À Rodez, outre le mastodonte Soulages, les musées ont plus que jamais le vent en poupe

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  • Inaugurée récemment, l'exposition Les derniers Soulages devrait accueillir de nombreux visiteurs cet été.
    Inaugurée récemment, l'exposition Les derniers Soulages devrait accueillir de nombreux visiteurs cet été. Archives Centre Presse - José A. Torres
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Fort de ces trois équipements dont le "paquebot" qu'est le musée Soulages, Rodez, malgré son faible bassin de population, fait petit à petit office de référence dans le monde de la culture.

Depuis 2014, la donne a changé. Avec l'ouverture du musée Soulages, c'est non seulement la ville de Rodez qui s'est transformée, mais également son économie et son rayonnement hors des frontières du Rouergue. À lui seul, l'équipement honorant le travail de l'artiste né rue Combarel constitue presque une anomalie pour la petite commune qu'est la préfecture de l'Aveyron. "Chaque année nous accueillions 130 000 visiteurs, c'est 2,5 fois la population de l'agglomération", dresse Benoît Decron, directeur et conservateur du musée Soulages.

Un bilan flatteur qui contribue à renommée de la ville. "Aujourd'hui, certaines personnes connaissent Rodez grâce au musée. Nous avons d'ailleurs 15 % de visiteurs étrangers. C'est un musée international, nous travaillons par exemple pour mener des projets avec le musée Guimet à Paris", poursuit-il. Car en termes de chiffres, en 2019, l'infrastructure se classait dans le top 50 des musées les plus fréquentés de France, et même au 25e rang, si l'on occulte les mastodontes parisiens. 

Profiter du phare Soulages

Mais ce n'est pas tout. Si l'ouvrage implanté au cœur du jardin public constitue une véritable locomotive, il cache une offre globale, permise par les deux autres musées de Rodez, Fenaille et Denys-Puech. "On peut trouver des villes disposant de deux ou trois musées, mais ce qui fait notre force, c'est la qualité de nos équipements, loue Aurélien Pierre, directeur des musées Fenaille et Denys-Puech. L'on trouve à la fois des arts contemporains, de l'archéologie ou des beaux-arts."

Ainsi, le défi est de profiter de l'attractivité qu'offrent les œuvres de Pierre Soulages, pour faire rayonner les musées voisins, et par extension le tourisme local. "On travaille en concertation avec les autres musées afin de bien se faire passer les informations sur les expositions en cours et accueillir de nouveaux visiteurs", va en ce sens Benoît Decron. Un système gagnant-gagnant. "De toute manière nous sommes satisfaits lorsque la fréquentation bat son plein", ajoute-t-il.

"On se rapproche de ce que l'on trouve dans une métropole"

Afin de favoriser cet aspect, un ticket commun offre pour 11 €, l'accès aux trois musées ruthénois (Denys-Puech étant même gratuit, NDLR). "C'est un vrai travail que l'on mène au quotidien. L'enjeu c'est que le musée Soulages ne fasse pas oublier que d'autres choses existent ici", relate Aurélien Pierre. Jusque-là les choses se passent plutôt bien. Fenaille accueillait annuellement autour des 20 000 visiteurs chaque année, et depuis l'arrivée du musée Soulages, c'est plus de 30 000.

Une croissance qui ne semble pas s'estomper. Les chiffres de fréquentation pour cette première partie de 2023 dépassant l'année 2019, érigée comme référence. Ce qui ne manque pas d'enthousiasmer Aurélien Pierre. "Il faut reconnaître que nous avons une très bonne réputation. Les visiteurs sont très satisfaits et même parfois surpris de ce qu'on peut leur proposer, on se rapproche de ce que l'on trouve dans une métropole. Et puis le tourisme se développe notamment en hors saison, on sent qu'il existe un essor en Aveyron." Avec qui plus est, le développement de la route Soulages, ou encore la future installation de l'office de tourisme au rez-de-chaussée de Fenaille, le tableau ne semble pas près de se noircir pour les musées ruthénois.

Le défi de la jeunesse et de l'hébergement

Si les directeurs des musées sont optimistes quant à la situation actuelle, deux points noirs au tableau sont à relever. Il s'agit d'une part d'une certaine difficulté à attirer un public jeune vers les musées. "Il y a un creux générationnel au niveau des adolescents et des jeunes adultes", reconnaît Aurélien Pierre. Pour cela les établissements doivent tenter de faire évoluer leurs offres. C'est ce qu'il explique. "Nous avons plusieurs projets en tête, notamment celui de créer des Escape bag. Des jeux de piste en lien avec le patrimoine et les musées."

Tandis que de son côté, Benoît Decron considère que l'accueil du public peut être parfois complexe. "Il y a un problème, c'est de savoir comment les gens passent la nuit à Rodez. Car il faut éviter que des touristes viennent visiter le musée et partent directement. Je pense que l'offre d'hôtels manque quelque peu de variété et nous avons des difficultés en dehors de la saison estivale." Des axes d'amélioration qui vont bien au-delà de la seule gestion des musées.

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