Guerre Israël-Hamas : "Je rentre chez moi", libération de premiers otages ce vendredi, aide humanitaire, ce qu'il faut savoir sur la première journée d'échange

  • Selon les chaînes de télévision israéliennes, les otages israéliens ont été remis à la Croix-Rouge qui les a par la suite confiés aux services de sécurité égyptiens au poste frontalier de Rafah, au sud de l'enclave palestinienne.
    Selon les chaînes de télévision israéliennes, les otages israéliens ont été remis à la Croix-Rouge qui les a par la suite confiés aux services de sécurité égyptiens au poste frontalier de Rafah, au sud de l'enclave palestinienne. MaxPPP - Abir Sultan
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron avec Reuters

De premiers otages enlevés par le Hamas le samedi 7 octobre sur le sol israélien et emmenés dans la bande de Gaza ont été libérés vendredi 24 novembre aux termes de l'accord négocié notamment par le Qatar, quelques heures après l'entrée en vigueur d'une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Femmes et enfants israéliens, travailleurs thaïlandais

Le Hamas a libéré vendredi 24 novembre un premier groupe de femmes et d'enfants israéliens qui avaient été enlevés le 7 octobre ainsi que 12 travailleurs thaïlandais, quelques heures après l'entrée en vigueur d'une trêve de quatre jours qui semble globalement respectée dans la bande de Gaza.

Selon les chaînes de télévision israéliennes, les otages israéliens ont été remis à la Croix-Rouge qui les a par la suite confiés aux services de sécurité égyptiens au poste frontalier de Rafah, au sud de l'enclave palestinienne.

Aux termes de l'accord conclu entre Israël et le Hamas, un premier groupe de 13 otages - sur les 240 qui auraient été emmenés à Gaza - devait être libéré ce vendredi à 14h00 GMT, neuf heures après l'entrée en vigueur de la trêve.

Libération de 50 otages contre 150 détenus palestiens en quatre jours

L'accord négocié par le Qatar, avec le soutien des Etats-unis, prévoit la libération sur quatre jours de 50 otages en échange de 150 détenus palestiniens, d'une pause des combats et d'une augmentation de l'aide humanitaire.

Israël devait remplir sa part du contrat en libérant ce vendredi 39 prisonniers palestiniens, dont 24 femmes et 15 adolescents, a dit un responsable palestinien.

Le Premier ministre thaïlandais a de son côté annoncé la libération de 12 de ses compatriotes qui avaient également été enlevés par le Hamas mais ne figuraient pas sur la liste des otages devant être libérés dans le cadre de l'accord conclu avec Israël.

Selon une source au fait du dossier, la remise en liberté des 12 hommes a fait l'objet de tractations séparées avec le Qatar et l'Egypte.

Ces libérations, très attendues par les familles des otages qui avaient accentué la pression sur le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ces derniers jours, couronne une première journée de calme dans la bande de Gaza après 48 jours de bombardements et de combats ininterrompus.

"Je me sens revivre"

À l’exception de tirs de roquettes signalés par Israël peu après le début de la trêve à 07h00 (05h00 GMT), ni raid aérien ni tirs d'artillerie n'ont été observés dans la journée, même si les deux camps ont insisté sur le fait qu'il ne s'agissait que d'une "pause".

Israël a indiqué que la trêve pourrait être prolongée si le Hamas continue à libérer au moins 10 otages par jour au-delà du total initialement convenu. Une source palestinienne a précisé qu'une centaine d'otages pourraient être relâchés.

Profitant de l'accalmie, les Palestiniens s'aventuraient vendredi dans les rues de Khan Younès, certains retournant dans leurs maisons qu'ils avaient préféré fuir en raison des bombardements visent régulièrement cette ville du sud de la bande de Gaza.

L'armée israélienne continue de couper la bande de Gaza en deux

"Je suis content, je me sens revivre. Je rentre chez moi et j'ai le cœur en paix", a déclaré Ahmed Waël, le tapis qui lui servait de lit posé en équilibre sur la tête. "J'en ai marre de rester assis sans nourriture ni eau. À la maison, au moins, on peut boire du thé et faire du pain."

Un journaliste de Reuters dans le sud d'Israël a pu voir plusieurs dizaines de véhicules militaires israéliens, notamment des chars, quitter le nord de la bande de Gaza, tandis qu'aucun avion ne survolait la zone après des semaines de rugissements ininterrompus dans le ciel de l'enclave.

Mais pas question pour les déplacés qui ont trouvé refuge au Sud de revenir dans le nord du territoire qui constitue une "dangereuse zone de guerre", a prévenu Israël, dont l'armée continue de couper l'enclave en deux.

Pas de retour autorisé dans le nord de Gaza

Selon la chaîne Al Djazira, deux Palestiniens ont été tués et un autre blessé par des tirs israéliens alors qu'ils tentaient de regagner le Nord. L'armée israélienne n'a fait aucun commentaire pour le moment.

Israël ne fait pas mystère de son intention de reprendre son offensive après ce que le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a présenté vendredi comme une "courte pause". "Après cela, la guerre et les combats se poursuivront avec une grande intensité et accentueront la pression pour le retour de nouveaux otages", a-t-il dit dans un communiqué.

Abou Oubaïda, porte-parole de la branche armée du Hamas, a lui appelé dès jeudi à une "escalade de la confrontation avec Israël sur tous les fronts de la résistance", y compris en Cisjordanie occupée.

Carburant et camions d'aide humanitaire

Malgré ces déclarations bellicistes, la trêve a été très largement respectée vendredi 24 novembre même si l'armée israélienne a accusé le Hamas d'avoir tiré des roquettes en direction de deux villages israéliens, où les sirènes d'alerte ont été déclenchées en début de matinée, sans que des dommages soient signalés.

Dans le cadre de l'accord, l'Egypte a déclaré que 130 000 litres de carburant seraient acheminés chaque jour à Gaza et que 200 camions transportant de l'aide entreraient quotidiennement dans l'enclave.

En début d'après-midi, une centaine de camions avaient franchi le point de passage de Rafah, a déclaré un responsable palestinien, déplorant que les opérations ne se déroulent pas plus vite.

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