Football : "Un marché" conclu entre Clément Depres et Laurent Peyrelade à Rodez

Dans les coursives du stade Armand-Cesari samedi après match, le moteur du bus qui doit ramener les gars de l’Aveyron à l’aéroport tout proche de Poretta déjà allumé, Clément Depres affiche un large sourire ; il n’est pas pressé et savoure. Lui le Gardois promis à un avenir doré avec "son" NO, mais que les blessures et un bagage athlétique grevé ont écarté de la voie royale. Ce n’est pas nouveau. Mais à 27 ans, la "recrue star" – bien que représentant un pari aussi – de l’été 2021, peut-elle devenir le tube de l’année à Rodez ?

" Je me sens très bien, a en tout cas réagi celui qui venait d’ouvrir le score, après avoir sauvé les siens sur sa ligne de but et une semaine suivant son but capital devant Annecy (2-2). On a conclu un marché avec le coach pour que je puisse être là toute la saison et servir au mieux l’équipe. On savait qu’à la 65e minute, peu importe le score, peu importe ce qui allait se passer, j’allais sortir. " Car si dans beaucoup de domaines Depres est au-dessus du lot, son état physique lui a jusque-là interdit de performer sur la durée en sang et or.

"Ne pas faire fumer le matériel"

"Les données sont claires, avait déjà dit son entraîneur, Laurent Peyrelade, avant match. Clem’, on le gère durant la semaine d’entraînement pour l’avoir en compétition. Et si on l’envoie au feu en compétition, on va faire comme l’an dernier à Nîmes et on le perd pendant deux mois. Donc, il faut qu’on soit dans un savant dosage. " En effet, depuis sa rupture des ligaments croisés du genou gauche en 2019 l’ayant tenu éloigné des terrains durant plus de deux ans, l’attaquant à la stature imposante (1,88 m) ne parvient pas à enchaîner. Et la saison dernière, une sérieuse alerte à l’autre genou lui a fait passer un sale automne, voire plus.

Pour autant, c’est un état athlétique global qui inspire le staff rouergat à la précaution. " Il ne faut pas faire fumer le matériel, ne pas le mettre dans le rouge. C’est un gros gabarit qui récupère plus difficilement ", ne cache pas "LP". Et de poursuivre : "On doit juste bien le gérer, pour que cela dure. Pour qu’il nous serve toute la saison. On a un protocole d’entraînement hyper strict avec lui. Après, il ne peut pas enchaîner dans trois jours, ce n’est pas possible. " Ce qui veut dire que son expérience et sa science du but, notamment, ne seront pas là d’entrée mardi 30 août face à Metz, lors de la 6e journée de Ligue 2 ? "De toute façon, si on veut garder Clément 30 matches, il sera obligé d’être un "impact player", avait, là encore, assuré le technicien dès vendredi, même s’il l’avait titularisé ensuite. On l’a amené frais pour ces trois matches-là. Maintenant, comment va-t-il les encaisser ? Mais il est là, il est prêt, il est bien. Physiquement, on l’a super bien préparé. Désormais, ça va être l’accumulation des matches qui nous dira où on peut aller et où on ne peut pas aller. "

Pas de quoi inquiéter le premier intéressé. "Ce qui est bien, c’est qu’il y a du monde aussi derrière. Donc je n’ai aucun souci quand je sors ou que je ne suis pas titulaire." Du pain béni pour Rodez, surtout si celui qui a joué 18 matches de L1 par le passé continue sur cette lancée de deux buts marqués en 130 minutes passées sur le terrain en cinq matches. "Je veux bien qu’il ait un rendement comme celui-là toute l’année !", lâchait enfin Peyrelade dans un rire de satisfaction finalement très révélateur.