Aveyron : de mauvaises récoltes de miel pour les apiculteurs, à cause d'un printemps pluvieux

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  • Avec la pluie, peu de récoltes de miel pour les apiculteurs.
    Avec la pluie, peu de récoltes de miel pour les apiculteurs. La Dépêche du Midi - B. D.
Publié le , mis à jour
Benoît Donnadieu

Ces derniers mois, la météo n’a pas été au rendez-vous pour les abeilles. Avec les pluies, le nectar était détrempé. Conséquence, Gisèle Onno, apicultrice, n’a pas pu récolter de miel.

Après la sécheresse estivale de 2022, cette fois-ci c’est la pluie qui ne fait pas les affaires des apiculteurs de l’Aveyron. En temps normal, Gisèle Onno, apicultrice à Vaureilles, récolte son miel de printemps en juin, à partir du pollen des fleurs d’acacia, de pissenlit, de prunier ou encore d’aubépine.
Cette année, les stocks sont vides, ou presque.

"La météo n’a pas été au rendez-vous. Les abeilles sortent beaucoup moins quand il y a peu de soleil et avec des sols humides. Avec la pluie, le nectar est détrempé et mes abeilles ont produit peu de miel", indique la quinquagénaire. "Il y en avait suffisamment pour qu’elles se nourrissent. J’ai préféré ne pas leur enlever ce qu’il restait, pour ne pas les affamer, surtout pour préparer une meilleure saison d’été, je l’espère".

"Un équilibre fragile"

L’apicultrice possède trois rochers sur la commune, dans des jardins privés. Pour pallier ce déficit de pollen, deux autres options s’offraient à elle. "Certains prennent la décision de nourrir les abeilles avec du sirop, mais cela donne du miel frelaté de mauvaise qualité", détaille-t-elle. "D’autres choisissent la transhumance en déplaçant leurs ruches. Je préfère ne pas prendre ce risque. Cela peut stresser les colonies et les désorienter. Le risque aussi est de les exposer à des champs plein de pesticides avec des conséquences neurologiques pour elles. C’est un choix. Je préfère faire moins de miel mais de meilleure qualité".

Protéger les haies

"Il faut toujours s’adapter. C’est un équilibre très fragile à respecter", souligne cette ancienne banquière. Pour butiner, les abeilles se déplacent dans un secteur de trois kilomètres autour du rucher. L’apicultrice met un point d’honneur à ce que son exploitation regorge de nectars : "Il leur faut un bon garde-manger pour produire ce miel. On est aussi dépendant de la floraison au niveau ultra-local. On incite au maximum les gens à préserver leurs haies et faire des tontes raisonnées. On ne s’en rend pas compte mais ce sont des enjeux environnementaux importants pour conserver cette biodiversité".

La miellée d’été

Pour l’instant, Gisèle Onno peut compter sur ses stocks du printemps 2022, qui a été une meilleure saison, pour continuer de vendre son miel. Comme d’autres apiculteurs, elle attend avec impatience la période estivale, fin juin et mi-juillet, pour récolter le miel de tilleuls et de châtaigniers.

Une saison primordiale, d’autant plus que les colonies vont grossir sur son exploitation, et passer de 10 000 abeilles au printemps à près de 50 000. "L’année dernière, avec la sécheresse, je n’ai pas produit de miel", ajoute l’Aveyronnaise. "Là, j’espère du soleil pour les trois prochaines semaines, pour que les fleurs se détrempent et que la pollinisation se passe bien. Comme toujours, on est très dépendant de la météo".

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