Journée de la femme : ce que des Aveyronnaises en pensent en 2021

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Publié le
François Cayla

C'est aujourd'hui lundi 8 mars la Journée internationale du droit des femmes. Nous avons demandé à cinq d'entre elles, Aveyronnaises, comment elles voient ce rendez-vous annuel qui leur est consacré. 

Journée ringarde ? Journée utile ?  Journée pertinente ? Journée pour rien ? Journée finalement discriminante ? Dans une société où le féminisme s’impose dans le quotidien, parfois sous des formes que d’aucuns pourront juger extrémistes, ce genre d’action pourrait presque apparaître décalé. Ou pas.  En tout cas en France, sachant que certains coins de la planète ont encore et malheureusement pour culture de « confiner » la femme à des tâches secondaires. Sans porter de jugement, à chacun de se faire le sien, nous avons cru opportun de donner la parole à des femmes engagées dans la vie publique aveyronnaise. Histoire de savoir ce qu’elles pensent de « leur » journée.

Christine Sahuet : « La Journée de la femme c’est tous les jours »

Présidente de la Chambre de métiers de l’Aveyron, Christine Sahuet avoue ne pas attacher grande importance à la Journée de la femme. « De toute façon, pour moi, la journée de la femme c’est tous les jours. » Pour autant, à la demande de la préfète, ce 8 mars, la Chambre de métiers mettra à l’honneur un certain nombre de femmes chefs d’entreprise dans des secteurs plutôt réservés aux hommes. « C’est une bonne initiative et les personnes que nous avons invitées sont ravies de venir parler de leur expérience », indique Christine Sahuet. « Pour le reste, poursuit-elle, il faut relativiser la portée d’une journée de ce type. Ça n’a jamais été pour moi une préoccupation. Je ne suis pas féministe, encore moins extrémiste sur ce terrain. Ce qui ne m’empêche pas de défendre la place de la femme dans l’entreprise et dans la société. La parité c’est bien, mais à condition d’égalité. En fait, les femmes auront gagné leurs droits le jour où cette journée n’existera plus. Alors si, en attendant, elle peut encore éveiller certains à cette cause, pourquoi pas. »

Bénédicte Sanhes : « C’était plus important hier qu’aujourd’hui »

Bénédicte Sanhes fait partie de l’équipe dirigeante de la société éponyme de Bozouls qui travaille dans la fabrication de structures métalliques. Quand elle pense à la Journée de la femme, la cheffe d’entreprise pense d’abord « au passé, aux combats antérieurs qui ont permis de gagner le droit de vote, le droit à l’IVG par exemple. Aujourd’hui, une journée de ce type ne me semble plus forcément avoir lieu d’être. Sur le fond, c’est tous les jours que l’on doit batailler pour l’égalité homme-femme. » Dans le monde de l’entreprise qu’elle côtoie au quotidien, Bénédicte Sanhes relève que « les choses ont beaucoup évolué et dans le bon sens évidemment. Ça n’a plus rien à voir avec ce qui était il y a 15 ou 20 ans. Le rôle et la place de la femme dans une entreprise sont maintenant parfaitement acceptés. »

Magali Bessaou : « Pour parler franchement, je m’en bas l’œil »

Vice-présidente du conseil départemental et directrice de l’Association des maires de l’Aveyron, Magali Bessaou a un avis très tranché sur la Journée de la femme : « Pour tout dire je m’en bas l’œil. Je trouve ça c… et ridicule. Et pourquoi est-ce qu’il n’y aurait pas une journée de l’homme ? » Et d’argumenter en trouvant « vexant que l’on doive faire des lois pour permettre aux femmes de s’exprimer. Comme la loi sur la parité par exemple, qui a obligé les élus en place, hommes ou femmes, à faire du porte à porte pour trouver des candidates, allant parfois jusqu’à en supplier certaines de s’engager. Personnellement, quand j’ai voulu faire des choses, je n’ai pas attendu la permission de mon père ou de mon mari. Tout en étant dans l’échange, j’ai fait ce que je voulais faire. Pas besoin de lois pour cela. » Magali Bessaou se dit « pas féministe pour deux sous. D’ailleurs, je ne suis pas LA maire de La Loubière, je suis madame LE maire ! Je revendique même ma place de femme dans mon foyer. Chez moi, je ne veux pas que mon mari fasse ce que je considère être de mon rôle. Ça ne me semble pas rabaisser ce que je suis. Et puis, bon, on sent bien que les choses évoluent, avec ou sans cette journée. »

