VIDEO. Affaire Jubillar : pas de scène de crime, d'aveu, de corps... trois ans après la disparition énigmatique de Delphine, pourquoi Cédric son époux, reste-t-il le seul suspect ?

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Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar disparaissait de la maison familiale à Cagnac-les-Mines dans le Tarn, en Occitanie. Depuis trois ans, l'infirmière est introuvable. 

Trois ans que le mystère reste entier autour de la disparition de Delphine Jubillar, une infirmière âgée de 33 ans au moment des faits. C'était la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Retour sur une affaire hors norme qui fait la Une de l'actualité depuis trois ans.

Une disparition énigmatique

Dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre 2020, Delphine Jubillar, infirmière dans une clinique d'Albi, 33 ans, disparaît du domicile conjugal à Cagnac-les-Mines dans le Tarn, une commune proche d'Albi, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19.

Le corps de la jeune femme volatilisée sans laisser de traces n'a depuis jamais été retrouvé. 

Le couple qui a deux enfants (Louis, aujourd’hui âgé de 9 ans, et Elyah, bientôt 5 ans) et qu'elle formait avec Cédric Jubillar, traversait une crise. L’infirmière voulait refaire sa vie avec un autre homme. La séparation, paraissait néanmoins s'effectuer d'un commun accord.

La nuit du 15 au 16 décembre et ses nombreux mystères

  • Une dispute entre Delphine et Cédric selon leur fils Louis. 15 décembre 2020. Delphine regarde l'émission "Un incroyable talent" avec son fils Louis. À 23 h, l’émission terminée, le petit garçon s'en va se coucher. Louis va affirmer aux enquêteurs avoir entendu son père et sa mère se disputer.
     
  • "Des cris d'effroi" selon une voisine. La voisine la plus proche du domicile des Jubillar assure avoir entendu "des cris d’effroi", "nets", "pas étouffés", mêlés à des aboiements. "Ça m’a fait peur ; j’ai imaginé que c’était une bagarre entre chiens", rapportera-t-elle aux enquêteurs.
     
  • La voiture déplacée ? La Peugeot 207 de la jeune femme aurait été déplacée dans la nuit. Elle était garée différemment de ses habitudes, de la buée sur une vitre selon les témoignages recueillis…
     
  • Une paire de lunettes brisées. Les enquêteurs ont retrouvé la paire de lunettes cassées que Delphine portait la nuit de sa disparition. "L'expertise indique que ces dommages sont dus à un coup volontaire".
     
  • Le portable de Delphine cesse de borner à 7 h 48 du matin. Le téléphone de Delphine s’active à nouveau à 6 h 52 du matin avant de cesser de borner définitivement à 7 h 48, à Cagnac, à 160 m de la maison. Entre 4 du matin et cette heure-là, Cédric Jubillar aura en tout et pour tout tenté de joindre sa femme à 189 reprises.

Les temps forts des recherches et de l'enquête

Malgré les multiples fouilles menées et des moyens considérables déployés (chiens, drone, plongeurs, hélicoptères, effectifs de gendarmerie, mobilisation d'anonymes) aucune trace de l'infirmière n’a été retrouvée en trois ans et aucun aveu formulé par le seul suspect, son mari.

Le 24 décembre 2020, la maison du couple est fouillée par les enquêteurs. Elle l'est à nouveau, plus longuement, le , notamment par des spécialistes de l'institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale. 

Le 17 janvier 2022, des fouilles sont entreprises dans une ferme, incendiée en avril 2021, située dans le lieu-dit Drignac de Cagnac-les-Mines. Selon un codétenu de Cédric Jubillar incarcéré à la prison de Seysses en Haute-Garonne, ce dernier lui aurait affirmé avoir tué son épouse avec un couteau et enterré son corps à cet endroit. Le codétenu affirme également que Cédric Jubillar a informé sa nouvelle compagne du meurtre.

Dans l'émission "L'Heure du crime" du lundi 24 janvier 2022, le témoignage d'une voisine indique que Cédric Jubillar aurait été aperçu "en direction du terrain de boules, et aurait baissé la tête en l'apercevant" le soir de la disparition de sa conjointe.

La procédure judiciaire

Si le corps de la jeune mère de famille n’a pas été retrouvé, plusieurs indices mettent en cause son mari, Cédric Jubillar. Mis en examen le 18 juin 2021 pour "homicide volontaire sur conjoint" six mois après la disparition de sa femme, le peintre plaquiste est incarcéré à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse en attendant son procès.

Le 22 juin 2021, les enfants du couple sont placés chez la sœur de Delphine.

Le 21 novembre 2023, le parquet général annonce que Cédric Jubillar, qui clame son innocence depuis sa cellule à l'isolement, est renvoyé devant les assises pour le meurtre de son épouse Delphine. Dans son réquisitoire, le parquet général écrivait début novembre, que "les charges étaient suffisantes à l’encontre de Cédric Jubillar". Un document de 39 pages, présente une multitude d’indices matériels récoltés lors de l’enquête. Pour la première fois, il est écrit que l'infirmière a été tuée et que son mari est impliqué.

Le procès fin 2024 ?

Cédric Jubillar, présumé innocent, qui se dit victime d'une manipulation des enquêteurs est donc le seul suspect dans cette affaire. Renvoyé devant la cour d'assises du Tarn, son procès devrait avoir lieu à l'automne 2024.

Neuf demandes de remise en liberté

Enfin, depuis son incarcération à la maison d'arrêt de Seysses, neuf demandes de remise en liberté de Cédric Jubillar ont été déposées par ses trois avocats. La dernière en date a été plaidée le mardi 14 novembre 2023. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse a rendu son arrêt mardi 21 novembre. Rejetée, comme les précédentes.

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