Retraite, justice : ces deux petites phrases d'Emmanuel Macron en 2017 qui font écho à l'actualité

  • L'Emmanuel Macron de 2017 est-il différent de celui de 2022 ?
    L'Emmanuel Macron de 2017 est-il différent de celui de 2022 ? Repro CP
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Le chef de l'Etat a confirmé à leurs postes son Garde des sceaux et son secrétaire général de l'Elysée, tout comme il souhaite, par l'usage du 49.3 s'il le faut, réformer les retraites et repousser l'âge légal du départ à la retraite à 65 ans. Pourtant, il y a 5 ans, le discours était tout autre. Retour vers le futur.
 

Ce lundi 3 octobre, le Cour de justice de la République a ordonné un procès à l'encontre du ministre de la Justice du gouvernement d'Emmanuel Macron, Eric Dupond-Moretti, pour soupçons de conflits d'intérêts. Le même jour, c'est le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, qui a été mis en examen pour prise illégale d'intérêts.

Ce mardi 4 octobre, le chef de l'Etat, tout en restant silencieux sur les deux sujets, a réaffirmé son soutien au Garde des sceaux, via sa Première ministre Elizabeth Borne, qui en appelle à "l'indépendance de l'institution judiciaire" et à la "présomption d'innocence". Il en va de même pour Alexis Kohler, maintenu dans ses fonctions.

Pourtant, en 2017, alors candidat à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron avait affirmé au JT de France 2 que "dans le principe, un ministre doit quitter le gouvernement lorsqu’il est mis en examen", a rappelé sur Twitter la journaliste de Médiapart Ellen Savi, cité par le Huffington Post. Un tweet qui a fait le buz ce mardi 4 octobre.

Mais en 5 ans, les lignes peuvent bouger : désormais, si l'on en croit le ministre du budget Gabriel Attal, ce mardi sur LCI : "Nous avons une doctrine : quand un ministre est condamné, il quitte le gouvernement".  Être mis en examen ne suffit donc plus pour abandonner ses fonctions ministérielles, voire ses fonctions "élyséennes", puisque le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler reste lui aussi en poste.

"Nous n'y toucherons pas"

C'était écrit en gras dans son programme électoral en 2017 (page 7) : concernant l'âge de départ à la retraite, "Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions", affirmait la candidat Macron. Cinq ans plus tard, changement de paragdime : c'est cette fois le (double) président Macron qui souhaite porter cet âge légal de 62 à 65 ans. Une décision justifiée selon lui et le gouvernement par la volonté d'équilibrer les comptes du système de retraite, qui sont pour l'heure excédentaires mais menacés de déficits à l'horizon 2024.

En 2017 également, Emmanuel macron souhaitait créer un système universel de retraite par points, en supprimant les 42 régimes existants, comme celui des fonctionnaires ou des cheminots. Cinq ans plus tard, c'est aussi différent, évoquant fin 2021 sur TF1 "trois grands régimes, un pour la fonction publique, un pour les salariés, un pour les indépendants", rappelle le "Huff".

Le chef de l'Etat pourra arguer du fait que le contexte en 2017 était sur bien des plans différent qu'en 2022 : crises sanitaire et énergétique, tensions internationales. Et après tout, n'y a-t-il pas "que les imbéciles qui ne changent pas d'avis" ?