Procès de l'abattoir de Rodez : prison avec sursis pour les anciens dirigeants, la décision est tombée

  • Placé sous liquidation judiciaire, Arcadie Sud-Ouest avait quitté l'abattoir d'Arsac quelques semaines après la révélation des images par L214.
    Placé sous liquidation judiciaire, Arcadie Sud-Ouest avait quitté l'abattoir d'Arsac quelques semaines après la révélation des images par L214. Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour

Le procès s'était déroulé en septembre dernier devant le tribunal de Rodez. 

Six mois de prison avec sursis et 1500 euros d'amendes pour l'ancien directeur du site d'Arsac. Trois mois avec sursis et 3000 euros d'amendes pour l'ancien PDG de la société Arcadie Sud-Ouest. Mille euros d'amendes pour le directeur de la production ovine... Après plus de huit heures de procès en septembre dernier, les peines sont tombées dans l'affaire particulièrement médiatique de l'abattoir de Rodez. En 2020, ce dernier avait été épinglé par l'association L214 pour divers mauvais traitements sur des ovins : saignés sans étourdissement préalable, pendus à des crochets alors qu’ils montraient encore des signes de conscience, des animaux traînés par la queue, les oreilles, la tête...

Arcadie Sud-Ouest en procédure de liquidation

Plus de 300 agneaux étaient abattus sur la chaîne toutes les heures. Avec très peu d'opérateurs : deux, selon les différents témoignages. Ce manque de main-d’œuvre a longtemps été mis en avant par les prévenus lors du procès. Chacun renvoyant la faute à son supérieur. "À la fin, il se faisait n'importe quoi", avait notamment indiqué un responsable du site d'Arsac lors de ses auditions. En mai dernier déjà, l'Etat avait été condamné par le tribunal administratif pour son manque de contrôle de l'abattoir de Rodez.

Car depuis 2016, de nombreux rapports vétérinaires avaient pointé du doigt des dysfonctionnements. Ils sont restés lettres mortes. "J'ai fait remonter plus haut", s'était défendu devant le tribunal le directeur du site. Mais "plus haut", la situation financière du groupe Arcadie Sud-Ouest était plus que préoccupante. La société présentait un déficit de 10 millions d'euros en 2019 et n'a semble-t-il pas pris au sérieux les nombreuses requêtes des services vétérinaires, tout comme de ses opérateurs. La révélation des images par L214 a précipité son départ de Rodez, laissant la place à l'un de ses anciens actionnaires : le local Unicor.

5 000€ à verser à L214

Hier, Arcadie a été condamné à 40 000 euros d'amendes, malgré le fait que la société est depuis plusieurs mois placée en liquidation judiciaire. Outre les maltraitances animales, le tribunal a également retenu le délit de tromperie sur la marchandise : les agneaux abattus étaient commercialisés sous Label rouge, signe de qualité impliquant dans son cahier des charges un minimum de bien-être animal.

Avec ses anciens dirigeants, la société devra également verser 5000€ de dommages et intérêts à L214. Lors du procès, l'avocate de l'association, Me Hélène Thouy, avait dénoncé "une carence de tous les maillons de la chaîne. Et au final, ce sont les animaux qui subissent l’horreur. Ils ne sont rien pour ces dirigeants. Et pourtant, les règles de bien-être sont minimes dans notre pays…"

Pour rappel, les prévenus ont dix jours pour faire appel. En septembre dernier, la représentante du ministère public avait requis sensiblement les mêmes peines prononcées hier. 

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Les commentaires (1)
Palourde Il y a 6 mois Le 18/10/2023 à 17:10

Verdict de complaisance