Attirer des ingénieurs : une journée pour trouver des pistes à la CCI de Rodez

Que l’on continue de se le dire : l’industrie, dans l’Aveyron comme ailleurs, est en manque de bras. Particulièrement du côté des ingénieurs. Sous la thématique globale «Quels ingénieurs pour l’industrie du futur ?», la CCI de l’Aveyron s’est transformée hier en carrefour de l’offre et de la demande en la matière. Au menu, un webinaire le matin (« L’ingénieur de demain : compétences, capacités, profils») et deux conférences l’après-midi autour de parcours d’ingénieurs, qu’ils soient en formation ou insérés professionnellement.
En trame de fond de cette journée, la volonté de l’ensemble des acteurs économiques et politiques d’un retour à la souveraineté industrielle. La nécessité en a été mise en exergue de manière forte à deux reprises dernièrement, avec l’arrivée du Covid puis de la guerre en Ukraine.
«Il faut reconquérir, car beaucoup de fabrications sont parties à l’étranger. Pour cela l’industrie a besoin de tous profils, notamment des ingénieurs. Il y a cependant une relative désaffection des jeunes pour ces métiers », affirme Denis Gailhard, conseiller en développement industriel à la CCI, enseignant et ingénieur de formation et cheville ouvrière de cette journée. Le temps fort de la journée aura été la rencontre, de 17 heures à 19 heures, sur le thème «Ingénieur en Aveyron : un avenir professionnel, un choix de vie»
Le problème est double pour l’Aveyron : d’un côté des baisses généralisées d’effectifs (jusqu’à – 12 % pour la filière sciences de l’ingénieur) au niveau national, qui assèchent le vivier, et une tendance de ces jeunes diplômés à «privilégier les grandes entreprises, donc les grandes métropoles », résume Denis Gailhard.
C’est donc l’attractivité globale du département et de ses entreprises qui est jeu, et les parties prenantes en sont bien conscientes. «Ce que j’aimerais dire à ces jeunes ingénieurs, c’est qu’il y a de belles entreprises industrielles et numériques dans l’Aveyron», affirme le conseiller en développement.

Un réseau pour «renforcer la sensibilisation des jeunes» ?

Une réponse est à l’étude au niveau national, du côté de l’association IESF (Ingénieurs et scientifiques de France), pour développer un réseau national qui trouverait, on l’imagine, une déclinaison aveyronnaise. À l’image du réseau DCF pour les dirigeants commerciaux, son action consisterait à «renforcer la sensibilisation des jeunes, dès le lycée. Il faut que les deux côtés fonctionnent : les entreprises proposent des postes, il faut des diplômés», explique Denis Gailhard.
Le temps fort de la journée aura été la rencontre, de 17 heures à 19 heures, sur le thème «Ingénieur en Aveyron : un avenir professionnel, un choix de vie» en présence d’Audrey Girmens (directrice générale d’Inforsud), de Christophe Delagne (directeur de Défi 12) et Grégory Brouillet (responsable de la transition digitale chez Bosch).
Devant un parterre d’ingénieurs, étudiants, chefs d’entreprise et représentants du secteur des ressources humaines, ils ont évoqué leurs parcours, mais aussi leurs besoins, actuellement criants en matière d’ingénieurs. De quoi poser les jalons du prochain rendez-vous porté par la CCI de l’Aveyron : un job dating, mercredi 11 mai à la Cité de l’entreprise, proposant des rencontres entre entreprises, futurs salariés et étudiants.
«Aujourd’hui, journée nationale de l’ingénieur, nous continuons à parler de l’industrie, du poids qu’elle pèse dans le département mais aussi de ce besoin d’ingénieurs qu’ont les entreprises. Nous allons continuer à faire ce qu’on peut pour les former (une petite soixantaine d’ingénieurs diplômés chaque année dans l’Aveyron, NDLR), les garder, mais aussi faire mieux reconnaître ces métiers qui sont une nécessité pour notre industrie», affirmait hier le président de la CCI Dominique Costes.