Manifestations des agriculteurs : "Je vois mes charges augmenter, pas mon salaire", la colère de Fabien, éleveur de brebis laitières en Aveyron

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  • Des agriculteurs du Sud-Aveyron ont rejoint le mouvement national de contestation ce samedi matin.
    Des agriculteurs du Sud-Aveyron ont rejoint le mouvement national de contestation ce samedi matin. Midi Libre - Jean-Marc Cognot
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Jean-Marc Cognot

Une trentaine d’agriculteurs se sont réunis ce samedi 27 janvier matin sur la RD 999 à Rebourgil, dans le Sud-Aveyron. En même temps des membres de la Coordination rurale ont positionné quelques tracteurs à la sortie de l'aire de l'Aveyron sur l'A75 en disant :"La lutte continue". 

L’épais brouillard de ce samedi matin n’a pas découragé des agriculteurs du Sud Aveyron qui ont rejoint le mouvement national de contestation. Venus de Belmont-sur-Rance, Combret-sur-Rance, Coupiac, Martrin, Mounès, Pousthomy, Saint-Sernin-sur-Rance et Vabres-l’Abbaye (notamment), ils se sont rassemblés au niveau du carrefour Saint-Pierre, à Rebourguil, le long de la route départementale D 999. Soit une trentaine en fin de matinée.

Dans les espaces en herbe, les agriculteurs ont installé sept tracteurs, une moissonneuse-batteuse, une remorque à lisier et une remorque de balles de paille. Plusieurs bâches noires ont été tendues pour afficher des slogans à la peinture : "Notre fin sera votre faim" ou "Enfant on en rêve, adulte on en crève."

"Afficher simplement nos revendications"

"On en a discuté ce vendredi via un groupe WhatsApp car en Sud-Aveyron il n’y avait aucune action," explique David Rouquier, éleveur de brebis laitières à Combret. "On est tous dans les bergeries à l’agnelage et il est difficile d’aller très loin. Ici, aucun syndicat n’est représenté. Il n’y a que des agriculteurs en nom propre. On a décidé de mener une action pour être solidaire avec les agriculteurs de toute la France. Notre but n’est pas de bloquer la circulation, mais d’afficher simplement nos revendications." Tous sont là pour défendre leurs revenus : "On nous impose plein de normes. La France en impose plus que l’Europe ! Et en contrepartie on fait entrer des produits alimentaires étrangers qui ne respectent pas toutes ces normes."

Fabien Liquière, 39 ans, installé depuis six ans, hors cadre familial, en tant qu’éleveur de brebis laitières à Belmont-sur-Ranc, travaille avec sa femme. Le couple a deux enfants. "Ce qui nous choque, c’est de voir la déconnexion du gouvernement par rapport à la vie du citoyen lambda. Ce n’est pas normal d’acheter un chariot de courses à 400 €. Nous, à côté, on n’est pas rémunéré. Depuis six ans, je vois mes charges augmenter. Pas le salaire. Je me prélève 1 500 € net par mois pour plus de 70 h par semaine. Et je suis pompier volontaire…."

Les annonces du Premier ministre n'ont pas convaincu 

Les annonces faites vendredi par le Premier ministre n’ont pas convaincu. "Ils vont faciliter soi-disant les démarches, mais ils vont nous les compliquer dans un autre sens. Pour le GNR ils ont fait marche arrière. Il y a trois ans, il était à 55 centimes d’€ HT le litre. Aujourd’hui il est à 1,05 € HT, le double. C’est une très grosse charge pour nous. Le matériel a pris plus 30 %. Pour les pièces, c’est pareil. Les aliments c’est 30 % de plus. Et les revenus ne suivent pas. C’est le seul métier où on ne décide pas du prix d’achat et de prix de vente de nos marchandises."

Jean-Philippe Sabathier, maire de Combret, venu soutenir les agriculteurs, rappelle "les augmentations de charges et des intrants depuis deux ans. Les agriculteurs subissent surtout une concurrence déloyale des pays tiers. On autorise l’importation de produits dans les modes de production ne sont pas autorisés en France. Ce qui est complètement incompréhensible et inacceptable."

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Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 2 mois Le 28/01/2024 à 08:45

S'agissant du salaire, c'est la loi économique de l'offre et de la demande qui fixe les prix et donc des salaires des agriculteurs. Qu'on le veuille ou non les gens achèteront toujours au prix le plus bas.