INTERVIEW - Daniel Julien, maire de Pont-de-Salars : "Se projeter dans les 10-15 ans à venir"

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  • Daniel Julien dans son bureau où trône le projet pharede ce mandat, en l’occurrence le nouveau gymnase. Daniel Julien dans son bureau où trône le projet pharede ce mandat, en l’occurrence le nouveau gymnase.
    Daniel Julien dans son bureau où trône le projet pharede ce mandat, en l’occurrence le nouveau gymnase. PaDS
  • Le nouveau gymnase a une surface de 3 000 m2 (photovoltaïque sur le toit et chauffage au gaz). Le chantier devrait prendre fin en décembre.
    Le nouveau gymnase a une surface de 3 000 m2 (photovoltaïque sur le toit et chauffage au gaz). Le chantier devrait prendre fin en décembre. Jean-Philippe Bras
Publié le
Paulo Dos Santos

Pour son second mandat consécutif, Daniel Julien, Salarsipontain pur jus, âgé de 55 ans et directeur du camping Les terrasses du lac, a le regard tourné vers l’avenir. Notamment en termes de projets, la construction d’un gymnase et l’extension de la Maison de santé, entre autres, mais également avec la volonté de développer le tourisme, l’accueil de nouveaux habitants, l’activité commerciale…

Vous avez contracté une forme grave du Covid-19, en avril 2021, et vous avez passé beaucoup de temps à l’hôpital et en centre de rééducation. À ce moment-là, vous aviez témoigné de votre chance d’habiter en France. Comment allez-vous aujourd’hui ?

Beaucoup mieux qu’il y a un an. J’ai quelques petits problèmes de concentration, par exemple, mais je suis là, avec quasiment toutes mes facultés. Cela ne serait pas arrivé si j’avais été Brésilien ou Indien…

Cette sacrée épreuve m’a permis finalement de rencontrer des professionnels de santé qui étaient, avant tout, des gens vraiment humains. J’ai également reçu de nombreux messages de soutien et c’est un peu pour cela que j’ai tenu à témoigner, à expliquer ce qui se passait avec ce fichu virus.

De façon plus terre à terre, comment se porte la commune ?

Bien ! Je suis réellement très optimiste pour la suite. Comme d’autres communes aveyronnaises, nous avons été retenus pour le programme "Petites villes de demain", et c’est bel et bien une opportunité. L’un des atouts, c’est de pouvoir bientôt compter sur l’embauche d’un chef de projet. Cela va nous permettre d’avancer, d’anticiper même, voire d’innover…

Concrètement, qu’est-ce que cela sous-entend ?

L’idée est de se projeter dans les 10-15 ans à venir. Et pas uniquement sur du court ou moyen terme. En attendant ce chef de projet, nous avons fait venir un groupe d’étudiants de Toulouse. Comme ils ne connaissaient pas du tout la région, ils ont eu un œil neuf sur le territoire. Ils ont pris en compte le cadre de vie, l’eau, un élément essentiel du Lévézou, et ils ont mixé le tout. Nous verrons où cela nous mène.

Le développement de la commune ne passe-t-il pas par la faculté à proposer aux gens les services qu’ils sont en droit d’attendre ?

Très franchement, nous avons les services d’une commune de notre taille et même au-delà. D’ailleurs, notre objectif est de basculer au-dessus des 2 000 habitants.

Si nous parlons également des commerces, il faut effectivement les pérenniser. Oui, certains sont désormais en haut du village, mais, n’oublions pas non plus que des jeunes sont actuellement en train de redonner vie à certaines enseignes du centre.

Quand on évoque le Lévézou, on parle forcément de tourisme.

C’est indéniable qu’il est important d’accroître cette activité. La base nautique, la plage des Rousselleries… Il faut mettre l’eau en valeur, notamment avec le Viaur.

Même si l’avenir à longue échéance est important, quel est le projet phare actuellement ?

C’est la construction d’un gymnase, et nous y sommes en plein dedans, en lieu et place de l’ancien. Il a une taille conséquente, de l’ordre de 3 000 m2 (avec du photovoltaïque sur le toit et chauffé au gaz), et force est de reconnaître que nous l’aurions peut-être imaginé autrement si le projet avait été lancé en même temps que la hausse des prix. Pour ce bâtiment, nous avons, avant tout, pensé territoire car 1 500 personnes l’utilisent. Le montant des travaux est de 4,5M€ et nous serons subventionnés à près de 80 %. Le chantier devrait prendre fin en décembre prochain.

