Football : réaction attendue de Rodez face à Auxerre

Ce n’est « que » du football. Et en ces temps troublés, les superlatifs et/ou champs lexicaux de l’extrême ont bien du mal à trouver écho, si ce n’est sens, dans la rubrique sport. Il n’en demeure pas moins que les Ruthénois se retrouvent devant une réalité. Leur réalité. Celle d’un club qui ne doit absolument pas - il ne le peut pas - perdre de temps dans sa quête au maintien en Ligue 2. Preuve (s’il le fallait encore) en est la continuité du sport professionnel, même à huis clos, reconfinement oblige.

« Trouver d’autres artifices »

Alors, oui, ce soir, les Ruthénois ne pourront compter sur leur 12e homme. « C’est quelque chose qui nous freine car on a, nous, besoin de ce lien, peste le coach Laurent Peyrelade. On a certes une petite jauge en L2, mais ça n’empêche. Ce qui émane des tribunes d’habitude, ce sont des petits pourcentages en plus, qu’il va falloir aller chercher dans nos cœurs et nos poumons. D’autres clubs ne comprendraient pas ça, mais pour nous, c’est une donne emmerdante. Mais on fait avec et à nous de trouver d’autres artifices pour que ça puisse nous sourire. »
À commencer sûrement par se recentrer sur eux-mêmes, sur leurs fondamentaux, sur ce qui a conduit les Ruthénois du CFA à la L2 en seulement quelques mois : la solidité collective et la vaillance en tête. D’ailleurs, le onze type probablement aligné ce soir ne devrait pas compter de recrues estivales, mis à part le portier Théo Guivarch, dont la prestation sera d’ailleurs scrutée (lire plus bas). « On fait de grosses erreurs en ce moment, et on se fait punir, reconnaît Peyrelade. On est un peu moins là pour rattraper l’erreur du pote d’à-côté. » Résultat : 14 buts encaissés depuis le début et une dernière prestation au Stadium, conclue par un cinglant 3-0 relativement inquiétant. « On a fait notre plus mauvais match contre Toulouse. On joue pour jouer, il ne se passe pas grand-chose entre nous, analyse l’ancien Manceau. Il faut remettre de l’intensité, de l’agressivité. »

Sanaia première ?

D’autant qu’en face de Pierre Bardy and Co, les Auxerrois chercheront enfin à enchaîner, eux qui restent sur un joli 4-0 passé à Chambly, mais qui n’ont toujours pas connu la joie de deux succès d’affilée. « L’idée, c’est de retrouver de l’insouciance, argue encore Peyrelade. Certains (joueurs) ont besoin de se bouger plus que d’autres par rapport à leurs performances, à l’équilibre aussi. »
xit Papis Dembelé, sorti tout bonnement du groupe, alors qu’il avait été titularisé à Toulouse. Ugo Bonnet reprend sa place en attaque, remplaçant, lui, samedi dernier. Et il devrait reformer, avec Ayoub Ouhafsa, la doublette qui détonnait au sortir de l’hiver, avant que la saison ne soit écourtée. Derrière, Amiran Sanaia pourrait faire sa première apparition en L2 cette saison. Les forfaits de Johann Obiang et Nassim Ouammou poussant sûrement Joris Chougrani sur l’aile gauche de la défense à cinq ; alors que Nathanaël Dieng et Grégory Coelho, déjà vus depuis le début à gauche (axe ou piston), n’ont pas été retenus. Reste aux Ruthénois alignés sur le terrain à retrouver leur partition. « Quand je vois la semaine d’entraînement qu’on a réalisé, je me dis qu’on est prêt. » Aux ouailles de Peyrelade de lui montrer qu’il avait raison.