. Le silence est roi, la nature est reine. Et la vue de ce lieu de villégiature de Véronica et Daniel Danet s’avère un véritable atout de charme pour le tourisme en Aveyron. Il faut dire que le couple a pris le temps de dénicher la perle rare. Pas moins de 150 (!) propriétés ont été visitées par le couple en France avant de poser bagages (et outils) en terre aveyronnaise. Car le couple y a mis tout son cœur, son argent et son corps (avec ses tripes, ce qui plaira aux Aveyronnais !) à l’ouvrage. Car paradoxalement, c’est parce que le domaine était à l’abandon que le couple a jeté son dévolu sur ce lieu. " Il était dans son jus, sans nuisance, avec une vue unique et comportant plusieurs bâtiments", résume Daniel. Lui, paysagiste de luxe à Paris ; elle, dirigeante d’une grande enseigne de prêt-à-porter sur les Champs-Élysées, ont donc pris le pari de bâtir un bout de paradis. À l’origine, pour couler des jours heureux. "Un projet bucolique", dit en ce sens Daniel. Au bout du compte, un projet pharaonique. Des heures de labeur récompensées par la (ré) création d’un espace voué à la fois à l’ascèse et à la fête, donc au bonheur.

Le mariage des matières

Les gîtes à la conception et à la décoration unique où l’expérience, le savoir-faire, le goût des belles choses du couple sublime cet écrin qui se veut aussi une terre d’accueil pour les événementiels (mariages, séminaires). Chaque détail est comme un signe de leur sensibilité, ne se laissant pas voir au premier coup d’œil. Évident après. Épuré. Alcôve, pigeonnier, quelques marches disséminées pour cheminer. "Le grand défi était de restaurer de belle manière ce bel ensemble sans dénaturer en le rendant confortable", confie Daniel qui a bien failli y laisser sa santé. "J’ai vite compris l’étendue des dégâts comme lorsque tu signes un pacte avec le diable". Des efforts qui ne furent pas vains avec la récompense au bout. Du moins, en attendant l’ouverture officielle au printemps prochain. Mais déjà, ou plutôt enfin (car le couple œuvre sans relâche depuis trois ans, création d’une société à la clef) pour donner corps et âme à ce lieu jouant avec les formes, ombres et lumières.

Le mélange des cultures

Dans cette quête de la beauté, le couple a rencontré les êtres adéquats comme Didier Combret, murailler spécialiste des pierres sèches à Vimenet, Jean-Denis Vaysset, ferronnier à Saint-Chély-d’Aubrac. "La conservation du patrimoine n’est pas juste une danseuse mais porte un intérêt économique". Rien n’a donc été laissé au hasard mais scrupuleusement réfléchi, intellectualisé, optimisé tant sur la pratique que sur l’esthétique avec la conscience de l’enjeu climatique. Le choix des matières bois et métal, avec enduit à la chaux, éco-naturels, isolation géothermique avec chauffage au sol. Le mélange des cultures en cheminant et chinant, guidé par leur soif de fraternité, leur ouverture d’esprit et leur (bon) goût. Toutes ces différences obtiennent l’unicité. L’universalité. Avec l’impression que chaque objet est sa place. Depuis toujours et presque à jamais. Car le couple proposera des décorations saisonnières comme un chef pratique l’art culinaire. "La grande chance est de donner nos tripes, ce que l’œil a emmagasiné, tout ce qui nous a touchés". Les émotions suscitées par la culture.

La nature et l’Homme

Et le dehors est aussi poétique que le dedans, disposant d’une piscine à débordement offrant une vue imprenable sur la campagne, les monts d’Aubrac et la forêt des Palanges. "Humaniser les abords pour que ce soit un lieu où l’Homme reçoit l’Homme. L’âme du lieu c’est nous. Pour la première fois, on est allé au bout", glisse en chœur le couple. L’accomplissement. "Quand on fait un tour de France, le compagnon doit réaliser une œuvre", conclut-il. L’œuvre est là. Et le meilleur reste à venir au printemps quand Daniel se chargera d’ajouter la touche verte de sa palette. Il ne reste plus qu’à prendre le temps de voir pour s’émouvoir. Et pour eux de saluer "les personnes du village pour leur soutien infaillible, l’entraide et leur générosité".