Retraites : "Hors-sol", "foutage de gueule", "menteur"... Vives réactions après les déclarations d'Emmanuel Macron

  • Le président de la République s'est exprimé à la veille de la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
    Le président de la République s'est exprimé à la veille de la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Capture - France Télévision
Publié le , mis à jour

Les réactions ne se sont pas fait attendre après l'interview d'Emmanuel Macron au journal télévisé de 13 heures, ce mercredi.

Alors que des heurts éclatent chaque soir depuis le rejet de la motion de censure contre le gouvernement d'Elisabeth Borne, et alors qu'une neuvième journée de mobilisation est prévue ce jeudi 23 mars 2023 contre la réforme des retraites, le président de la République a pris la parole aux journaux télévisés de TF1 et France 2, à 13 heures. 

Emmanuel Macron a défendu une réforme "nécessaire" et a assumé "d'endosser l'impopularité". Concernant les manifestations, il a estimé que "la foule" n'avait "pas de légitimité face au peuple qui s'exprime", tout en dénonçant l'usage de la violence. Il a rajouté que "les manifestations ont leur légitimité mais ça n'est pas une légitimité supérieure à la légitimité démocratique".

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Une opération de justification et d'apaisement qui ne devrait pas suffire à refroidir les opposés à la réforme, prêts à se mobiliser en nombre ce jeudi. Le patron de la CGT, Philippe Martinez, a décrit une "interview lunaire" et n'a pas mâché ses mots face aux journalistes à Tours, qualifiant les propos du président comme "du foutage de gueule et du mépris pour les millions de personnes qui manifestants".

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, accuse Emmanuel Macron d'avoir menti concernant la position du syndicat sur les retraites. "Macron refait l'histoire et ment pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste".

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Déni et mensonge ! La CFDT a un projet de réforme des retraites.
Macron 2019 l’avait compris il avait repris notre ambition d un système universelle.
Macron 2023 refait l histoire et ment sur @cfdt pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste

— Laurent Berger (@CfdtBerger) March 22, 2023

Vives réactions dans l'opposition

Il a fallu peu de temps que pour que les opposants politiques à la réforme s'emparent des propos du président de la République. À gauche, les élus sont vent debout face à cette intervention, notamment la patronne des écologistes, Marie Tondelier, qui s'est dit "glacée par la démonstration d'autosatisfaction du président".

Glacée par la démonstration d’autosatisfaction du Président #Macron.

Outre ses propos méprisants et même offensants,
Outre la vacuité de ce qu’il propose,

Quand va-t’il comprendre qu’il n’a pas le monopole de la responsabilité et de l’intérêt général ?#JT13h #Macron13h

— Marine Tondelier (@marinetondelier) March 22, 2023

Le président du parti socialiste, Olivier Faure, estime que "Macron vide le jerrican sur un brasier qu'il avait déjà allumé". Le patron de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a parlé des "traditionnelles marques de mépris" et "l'arrogance" du chef de l'Etat. Il revient notamment sur les déclarations d'Emmanuel Macron sur la légitimité de la foule et des manifestations. "Hors-sol, arrogant, menteur, irresponsable", écrit la présidente des députés LFI, Mathilde Panot

Ce PR ne comprend pas les Français. Les présente comme des paresseux drogués aux aides publiques. Disqualifie les syndicats. Insulte notre histoire en refusant une légitimité à l’expression populaire. Macron vide le jerrican sur un brasier qu’il avait déjà allumé#Macron

— Olivier Faure (@faureolivier) March 22, 2023

À droite, les réactions fusent aussi. Le député LR Pierre-Henri Dumont dit également ne pas comprendre la "tactique" du président de la République consistant à "attaquer violemment les syndicats et, en même temps, de leur demander de venir négocier de futurs textes comme si de rien n'était". Aurélien Pradié, une des figures de la droite opposée à la réforme des retraites, se demande : "comment ignorer à ce point les Français ?"

Étonnante tactique de la part du Président de la République que celle d’attaquer violemment les syndicats et, en même temps, de leur demander de venir négocier de futurs textes comme si de rien n’était.

— Pierre-Henri Dumont (@phdumont) March 22, 2023

Macron en direct depuis une réalité alternative.

Hors-sol, arrogant, menteur, irresponsable.

Il n'avait pourtant que 4 mots à prononcer : je retire ma réforme.

Bravo à celles et ceux qui ont enduré ces 30 minutes de vide absolu.#Macron13h

— Mathilde Panot (@MathildePanot) March 22, 2023

Emmanuel Macron ne comprend pas.

Il ne comprend pas les fractures immenses de la Nation.

Il ne comprend pas que son autosatisfaction est une provocation de plus.

Ne rien changer, attendre, bidouiller, c’est jouer avec le feu.

Comment ignorer à ce point les Français ?

— Aurélien Pradié (@AurelienPradie) March 22, 2023

Le chef de l'Etat a également déclaré : "Jamas les smicards n'ont autant vu leur pouvoir d'achat augmenter ces dernières années". Ce à quoi a répondu sur un ton ironique le député RN Sébastien Chenu : "jamais les pauvres n'ont été aussi heureux les Français aussi contents".

« Jamais les smicards n’ont vu autant leur pouvoir d’achat augmenter depuis des décennies » @EmmanuelMacron : jamais les pauvres n’ont été aussi heureux et les Français aussi contents!! \ud83d\ude40\ud83d\ude2b?#ReformeDesRetraites

— Sébastien Chenu (@sebchenu) March 22, 2023

Des actions coup de poing partout en France

Les réactions étaient aussi dans la rue, à nouveau. Avant la prise de parole du président, plusieurs actions ont été menées partout en France.

La gare Matabiau de Toulouse a notamment été envahie, le port de Marseille a été bloqué totalement en bloquant l'accès aux quais, ou encore de nouvelles tensions ont éclaté à la raffinerie de Fos-sur-Mer.

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