Aveyron : "Patrimoine", le marcillac dont le cœur bat au Mioula, a les honneurs du guide Hachette

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  • "On veut l’excellence", déclarent ces vignerons.
    "On veut l’excellence", déclarent ces vignerons.
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Philippe Routhe

Le dernier né de la famille Angles, issu de vieux ceps de vignes ayant échappé à la crise du phylloxéra à la fin du XIXe siècle, a tapé dans l’œil du guide Hachette.

Les vendanges battaient leur plein dans le domaine du Mioula, quand Philippe Angles tomba sur la bonne nouvelle. Le dernier guide Hachette des vins entre les mains, il découvrait que son vin "Patrimoine, sélection massale 2022" se voyait bénéficier d’un coup de cœur, assorti de deux étoiles… Mieux même, "le Terre d’ors" 2022, le blanc de la maison, était cité dans ce même guide avec une étoile. "J’en avais les larmes aux yeux", confie-t-il. Pour comprendre les raisons d’une telle "émotion", au-delà du coup de foudre du Guide, pour un rouge et un blanc du domaine (ce qui n’est pas courant) , il faut faire un bond en arrière de quelques années.

Une histoire singulière

"Patrimoine" est pour ainsi dire un "jeune vieux" vin. Il a connu sa première mise en bouteille en 2017, mais il trouve son origine dans une vigne de Fer servadou de la fin du XIXe siècle dénichée dans une parcelle acquise à proximité de la cascade de Laroque, à Saint-Austremoine. "Bien leur en a pris à en juger ce qu’il se passe dans le verre", commente le guide, qui ne tarit pas d’éloges pour le domaine et le travail effectué d’abord par Bernard Angles, puis son fils Philippe. "Et il faut associer Emmanuel Fric. Il fait partie de ces gens passionnés que l’on a la chance d’avoir dans notre domaine", lance Philippe Angles.

Passion qui amène ce dernier à faire le choix de ne pas produire de "Patrimoine" si la récolte n’est pas à la hauteur. "On veut l’excellence. Si ce n’est pas exceptionnel, pas la peine de la faire ", défend-il. Cette passion l’amène aussi, petit à petit, à remplacer les ceps morts par des ceps issus de la sélection massale. "Cela va affiner notre vin". Et faire en quelque sorte revenir ce domaine aux origines.

"En fait, on a eu la chance avec mon père de ne pas avoir d’héritage culturel. On a fait à notre guise, en utilisant des techniques modernes, comme l’éraflage, la table de tri, la thermo régulation… et parce qu’on le peut, on ne cherche que l’excellence." Et c’est ainsi depuis 2000. D’ailleurs, un coup de cœur en 2003, pour le premier vin du domaine du Mioula réalisé en 2022 les a convaincus de continuer sur cette voie-là. "Nous avons également été les premiers à faire du blanc sérieusement. Et aujourd’hui, ça paye !"

Et cela sert l’ensemble de la production du marcillac. À l’instar de Philippe Teulier, de la cave des vignerons du Vallon, de Jean-Luc Matha, la famille Laurens, et d’autres, les Angles, avec ce travail, tirent le marcillac vers le haut. "L’image change mais la route est encore longue", pour Philippe Angles, qui nourrit de belles ambitions pour son domaine du Mioula et le marcillac dans son ensemble. "En Aveyron, il n’y a pas que l’Aubrac et le roquefort", sourit-il.

En attendant, pas loin de Saint-Austremoine, dans ce domaine qui domine une des entrées dans le Vallon, il savoure ces distinctions. "On sait d’ores et déjà que l’été prochain, il y aura du passage !"

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