De l’espoir à l’effondrement pour les salariés de Sam Technologies mobilisés à Rodez

  • Les salariés avaient posé leurs tentes devant la préfecture pour finalement les replier.
    Les salariés avaient posé leurs tentes devant la préfecture pour finalement les replier. José A. Torres
Publié le
Olivier Courtil

La décision de Renault a douché les salariés qui avaient entrepris un mouvement bon enfant devant la préfecture.

Le couperet est tombé, laissant sans voix David Gistau, élu au conseil économique et social (CSE) de l’entreprise et secrétaire départemental CGT, l’unique syndicat représenté à la Sam. " Avant de réagir à cette annonce scandaleuse, nous souhaitons échanger avec les salariés comme nous l’avons toujours fait depuis 300 jours. " Depuis le 4 février dernier exactement. Jour d’un long combat de luttes, à l’instar de celui lancé hier matin devant la préfecture. Quelque 150 salariés de la fonderie avaient alors posé tentes et panneaux pour partager fouace, café et revendications dans une ambiance bon enfant. Véro, salariée depuis 35 ans et une collègue d’une ancienneté quasi similaire (33 ans) faisaient s’entrechoquer des rehausses (pièces fabriquées dans l’usine) pour faire entendre leurs voix. Leur espoir. " Nous sommes une famille", résumaient ces deux camarades comme des sœurs jumelles. Cette journée entamée dans la lignée d’un " combat juste " dixit le représentant syndical, était amenée à se prolonger nuit et jour pour obtenir gain de cause, faire peser la balance du bon côté. Celui du cœur. De la vie. Pour " continuer à travailler " comme il était inscrit sur l’un des panneaux posés au pied de la préfecture. Pour exister, à l’image de l’inscription " Je suis Sam " accrochée dans le dos. " Je suis venu par soutien car j’ai travaillé à la Sam et j’aimerais que mon fils puisse avoir le choix de travailler en Aveyron ", confiait Éric, venu par solidarité. Le combat devait donc durer. Les CRS étaient d’ailleurs venus en nombre avec une douzaine de camions stationnés de la place du Bourg à l’église Saint-Amans. Finalement, décision fut prise au cours d’une succincte assemblée à l’heure du coucher du soleil de replier tentes et panneaux pour se retrouver en assemblée générale de personnel ce mercredi, à 11 heures, dans l’usine. Comme un mauvais pressentiment.

Le communiqué de Renault est tombé alors que le combat devait amener salariés, élus et citoyens vers d’autres luttes, un autre horizon. "À vendredi Roselyne" avait-on pu lire sur l’un des panneaux, en référence à la venue de la ministre de la Culture sur le piton ruthénois.

À noter que, hasard du calendrier, ce même mardi, ce sont 400 salariés de l’usine automobile Benteler à Migennes dans l’Yonne en Bourgogne, qui ont défilé. Comme leurs homologues du bassin industriel aveyronnais, entre espoir et colère. "Les plans de licenciements, faussement appelés plan de sauvegarde de l’emploi, les accords de performance collective, avec à la clé un vrai chantage à l’emploi (le dernier exemple est l’entreprise Bosch à Rodez), ont amené un lot continu de salariés en détresse, au chômage. En juin, l’Occitanie est la deuxième région la plus impactée après l’Ile-de-France", rappelait la CGT Occitanie pour annoncer un rassemblement le 1er décembre. Dans cette précampagne électorale, le déclin industriel de la France reste bel et bien un sujet majeur.

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