Sarah Vidal : « On ne parle pas là du rôle ou de la place de la femme, mais de ses droits »

Première adjointe à la mairie de Rodez, Sarah Vidal est de celles pour qui la Journée internationale des droits de la femme compte. « Mais soyons clairs, précise-t-elle d’emblée. Je ne veux pas parler du rôle ou de la place de la femme dans la société, je parle des droits des femmes. C’est en cela que cette journée, qui s’inscrit quand même dans l’histoire, ne l’oublions pas, est importante. » Si elle dénonce le marketing qui peut être fait autour de ce 8 mars, Sarah Vidal n’en considère pas moins que « cette journée peut permettre de faire un focus sur la situation à un instant T. C’est montrer que pas mal de chemin a été parcouru, c’est vrai, mais qu’il en reste encore beaucoup à parcourir. Car il demeure encore aujourd’hui beaucoup de différences de traitement entre un homme et une femme, dans plein de domaines, professionnels notamment. L’égalité, et c’est ce qui personnellement m’importe le plus, n’est pas encore atteinte, loin de là. » Pour autant, l’élue ruthénoise ne veut pas « opposer les genres, opposer les sexes. Il ne faut pas tomber dans l’ultra-féminisme, surtout pas. Au contraire, c’est à chacun, les hommes comme les femmes, de faire en sorte que les choses continuent à évoluer dans le bon sens. On doit poursuivre ce qui a été engagé pour parvenir à l’égalité et cette journée peut servir de piqûre de rappel. »

Marine Cabirou : « Cela reste quelque chose d’important »

La jeune Millavoise Marine Cabirou a décroché en 2020 la Coupe du monde de VTT descente. Pour elle, « la Journée de la femme reste quelque chose d’important. Ça permet de mettre les femmes à l’honneur. » Dans son domaine d’expression qu’est le sport, Marine Cabirou considère qu’« on accorde aujourd’hui plus d’importance aux femmes qu’à une époque pas si lointaine. Les choses ont évolué et continuent d’évoluer. Mais il y a encore du chemin à faire pour que l’on voie les femmes et les hommes sur un pied d’égalité. » La vététiste de 23 ans considère donc cette journée comme « une action positive dans le sens d’une reconnaissance des droits de la femme ». Même si « c’est vrai que, quelque part, faire une journée de la femme peut être aussi vu comme une manière de marquer encore les genres. »

 

Un peu d'histoire

La Journée de la Femme, ou Journée internationale des droits des femmes, est une journée d’action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes, l’égalité et la justice. Ses origines remontent au début du XXe siècle. En ce temps-là, les luttes ouvrières et les manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail, mais aussi l’égalité entre hommes et femmes, commencent à se faire jour en Occident. C’est à New York que l’on voit l’une des premières actions, le 28 février 1909, lors de la grève des travailleuses de l’industrie textile qui dénonçaient leurs conditions de travail. Clara Zetkin, militante socialiste allemande, évoque quant à elle le sujet en 1910, lors d’une conférence internationale des femmes socialistes réunies à Copenhague. Un an plus tard, un million de femmes descendent dans les rues le 19 mars, date choisie en référence à la révolution de 1848 et à la Commune de Paris. Peu à peu, l’initiative va prendre de l’ampleur à travers la planète jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. À partir de là, chaque 8 mars (date choisie en rapport avec un mouvement féministe russe de 1917), on célèbre un peu partout la Journée internationale des femmes, officiellement reconnue par l’ONU en 1977 et par la France en 1982.
 

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