En Aveyron, le Sydom traque les erreurs de tri : "Un problème de bourrage et c’est l’ensemble de la chaîne de production qui est impactée"

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  • Émilien Maruejouls veille au bon déroulement du process.
    Émilien Maruejouls veille au bon déroulement du process. Reproduction - Centre Presse Aveyron
Publié le , mis à jour
Alexia Ott et Jennifer Franco

Émilien Maruejouls est le responsable du centre de tri de Millau depuis cinq mois. Chaque jour, il est confronté, à de nombreux refus de tri. Dégradation du matériel, épuisement psychologique des équipes… Il en explique les conséquences.

En Aveyron, on enregistre 21 % d'erreurs de tri

Emballage ou objet ? Il est important de faire la distinction entre les deux, puisque la poubelle jaune est réservée aux emballages. Le constat du Syndicat départemental des ordures ménagères (Sydom) de l’Aveyron, qui gère le traitement des déchets recyclables, est sans appel. Au centre de tri de l’Aveyron, écotri, basé à Millau, de nombreux déchets inappropriés se retrouvent sur la chaîne de tri. Qu’elles soient délibérées ou non, les erreurs de tri ne constituent pas moins de 21 % du flux entrant soit 13,6 kg par an et par Aveyronnais.

Si certaines entraînent des dommages matériels sur les outils, d’autres, en revanche, peuvent présenter un risque majeur pour les équipes. Car derrière les machines, ce sont des hommes et des femmes qui traitent nos déchets. Ainsi, les valoristes ou trieurs sont directement impactés par la qualité du tri effectué par chacun. S’il y a une seringue, ils se piquent, s’il y a de l’acide, ils se brûlent, s’il y a une tige en acier, ils se blessent, s’il y a du verre, ils se coupent. Aussi, le Sydom de l’Aveyron sensibilise les consommateurs car ces erreurs pourraient facilement être orientées vers les filières appropriées par un meilleur tri des habitants en amont.

Anciennement ingénieur service support à Ecotri, Émilien Maruejouls a aujourd’hui une trentaine de personnes sous sa responsabilité. Une erreur de tri peut arriver. C’est lorsqu’un déchet qui ne peut pas être recyclé est tout de même déposé dans une poubelle jaune.

Lorsque qu’un déchet non recyclable est envoyé au centre de tri, il en est exclu mécaniquement ou manuellement par les opérateurs. Tous ces “refus de tri” doivent ensuite être mis à part et réacheminés vers les bonnes filières. Des erreurs, qui parfois, peuvent être nocives pour le bon fonctionnement du système.

Quel est votre rôle ?

Je gère la planification, la coordination du personnel, les soucis liés à l’exploitation, les pannes, les plannings, l’expédition de l’approvisionnement et la surveillance de la qualité des flux produis. En résumé, je fais en sorte que le processus tourne pour le mieux.

Néanmoins, chaque jour, on voit énormément d’erreurs de tri. Des déchets qui incommodent le bon déroulement du process.

Quels sont les impacts des erreurs de tri ?

Il y a d’abord les erreurs de tri qui créent l’inconfort des opérateurs en cabine, notamment avec les ordures ménagères se retrouvant sur les convoyeurs et que les agents doivent récupérer à la main.

On retrouve par exemple des couches, des serviettes hygiéniques, des animaux morts, des restes de nourriture, des seringues, qui n’ont rien à faire là… Psychologiquement, les opérateurs sont désespérés. En voyant les déchets, qui par moments, transitent sur la chaîne, ils se rendent compte que ce n’est pas normal.

Et sur le matériel ?

Il y a ensuite les erreurs de tri indésirables, qui elles, peuvent provoquer l’arrêt de la chaîne et interrompre la production. D’autres refus peuvent également aller jusqu’à détériorer les machines. Il arrive aussi que des tapis se déchirent. En cause, le plus souvent, les objets lourds ou ceux qui se coincent facilement.

Les chefs d’équipe et les rondiers doivent alors intervenir là où ça bloque. Ils enlèvent les déchets provoquant des bourrages. Ce sont les éléments longs, mesurant plus d’un mètre, comme des manches à balai, des mandrins, des rouleaux en carton, des grandes bâches, des housses de palette, des parapluies, des parasols qui sont le plus souvent à l’origine de ces bourrages.

Les éléments électroménagers - sèche-cheveux, grille-pain - s’accrochent également partout et peuvent occasionner des dégâts. Le textile pose également quelques problèmes. Les vêtements, les nappes, les tapis, les rideaux s’enroulent dans les convoyeurs et provoquent là encore des bourrages.

Autre problème engendré par les erreurs de tri, les départs d’incendie causés par des bombonnes de gaz, des piles… Quand les déchets sont mis en balle, ils sont compactés pouvant aboutir sur une explosion avec la présence de ce type de déchets à l’intérieur. Les départs d’incendie sont assez réguliers, une à deux fois par mois. Les opérateurs y sont formés et heureusement, il n’y a jamais eu de grave conséquence. Cependant, cela reste une situation stressante.

Quelle est la fréquence des erreurs de tri ?

Les erreurs de tri les plus fréquentes sont les vêtements et les appareils électroménagers mais aussi les éléments longs. Au moins dix fois par jour, les équipes interviennent pour s’occuper d’un bourrage.

La chaîne s’arrête en moyenne deux heures par jour pour cette raison. L’endroit où se situe le bourrage est plus ou moins facile d’accès. Une intervention prendre deux minutes comme une heure.

Les coûts engendrés par les erreurs de tri sont énormes. Il y a vingt-et-une personnes présentes par poste. Quand il y a un arrêt, c’est l’ensemble de la chaîne de production qui est impactée.

À vous de jouer : le Sydom organise un jeu concours jusqu'au 17 décembre inclus

Jusqu’au dimanche 17 décembre, le Sydom organise un jeu concours sur ses réseaux sociaux et sur son site internet trionstouslesemballages.fr.

Un quiz composé de dix questions pour lesquelles les participants devront réviser les consignes de tri, identifier les intrus dans la poubelle jaune ainsi que les bons lieux de collecte appropriés pour ces déchets qui n’y ont pas leur place. Il sera possible de rejouer autant de fois que souhaité, l’objectif est d’obtenir 10/10 pour participer au tirage au sort le 18 décembre.

La remise des prix se tiendra, quant à elle, le 20 décembre. Cinq lots, d’une valeur de 200 € chacun, sont en jeu : un bon cadeau Roc et canyon (sport de pleine nature), un bon cadeau dans le restaurant gastronomique Fagegaltier, un bon cadeau dans l’hébergement insolite La cachette ainsi que deux paniers garnis de produits aveyronnais.

A vos marques, prêts, trier !


 

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