A Toulouse, Guillaume Vieilledent a pris de la bouteille dans le marché de la bière et des sodas

C’est bien connu, le droit mène à tout. Parfois même à devenir brasseur. Telle est la trajectoire de Guillaume Vieilledent. Né à Rodez, en 1988, dans une famille aveyronnaise, il a donc fait des études de droit à Toulouse et a décroché un master en droit du travail. Juriste durant cinq ans, à Paris, dans une entreprise, il a mis le cap au sud en 2017 à la naissance de son enfant, direction le Lot-et-Garonne.

C’est là qu’il a pris un virage professionnel et, trois ans plus tard, en juin 2020, il a concrétisé son projet de devenir brasseur. Mais, il n’avait pas de local ! Celui de La Garonnette, dans la Ville Rose, s’est libéré le 1er novembre, il y a pris ses quartiers et il a sorti premières bières et premiers sodas le 19 décembre. Le début d’une nouvelle vie.

Si Guillaume Vieilledent a baigné dans le droit, cet univers ne lui est toutefois pas complètement étranger. Alors que son arrière-grand-père Auguste est à l’origine de la création, à Rodez, de la Sab (société aveyronnaise de boissons), disparue depuis, son grand-oncle Raymond a distribué la limonade Chépa, "au sirop pur sucre, gazeuse, digestive, rafraîchissante" (c’est écrit sur les bouteilles collector que le petit-neveu a conservé précieusement), avec des locaux situés avenue de Montpellier et route d’Espalion.

Le nouveau brasseur toulousain avait donc un peu ça dans le sang. Et puis, le projet n’est pas tombé du ciel par hasard. "Lors d’un voyage aux états-Unis, en 2014, j’ai découvert un paysage brassicole sur "La route du blues" entre La Nouvelle-Orléans et Chicago, se souvient-il. J’étais un amateur de bière mais pas un fondu. Je me voyais créer une brasserie artisanale indépendante".

Au retour, sa compagne lui a offert un atelier de brassage de deux heures où il a fait plus ample connaissance avec, notamment, les fondamentaux techniques. Il n’a pas oublié : "J’ai mis tout de suite en pratique et j’ai fait ma bière à la maison, 20 litres dans la cuisine. Je me suis pris au jeu, avec de plus en plus de recettes, et de la recherche".

Volant de ses propres ailes depuis bientôt un an, Guillaume Vieilledent propose aujourd’hui, en permanence, deux recettes de bières et autant de sodas, ainsi qu’une gamme d’une trentaine éphémères "en fonction de la saisonnalité et de mes coups de cœur".

"Pour une clientèle dont la grande majorité habite à 200 mètres à la ronde", se réjouit le maître des lieux, qui sélectionne des producteurs locaux. L’orge, le seigne, l’avoine, le blé sont bio et viennent du Tarn et, si le houblon est alsacien, il devrait, à terme, être d’origine haut-garonnaise.

Les fruits sont frais et, si les agrumes poussent à Murcia, la coopérative est familiale. En parlant de famille, la plupart des étiquettes sont des œuvres de la maman artiste de Guillaume Vieilledent. Pour vendre ses bières et ses sodas, il utilise les réseaux sociaux (Facebook et Instagram), passent par des revendeurs à Toulouse (cavistes, épiceries fines, bars...), a la confiance de restaurateurs et ne néglige pas les marchés de plein vent.

En Aveyron, et plus précisément à Rodez, ses produits sont à découvrir au restaurant La Maison et à la poissonnerie Aderhold. "Je suis pleinement satisfait de ce que je fais, conclut le trentenaire aveyronnais. Je suis épanoui dans ce nouveau métier, où je peux raconter une histoire".

La brasserie Vieilledent est située 30 avenue Jules-Julien à Toulouse. Elle est ouverte du mardi au vendredi, de 16 heures à 19 heures, jusqu’à 22 heures le jeudi et le vendredi. Renseignements au 06 01 45 14 79.