Rodez. Gastronomie de l'Aveyron : la fouace, unique dans sa diversité

S’il est bien une chose sur laquelle les Aveyronnais sont unanimes, c’est l’origine de la fouace : Aveyronnaise, bien sûr. En revanche, les avis divergent dès qu’il s’agit d’être plus précis pour désigner le village où elle a été préparée pour la première fois. Dans le nord Aveyron dans la région d’Aubrac pour certains. Dans le sud pour d’autres. Mais ils sont tout aussi nombreux à ne jurer que par l’ouest du département, à Marcillac ou à Saint-Cyprien plus particulièrement.

Des revendications d’inventions qui vont bien au-delà des frontières du département, puisque l’on trouve des variantes de la fouace dans l’Albigeois, sur les contreforts des monts d’Auvergne, mais aussi en Vendée. "De pâles copies, estime un connaisseur aveyronnais un poil chauvin. Ils se sont inspirés de la fouace aveyronnaise, quand ils n’ont pas tout simplement fait main basse sur la recette. Ils se contentent ensuite de rajouter un ingrédient supplémentaire pour mettre en avant le côté original de leur fouace. Pour moi, ce n’est plus une fouace, mais bon…".

De la fleur d’oranger pour tous

Des variantes que l’on retrouve également en Aveyron, avec pour certaines fouaces un ajout de fruits confits, alors que d’autres préfèrent y mêler des pépites de chocolat, ou d’autres choses encore. Rien de tout cela pour Vincent Blieux de La Maison Blieux, à Saint-Cyprien-sur-Dourdou. " Je me contente de suivre la recette originale. Celle que mes parents, Emmanuel et Fabienne Blieux ont appliquée avec succès avant moi. Une recette achetée en 1985 à un couple de boulangers pâtissiers du village. Ils se la passaient de génération en génération depuis les années 1900. N’ayant plus personne à qui la donner, ils se sont résolus à la vendre à mes parents", poursuit-il, l’air ravi d’en bénéficier aujourd’hui. Une recette qui fait le succès de son entreprise depuis des années. À ce titre, on comprendra aisément qu’il s’emploie à la garder secrète et à la faire fructifier comme ses parents avant lui.

Des installations agrandies et rénovées

Alors que ces derniers avaient pignon sur rue en plein centre du village, leur fils Vincent et ses cinq collaborateurs se sont installés dans les locaux créés quelques années plus tôt par leurs soins sur la zone d’activité "Les Cammas", à l’entrée du village en arrivant de Decazeville. Des installations qui ont été agrandies et rénovées récemment par Vincent Blieux. Le jeune homme a également investi dans du matériel flambant neuf pour équiper l’atelier de fabrication des fouaces vendues sur place… Mais pas seulement. Car au fil des années, la fouace de la Maison Blieux a acquis une telle renommée qu’on la retrouve un peu partout en Aveyron, mais aussi dans les départements limitrophes, voire dans la capitale, où la fouace à la fleur d’oranger de Saint-Cyprien a également la côte ! Et on comprend maintenant pourquoi !