Réforme du RSA en Aveyron : "C’est encourageant" pour le Département

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  • Le montant du RSA  pour une personne seule  est actuellement de 607,75 €.
    Le montant du RSA pour une personne seule est actuellement de 607,75 €.
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Quelques mois après sa mise en place dans le Bassin decazevillois, le dispositif "France Travail" est déjà qualifié "d’encourageant et de satisfaisant" par le président du Département, Arnaud Viala.

Cela avait fait couler beaucoup d’encre. En début d’année, l’Aveyron était retenu parmi 19 départements pour expérimenter le nouveau dispositif "France Travail". Imaginé par le gouvernement, dans sa quête du plein-emploi et dans une logique de "droits et devoirs", il doit notamment conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à une activité de 15 à 20 heures par semaine. Sous peine de sanctions. En clair, pour continuer à bénéficier de l’allocation, les bénéficiaires devaient regagner, dans la mesure du possible, le marché de l’emploi… Une décision politique faisant notamment écho à un rapport de la Cour des comptes, daté de 2022, pointant du doigt les mauvais chiffres du retour vers l’emploi des bénéficiaires de l’aide. "Au total, sept ans après l’entrée au RSA […], seuls 34 % en sont sortis et sont en emploi – et parmi ceux-ci, seul un tiers est en emploi de façon stable", notait le rapport.

Plus de 75 % des nouveaux bénéficiairesdirigés vers une recherche d’emploi

Au Département, le président Arnaud Viala, favorable à cette réforme, avait choisi le bassin decazevillois comme terrain d’expérimentation. De quoi déclencher l’ire des élus locaux, voyant en cela "une nouvelle stigmatisation du territoire…" Quelques mois plus tard, la polémique s’est atténuée. Et en cette rentrée, Arnaud Viala s’est félicité des "résultats encourageants de l’expérimentation". Ce dernier a confié que depuis mars, la collectivité a pris en charge 150 nouveaux bénéficiaires du RSA. Parmi ces derniers, "115 ont pu être redirigés vers une recherche d’emploi", indique-t-il. Soit plus de 75 %. "On se rend compte qu’avec cet accompagnement, des personnes peuvent retrouver le chemin de l’emploi. Cela nous pousse à poursuivre cette expérimentation", ajoute l’élu. Qui annonce le recrutement prochain d’une dizaine d’agents économiques et d’insertion. Ils seront chargés d’un accompagnement personnalisé de la totalité des bénéficiaires du RSA dans le Bassin. Selon les chiffres du Département, ils sont près d’un millier.

Une extension à d’autres territoires

À noter que le Département compte également dans les prochaines semaines étendre son expérimentation sur le territoire de Villefranche-de-Rouergue. Mais également Rignac, Montbazens, Conques et Marcillac-Vallon. "L’objectif, si cela fonctionne toujours bien, est de l’étendre partout sur le territoire", annonce Arnaud Viala. Qui en février dernier, lors du lancement de l’expérimentation, avait rappelé que les 15 à 20 heures de travail hebdomadaire "n’étaient pas des activités professionnelles rebaptisées. Cela peut être de la formation, passer le permis de conduire, aider une association… La palette est immense". Et de prévenir : "Cette démarche s’inscrit dans une logique entre un droit et un devoir. Lorsque tout le dispositif sera en œuvre et tous les moyens déployés, si un allocataire refuse, sans aucune raison valable l’accompagnement prévu pour lui, il y aura une sanction sur l’allocation. Mais cela n’arrivera que lors d’un refus manifeste".

En attendant, la collectivité assure également que de nombreuses entreprises locales se sont dites favorables pour participer à l’expérimentation et permettre à certains allocataires de réaliser des stages, voire être embauchés. "Cela a un véritable intérêt pour elles et les acteurs économiques locaux l’ont très bien compris !", conclut le président du Département.

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