Disparition de Delphine Jubillar : une pelleteuse manquante, une conversation qui intrigue, un témoin de dernière minute, pourquoi ce 8 février peut faire basculer l'affaire

  • L'affaire Jubillar dont le mystère reste entier secoue la France depuis 2020.
    L'affaire Jubillar dont le mystère reste entier secoue la France depuis 2020. Photomontage - Centre Presse Aveyron
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Ce jeudi 8 février 2024, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Toulouse doit se prononcer si elle autorise oui ou non un supplément d'information dans l'affaire de la disparition de Delphine Jubillar. Une date décisive qui pourrait totalement relancer l'enquête.

Le mystère autour de la disparition de Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, reste entier. Pas de scène de crime, pas de corps, pas d'aveux. Mais un principal suspect, Cédric Jubillar, son mari, mis en examen pour "meurtre sur conjoint" et incarcéré depuis 2021 à la maison d'arrêt de Seysses (Haute-Garonne), dans l'attente de son renvoi devant les assises du Tarn.

Au moment de la disparition de cette maman de deux enfants, infirmière âgée à l'époque de 33 ans, le couple, qui bat de l'aile, est en instance de séparation. Si tous les soupçons pèsent sur son époux, celui-ci n'a jamais cessé de crier son innocence. Ses trois avocats ont déposé neuf demandes de remise en liberté. En vain. Toutes ont reçu une fin de non-recevoir.

8 février 2024 : une date décisive

En trois ans, l'affaire Jubillar a connu de multiples rebondissements. Mais ce jeudi 8 février pourrait marquer un tournant décisif. Et relancer l'enquête. Alors que l'instruction a été refermée en novembre 2023 par les deux juges en charge du dossier, qui ont redemandé le renvoi de Cédric Jubillar devant les assises pour qu'il soit jugé, les investigations pourraient être prolongées.

Fin 2023, de nouveaux éléments ont poussé le procureur général de Toulouse à déposer auprès de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Toulouse le 12 janvier 2024, une demande de supplément d'information. Examinée le 18 janvier, l'instance doit statuer favorablement ou défavorablement ce 8 février. 

Pelleteuse manquante et dalle en béton

Si le feu vert est donné pour un supplément d'information, concrètement, cela se traduirait dans un premier temps par l'audition de nouveaux témoins. Notamment, celle d'un homme qui, en fin d'année 2023, s'est manifesté auprès d'un des gendarmes de la cellule d'investigation en charge d'enquêter dans l'affaire Jubillar. Ce témoin affirme qu'une pelleteuse a disparu sur le chantier d'une maison en construction situé à proximité du domicile du couple Jubillar. 

Et avance l'hypothèse que le corps de l'infirmière pourrait être dissimulé sous une dalle en béton. Un scénario qui rappelle étrangement l'affaire Aurélie Vaquier, cette jeune Héraultaise qui avait été retrouvé enterré dans un sarcophage en béton sous sa maison. Son compagnon, principal suspect, a été condamné récemment à une peine de trente ans d'emprisonnement. 

Une conversation d'un ex-codétenu de Cédric Jubillar qui intrigue

Autre élément qui pourrait être exploré, l'enregistrement d'une conversation entre Salem, un ex-codétenu de Cédric Jubillar à la maison d'arrêt de Seysses, et sa maman, qui auraient évoqué la disparition de Delphine Jubillar. Une conversation qui relance les suspicions et dans laquelle trois prénoms correspondant à trois copains de Cédric Jubillar auraient été cités. Selon Franceinfo, au moins deux noms seraient cités dans le dossier. Dont l'un à qui Cédric Jubillar aurait déclaré vouloir tuer et enterrer sa femme sur le point de le quitter.

Les flashs d'une voyante

Il n'est pas rare dans ce genre d'affaire que des médiums se manifestent auprès des enquêteurs. Toutefois, en fin d'année, les déclarations recueillies auprès d'une voyante comme le rapporte La Dépêche du Midi, suffisent à les prendre au sérieux. Cette dernière indique avoir plusieurs visions montrant que le corps de Delphine Jubillar pourrait se trouver dans une décharge non loin de la maison du couple.

La contre-attaque des avocats de Cédric Jubillar

Mes Alary, Frank et Martin ont déposé plainte devant le Conseil supérieur de la magistrature à l'encontre des deux juges qui ont instruit le dossier. Les trois conseils qui remettent en cause l'ordonnance de mise en accusation, dénoncent "une violation de la présomption d'innocence" et une focalisation "injuste" sur leur client.

Vers un report du procès ?

L'ordonnance de mise en accusation annonçait le renvoi de Cédric Jubillar devant les assises du Tarn pour un procès devant se tenir courant 2024, début 2025. Si aucune date n'a, à ce jour, était communiquée, le procès pourrait être repoussé si l'enquête devait se poursuivre. 

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