Football : une Coupe à moitié pleine pour Rodez après son exploit à Auxerre

Quart-de-finaliste de Coupe de France. Voilà le nouveau statut acquis par Didier Santini et ses hommes, mercredi soir. Chose assez rare dans l’histoire du club rouergat (seulement la troisième fois que cela arrive après 1991 et 2009), pour être amplement souligné. Alors, en pareille circonstance, on aurait pu s’attendre à de grandes scènes de liesse, d’emballement général, d’euphorie à peine contrôlable. Mais non. Rodez a dignement célébré cet exploit avec un "E" majuscule – encore un, direz-vous – sur la pelouse d’Auxerre, et dans les vestiaires, sans pour autant virer dans l’irrationnel.

Il faut dire que les Ruthénois ont très vite été rappelés à la raison par la réalité du championnat, qui reprendra ses droits dès samedi, avec la réception de Nîmes (19 heures), concurrent direct au maintien. " On ne se trompe pas d’objectif. Le match le plus important de la semaine, ce n’était pas celui-là. Dans le vestiaire, on a fait un cri de guerre, parce qu’il fallait bien la fêter (la qualification, NDLR). Mais si on se permet de faire la fête comme des fous et qu’on en prend trois (buts) samedi contre Nîmes, ça ne sert à rien de gagner en coupe ", relativisait Bradley Danger en zone mixte, lui qui avait démarré le 8e de finale sur le banc, comme l’immense majorité des habituels titulaires. Avant de rajouter : " C’est toujours bon de faire un parcours en coupe, mais quitte à choisir, je pense qu’on préférerait se maintenir, que faire un quart ou une demi-finale. " Au moins, c’est dit.

"Sortir de la série négative"

Alors, oui, cette épopée magique n’est, peut-être, qu’une parenthèse enchantée pour les Ruthénois. Mais qu’elle fait du bien dans les têtes, à l’heure à laquelle ces derniers pointent au 19e rang de Ligue 2. "Il faut quand même profiter de ce bon moment. Ce n’est pas tous les jours qu’on se qualifie en quarts de finale de Coupe de France. Ça fait du bien mentalement, ça nous permet de sortir de la série négative (en championnat)", relevait un Killian Corredor heureux comme rarement.

De son côté, Joris Chougrani, qui tentait, tant bien que mal, de ne pas partir en fou rire au moment où son président, Pierre-Olivier Murat, célébrait de manière taquine en zone mixte, semblait aussi partager ce sentiment : "On profite à fond, on est très heureux. Et puis ça nous met sur une bonne dynamique pour essayer d’enchaîner en championnat. Ce qui ne nous réussit pas, pour l’instant."