Cueillette des champignons : face à la hausse des intoxications, quelles sont les règles à respecter ?

  • Il y a plusieurs dizaines de milliers d'espèces de champignons en France. Ici, un panier de girolles.
    Il y a plusieurs dizaines de milliers d'espèces de champignons en France. Ici, un panier de girolles. Illustration - Pixabay
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Centre Presse Aveyron

La météo pluvieuse dans plusieurs régions de France au mois d'août a favorisé la pousse des champignons mais aussi les risques inhérents à leur cueillette. Plus de 250 cas d’intoxication ont été recensés depuis le 1er août 2023, ont alerté les autorités sanitaires. C’est deux fois plus que l’an dernier. Voici un rappel des précautions à prendre pour les cueillir et les consommer en toute sécurité.

La météo pluvieuse de cet été a eu pour effet d’avancer la saison des champignons… et donc les risques inhérents à la cueillette. Depuis le 1er août 2023, les intoxications rapportées aux centres antipoison sont en augmentation : plus de 250 cas ont déjà été recensés, soit deux fois plus qu’en 2022.

L’année 2022 avait été déjà été marquée par une hausse des intoxications - liées à la cueillette des champignons - par rapport aux années précédentes (1 923 intoxications contre 1 269 en 2021). La saison 2023, favorisée par une météo capricieuse dans plusieurs régions de France au mois d’août - a déjà connu plus de 250 intoxications, soit le double de l’année dernière à la même époque.

"Ces intoxications résultent de plusieurs causes", alerte l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses). Et d’expliquer : "confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, parfois du fait de l’utilisation d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone donnant une identification erronée des champignons cueillis, ou encore consommation de champignons comestibles en mauvais état, mal conservés ou insuffisamment cuits."

Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ?

La consommation d’un champignon toxique peut avoir de graves conséquences sur la santé et conduire à une hospitalisation, voire à un décès : troubles digestifs sévères, complications rénales, atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe.

C’est pourquoi, que vous soyez cueilleur occasionnel ou fin connaisseur de champignons, il est important de rester vigilant. Pour éviter les risques d’intoxications, l’Anses, les Centres antipoison et la Direction générale de la santé (DGS) rappellent les bonnes pratiques à adopter.

Voici un rappel des bonnes conduites de ramassage et de consommation :

  • Ne ramassez uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement (certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles) ;
  • Au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, ne consommez pas votre récolte avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière ;
  • cueillez uniquement les spécimens en bon état et prélevez la totalité du champignon : pied et chapeau ;
  • séparez bien les espèces de champignons pour éviter le mélange de morceaux vénéneux avec des champignons comestibles ;
  • déposez les champignons dans une caisse, un carton ou un panier, mais jamais dans un sac plastique, qui accélère le pourrissement ;
  • consommez les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante (20 à 30 minutes à la poêle ou 15 minutes à l’eau bouillante) et ne consommez jamais des champignons sauvages crus ;
  • n’en donnez pas à de jeunes enfants ;
  • ne consommez pas de champignon identifié au seul moyen d’une application de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur.

Comment réagir en cas d’intoxication ?

En cas d’apparition de symptômes (diarrhées, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue, etc.) après avoir mangé des champignons, appelez immédiatement un centre antipoison.

Voici la liste des numéros des 8 centres antipoison :

- Angers : 02 41 48 21 21
- Bordeaux : 05 56 96 40 80
- Lille : 08 00 59 59 59
- Lyon : 04 72 11 69 11
- Marseille : 04 91 75 25 25
- Nancy : 03 83 22 50 50
- Paris : 01 40 05 48 48
- Toulouse : 05 61 77 74 47

Le délai d’apparition des symptômes est variable, allant de quelques heures à plus de 12 heures. "En cas de symptômes, il est utile de noter les heures du ou des derniers repas, l’heure de survenue des premiers signes et de conserver les restes de la cueillette pour identification", conseille l’Anses.

L’état de la personne intoxiquée peut s’aggraver rapidement. En cas de détresse vitale (perte de connaissance, détresse respiratoire, etc.), appelez directement le 15 ou le 112.

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