Un autre projet n’était pas au programme de l’équipe municipale…

La rénovation de la gendarmerie n’était pas au menu, mais, d’un autre côté, nous n’avons pas eu le choix. Nous avons été prévenus que le bâtiment était défectueux et que, dans ces conditions, les gendarmes quitteraient purement et simplement la commune. Le propriétaire ne souhaitant pas réaliser les travaux, nous l’avons donc acheté et commencé le chantier qui devrait se terminer, lui également en fin d’année. L’opération se monte à 350 000 € pour l’achat et 450 000 € pour les travaux, ceci pour six logements. Ce que l’on peut regretter, c’est la désaffection de l’État, car cela ne devrait pas être un projet communal, même si effectivement nous allons récupérer le loyer.

En revanche, l’extension de la Maison de santé est bien une volonté communale.

Je dirais même que c’est une demande pour le territoire. Je mets souvent l’accent là-dessus : les villages alentour ont besoin de Pont-de-Salars, mais le contraire est également vrai. Cette Maison de santé a été inaugurée en 2015 et, un an après, on parlait déjà de l’agrandir. En concertation avec les professionnels qui s’y trouvent et qui sont les mieux placés pour en discuter, le projet est de pousser les murs de 100 m2 environ et cela a été chiffré à 350 000 € pour l’instant.

À l’heure où on parle beaucoup d’écologie, que fait la commune dans ce sens ?

Dans le précédent mandat, nous avions déjà changé toutes les ampoules en led. Là, nous avons été plus loin par rapport à l’éclairage puisque la puissance est de 70 % au maximum, et à certaines heures, de 20 %. De toute façon, dans tous nos projets, les économies, notamment sur l’entretien, sont un sujet à part entière. De même que le volet environnemental. Sur ce plan-là, d’ailleurs, nous avons prévu différents aménagements à La cité du lac de la maison de retraite. J’ai la chance d’avoir des élus qui travaillent au village et qui sont donc au contact des habitants. C’est une équipe qui est à l’écoute des administrés et qui est prête à tout entendre. Quand cela n’est pas trop farfelu tout de même !

Pour en revenir à l’accueil de nouveaux habitants, la commune a-t-elle de la réserve foncière ?

Nous en avons, mais cela n’est pas d’actualité. Deux propriétaires privés ont, pour l’un, une quinzaine de lots, et pour le second, dont le permis va être bientôt déposé, une dizaine. Quant à nous, nous pourrions peut-être vendre un bâtiment, mais rien n’est encore acté.

Au-delà du programme "Petites villes de demain", vous mettez un point d’honneur à candidater pour différents événements, même nationaux.

C’est l’occasion rêvée de faire découvrir la région. Nous avons quand même deux hôtels dans le centre, et des campings aux alentours. Par exemple, nous allons accueillir le Cercle généalogique de l’Aveyron durant deux jours, en septembre ; de même que le congrès des élus de montagne avec 500 personnes, sur deux jours également. Mais, comme je le dis souvent, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers…

Les chiffres de la commune

Démographie : 1 700 habitantsSuperficie : 44,9 km21 collège (Jean-Amans avec 350 élèves), comme l’a mis en exergue Daniel Julien, ces dernières années, l’établissement est très bien classé, pour ne pas dire souvent premier, en ce qui concerne le taux de réussite au brevet et les mentions.2 écoles (publique avec une centaine d’élèves et école privée Sainte-Marie avec une quarantaine d’élèves).Budget de 5,5 M€ en 2022 dont 3,5 M€ en investissement et 2M€ en fonctionnement.Une quarantaine d’associations.Environ 70 entreprises.Le lac de Pont-de-Salars fait partie de l’ensemble des lacs du Lévézou. Il a été formé dans la vallée du Viaur, affluent de l’Aveyron ; Il fait environ 6 km de long pour 150 à 200 mètres de large.Le barrage de Pont-de-Salars, quant à lui, a été construit de 1948 à 1952, du type voûte, d’une hauteur de 38,50 m et d’une longueur de crête de 183 m. La canalisation vers le lac de Bage (haut lieu de pêche) a une longueur de 2 694 m et un diamètre de 2,60 m. La galerie reliant le lac de Bage au lac de Pareloup mesure 6 375 m de longueur et 2,60 m de diamètre.
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