Aveyron : Les Cafés Ruthéna, maître torréfacteur depuis 70 ans, ont du grain à moudre

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  • Une exigence de qualité et une volonté d’aller toujours de l’avant pour Justine et Simon Nayrolles.
    Une exigence de qualité et une volonté d’aller toujours de l’avant pour Justine et Simon Nayrolles. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
Publié le
Anaïs Arnal

Les automobilistes qui empruntent la RD 840 le matin sentent souvent les effluves des grains de café en train de torréfier dans les locaux des Cafés Ruthena, installés dans le parc d’activités de Bel-Air sur la commune d’Onet-le-Château. Nous vous invitons à plonger dans le monde fascinant du petit noir.

Vous l’aimez comment votre café ? Court, serré, allongé, avec un nuage de lait ? Il existe mille et une variétés de café, mais aussi de nombreuses manières de le préparer et de le consommer. Justine et Simon Nayrolles sont tombés dans le marc depuis quelques années. "Notre père, Dominique, a racheté la société en avril 1999, mais l’histoire des Cafés Ruthena a débuté dans le port de Bordeaux à la fin des années 1940", raconte Justine Nayrolles, 40 ans, en charge de l’administratif et de la gestion.

"M. Bitrian a hérité de l’annexe d’une brûlerie bordelaise à Rodez. Il s’agissait d’une boutique située sur la place de la préfecture où l’on torréfiait du café. L’homme s’est installé dans l’Aveyron et a rapidement développé l’entreprise en rachetant un garage sur l’avenue Tarayre pour y installer l’atelier de torréfaction". 

Née en 1951

La marque Ruthena est née en septembre 1951. En 1965, la maison est reprise par un Nantais qui en change le statut juridique en créant la SA Grande Brûlerie de l’Aveyron en 1969. En avril 1975, les Cafés Ruthena deviennent la propriété d’Aveyronnais qui les développent en acquérant Les Cafés de l’Inca, une petite torréfaction sise rue Bonnafé, et en implantant la marque dans tout l’Aveyron et les départements limitrophes.

"Lorsqu’il a repris l’entreprise en 1999, notre père a fait le choix de la moderniser. Pour ce faire, dès septembre 2000, il a transféré la brûlerie dans un local neuf, sur la zone de Bel-Air (en lieu et place des actuels locaux de La Sob, NDLR), et remplacé tout le matériel de production", explique Simon Nayrolles, 37 ans, qui s’occupe de la partie commerciale.

En 2013, l’entreprise a déménagé dans de nouveaux locaux, toujours sur la zone de Bel-Air. Des bâtiments qui sont actuellement en cours d’agrandissement pour héberger comme il se doit les 20 salariés que compte l’entreprise et bien séparer bureaux, zones de stockage et garages. La partie neuve devrait être livrée avant l’été 2024.

En chiffres

220. C’est en tonnes la quantité de café torréfiée chaque année par les Cafés Ruthena. Des grains de café verts en provenance d’Amérique du Sud, d’Afrique ou d’Asie qu’ils se procurent par l’intermédiaire des trois plus gros importateurs français qui réalisent du sourcing dans les zones de production pour proposer des produits de qualité, récoltés dans des plantations qui respectent la terre et les conditions de travail.

120. C’est en kilos la quantité de café vert que peut torréfier le torréfacteur en 20 à 25 minutes selon la température et l’humidité ambiantes, et le type de torréfaction souhaitée. Une fois torréfié, le café est stocké dans des silos et conditionné.

2,2. C’est en millions d’euros le chiffre d’affaires des Cafés Ruthena. "Un chiffre en évolution, mais impacté par les hausses tarifaires qui ont dû être appliquées pour compenser l’augmentation des coûts de notre matière première et du transport, modère Simon Nayrolles en rappelant que l’arabica est coté à la bourse de New York, tandis que le robusta dépend de la bourse de Londres".

La mode du café en grain

Outre son atelier de torréfaction, les Cafés Ruthena disposent de deux magasins à Rodez (lire encadré) et Millau dans lesquels ils proposent des cafés en vrac, assemblés et moulus à la demande en fonction du type de cafetière utilisée par le client. On y trouve également un large choix de thés et d’infusions, des produits gourmands et différents accessoires pour la préparation et la dégustation des deux boissons chaudes préférées des Français.

Les habitudes de ces derniers ont évolué ces dernières années. "Le café moulu représentait 80 % de la consommation, mais il est en perte de vitesse car le marché de la machine à café à grain a explosé en se multipliant par trois chaque année depuis 2020. Bien-sûr, nous avons toujours des clients qui affectionnent le robusta moulu, mais la plupart des gens préfèrent aujourd’hui en boire moins mais de meilleure qualité", remarque Justine Nayrolles.

On retrouve les Cafés Ruthena dans de nombreuses grandes et moyennes surfaces et épiceries fines du département, mais également dans les cafés, hôtels et restaurants de la région. "En 2007, nous avons racheté Ecotel, qui propose des fournitures et équipements pour la restauration. Nous avons créé un service après-vente puisque nous sommes réparateurs agrées des plus grandes marques de machines à café, raconte Simon Nayrolles. Et en 2014, nous nous sommes lancés dans l’organisation des pauses en entreprise en lançant la distribution automatique de café, boissons chaudes, boissons froides et snacking". 

What else ? À force de voir, sentir et toucher des grains de café, Justine et Simon Nayrolles ont bien envie de remonter à la source. Membres du groupement de torréfacteurs de valeurs Émeraude, ils se rendront peut-être sur une plantation au Salvador en 2024 pour constater les fruits de leur engagement dans une démarche de qualité et de solidarité pour assurer une juste rémunération des producteurs.

La boutique du centre-ville va déménager

Les Cafés Ruthena ont toujours été associés à la place de la Préfecture à Rodez. D’abord au numéro 8, où se trouve désormais la Boutique M. B., puis juste à côté, au numéro 6. Au deuxième trimestre 2024, le magasin où l’on vient se procurer café, thé, produits gourmands, vaisselle et accessoires, va déménager sur la place du Bourg, dans les locaux de l’ancien magasin de prêt-à-porter Camaïeu.

"Nous étions à l’étroit et il était temps de relooker la boutique alors nous avons carrément décidé de changer d’adresse, s’enthousiasme Justine Nayrolles. Nous allons passer de 40 à 200 m² ce qui va nous permettre de créer un corner type coffee shop où nous pourrons présenter notre savoir-faire de torréfacteur, parler des nouveaux modes de consommation et proposer de la dégustation".

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