Football : Rodez, une double adaptation

Prêté à Rodez le mercredi 17 août, quatre jours après être entré avec Strasbourg sur la pelouse de Nice en L1, aligné d’entrée le samedi suivant face à Annecy à Paul-Lignon et probablement déjà à sa troisième titularisation ce soir face au FC Metz. Marvin Senaya symbolise à lui seul le défi que doit relever le Rodez Aveyron football en ce début de saison. Se montrer compétitif alors que nombre des hommes qui le composent n’ont que très peu de vécu commun.

" C’est quelque chose de nouveau pour nous, le staff, rappelle Laurent Peyrelade. Ça ne nous était jamais arrivé de travailler aussi tard et aussi vite avec des joueurs." Passé les difficultés de timing entre les partants et les arrivées qui avaient d’ailleurs valu au coach une sortie très virile à l’endroit de sa direction devant la presse à la veille de la gifle reçue par Bordeaux (0-3, J2), cela démontre également le changement de statut du club. Désormais ancré pleinement dans le monde professionnel.

De la vidéo en urgence

"Un joueur pro est fait de trois choses, éclaire d’ailleurs Peyrelade. Son talent, sa capacité à travailler et son adaptabilité. à un environnement, une façon de jouer, une mentalité, un coach, un groupe… Et plus tu le fais vite dans le foot moderne, plus tu te rapproches de la performance. " "Ce n’est pas quelque chose de nouveau pour moi étant donné que j’étais déjà prêté à Sochaux la saison dernière, détaille Senaya. L’adaptation se passe très bien ici, mes coéquipiers me guident aussi. " "Les anciens ont aussi leur part de responsabilité. Il faut qu’on arrive à transmettre ce qu’on ressent, qui on est, ce qui a fait qu’on est monté et qu’on est en L2 depuis quatre ans. Mais c’est aussi aux nouveaux d’amener leur fougue, leurs ambitions ", appuie "LP". Il y a cet état d’esprit bien singulier sur le Piton. Mais pas seulement : le 3-5-2 et les préceptes de jeu à la ruthénoise doivent être ingurgités à vitesse grand V. "On a fait beaucoup de vidéos pour compenser le manque d’entraînements, révèle le technicien. On en a fait tous les jours, de manière individuelle et collective. "

Une recrue encore attendue, du turn-over ou pas ?

Et de rentrer dans les détails : "Pour l’axe (de la défense), on a fait des vidéos sur Adilson (Malanda) ou Julien (Célestine, partis depuis). Marvin en a fait sur Akim (Abdallah), Nas’(Ouammou) ou Greg (Coelho). Ce n’est pas le joueur qui nous intéresse, mais la fiche de mission du poste chez nous. Ce qu’on attend, comment on aime se placer, jouer. " Pas de quoi éviter de grosses erreurs inhérentes à ce manque de vie commune, comme celle du Lorientais lui aussi prêté, Loris Mouyokolo, à Nîmes (1-0, J3). Mais le temps devrait faire son œuvre et permettre à d’autres encore d’entrer en scène, d’autant qu’un défenseur d’expérience pourrait encore débarquer avant la fin du mercato, jeudi. À Bastia samedi, le rendu collectif a laissé entrevoir de belles dispositions. Mais pour ce soir, une autre donnée entre en ligne de compte : l’enchaînement et une semaine à trois matches, avec le déplacement à Guingamp dès vendredi.

" Ma première idée, c’est d’être frais pour Metz", envoie le coach, qui pourrait aussi être tenté de renouveler en grande partie ce qui a fait la force des Aveyronnais en Corse. Difficile donc d’établir un onze, d’autant qu’hier encore des incertitudes planaient.