Cave des vignerons à Valady : maître Kasper a mis les voiles

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  • Kasper Ibfelt et Jean-Marc Gombert dans le superbe chai réalisé à la Cave des vignerons.
    Kasper Ibfelt et Jean-Marc Gombert dans le superbe chai réalisé à la Cave des vignerons. José Antonio Torres
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philippe routhe

Arrivé en 2006, Kasper Ibfelt, celui qui a été directeur de la Cave des vignerons, à Valady, a fait le choix de rentrer chez lui, au Danemark.

On dit que les Danois font partie des peuples les plus heureux du monde. Et à observer le visage de Kasper Ibfelt à l’heure de quitter les vignes du Vallon, on se dit que c’est bel et bien la joie qui l’anime. Tout autant celle de partir retrouver ses racines que celle d’avoir vécu près de 18 ans dans ce Vallon. "C’était une chance de venir ici, c’était aussi complètement improbable", rigole-t-il.

Faut-il rappeler en effet qu’il a quitté le pays viking à l’aube des années 2000 pour se retrouver à Nice avec son savoir en littérature anglaise. Avant de filer à Bordeaux où, rayonnant de bonheur au milieu des marchands de vin et autres producteurs de grands crus, il s’est laissé fasciner par cet univers.

Le hasard des rencontres l’a amené dans ce Vallon, sur cette île de terre au milieu des terres. Il est entré à la Cave des vignerons, à Valady, comme intérimaire pour les vendanges. Avec rapidement beaucoup d’ambition pour ce vin qu’il découvre.

Comme Kasper Ibfelt fait partie de ces gens qui, s’ils sont embauchés pour ranger les porte-bagages d’un aéroport, finissent par devenir directeur de la tour de contrôle, il a rapidement pris les rênes de la boutique liée à la coopérative Unicor.

Non sans mal, évidemment. Car sous les grappes du fer servadou, on ne voyait pas comment un Danois pouvait s’y connaître en mansois !

Une pensée émue pour l’ancien président Jean-Marc Gombert

Mais guidé par la passion et le cœur, il a tracé un sillon dans lequel beaucoup se sont engouffrés. À commencer par l’ancien président de la Cave, Jean-Marc Gombert, récemment décédé, et pour qui Kasper Ibfelt a une pensée émue. "Jean-Marc était un président qui savait aussi écouter et accepter des choix avec lesquels il n’était pas forcément d’accord. Il m’a beaucoup apporté", lance Kasper Ibfelt. Pendant près d’une quinzaine d’années, ils formeront ce duo qui, avec les Matha, Teulié, Laurens et autres vignerons indépendants, créeront une concurrence constructive pour mener le marcillac où il est aujourd’hui. Avec toute sa place dans la famille des vins du Sud-Ouest.

"Il a également beaucoup appris du commerce à l’Aveyronnaise", rigolent des commerçants et fournisseurs, devenus aussi amis, en le voyant, lors du pot de départ organisé au milieu des cuves où repose le nouveau millésime ; demander à quelqu’un une pièce pour pouvoir la donner en échange du couteau reçu en guise de cadeau…

Ce rire si caractéristique, ce look unique et cet enthousiasme débordant, avec la détermination et la lucidité du regretté Jean-Marc Gombert résonneront encore longtemps dans cette cave véritablement transformée et désormais confiée au directeur Samuel Mestre et au président Jean-Baptiste Couderc.

Bon vent !

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