Manifestations des agriculteurs : Gérald Darmanin annonce un "dispositif défensif important" à Paris

  • Les agriculteurs comptent converger vers Paris ce lundi.
    Les agriculteurs comptent converger vers Paris ce lundi. Centre Presse Aveyron - José A.Torres
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Nicolas Drusian avec Reuters

Alors que les agriculteurs prévoient un "siège" de Paris ce lundi, voici où les forces de l'ordre vont se déployer pour éviter les actions de blocage.

Les agriculteurs en colère ont annoncé leur intention de converger vers Paris et de mener un "siège" de la capitale, lundi 29 janvier 2024 à partir de 14 heures. Des manifestants issus de plus d'une dizaine de départements vont s'aventurer sur les grands axes jusqu'à se retrouver à Paris dans la matinée.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, annonce ce dimanche un "dispositif défensif important", qui vise surtout à empêcher les blocages des aéroports en ÎIe-de-France et les entrées dans Paris. Il est aussi question d'empêcher le blocage du marché de Rungis, ce dernier doit normalement être pris pour cible par les agriculteurs de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne.

La même consigne que les autres jours de manifestation des agriculteurs a été adressée aux forces de l'ordre, à savoir n'intervenir "qu'en dernier recours et dans le seul cas où l'intégrité des personnes menacées ou les bâtiments/bien publics ou privés sont exposés à de graves dégradations", rapporte France Bleu.

Des annonces qui n'arrivent pas convaincre

Le Premier ministre, Gabriel Attal, s'est rendu dimanche dans une ferme d'Indre-et-Loire pour tenter une nouvelle fois de désamorcer la colère des agriculteurs que n'ont pas apaisée ses diverses annonces vendredi. Le chef du gouvernement a visité une exploitation maraîchère où des agriculteurs et représentants syndicaux lui ont encore exposé leurs doléances, allant de leurs problèmes de revenus aux contraintes administratives en passant par les normes environnementales, sur fond de sentiment de déconsidération.

"J'entends parfaitement ce que vous dites sur les injonctions contradictoires et le sentiment qu'on ne sait plus où on va", leur a-t-il dit, en réitérant ses promesses formulées vendredi sur la simplification administrative ou la fin de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR). Tout en promettant de "protéger" les agriculteurs et de réfléchir à de nouvelles mesures contre la "concurrence déloyale" d'autres pays européens n'appliquant pas les mêmes normes environnementales que la France, Gabriel Attal a néanmoins prévenu qu'"il y a des choses qui ne peuvent pas se changer du jour au lendemain".

"On est déterminé, (...) on va porter et continuer à porter cet enjeu et nos positions, nos convictions au niveau européen", a-t-il toutefois promis par la suite lors de la cérémonie de vœux de la députée locale Fabienne Colboc (Renaissance).

Si les agriculteurs ont levé nombre de leurs barrages routiers à travers la France depuis vendredi, leurs représentants syndicaux ont prévenu que leur mobilisation allait se poursuivre malgré les annonces du Premier ministre. "La semaine qui va s'ouvrir demain va être décisive puisque de nombreux points redémarreront avec la ferme volonté d'expliquer, de faire entendre que les demandes sont fondées, sont solides et dureront", a dit Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, premier syndicat agricole du pays, sur BFM TV.

"Sept points de blocage" annoncés sur Paris

"Il y a aujourd'hui (...) beaucoup d'agacement après ce qui s'est passé vendredi et (...) les gens ont le sentiment que leur message n'a pas été entendu ou pas compris", a-t-il ajouté, jugeant que les annonces du Premier ministre jusqu'à présent ne sont "pas au niveau".

Les antennes de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs dans la région parisienne et le nord de la France ont appelé samedi à un "siège" de Paris à partir de lundi "pour une durée indéterminée". Le marché international de Rungis, essentiel pour l'approvisionnement de la capitale en produits agricoles, pourrait aussi être bloqué.

Clément Torpier, président des Jeunes Agriculteurs d'Ile-de-France, a précisé dimanche sur BFM TV que "sept points de blocage" seraient installés autour de Paris. L'objectif est que le gouvernement "aille plus loin" dans ses réponses aux revendications des agriculteurs, a-t-il dit.

Gabriel Attal a admis lors de sa visite de l'exploitation maraîchère que ses annonces de vendredi n'étaient "que le début", assurant qu'il n'était "pas là pour remettre un couvercle" sur la colère agricole. "Je sais bien qu'à travers ces premières mesures, on n'a pas répondu encore à tout (...) ce qui constitue le malaise et le mal-être de nos agriculteurs aujourd'hui mais je suis résolu à avancer vite (...) et on aura dans les semaines qui viennent d'autres décisions à prendre", a-t-il dit lors de la cérémonie de vœux de Fabienne Colboc.

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Les commentaires (2)
Mézac Il y a 2 mois Le 29/01/2024 à 08:24

Bravo à nos amis agriculteurs obligent DARMANIN à être sur la "DÉFENSIVE" !
Ça change des manifs dessalariés qui se faisaient tabasser alors qu'ils manifestaient dans le calme.
Où sont les blacks-blocs, M. DARMANIN ?

Palourde Il y a 2 mois Le 28/01/2024 à 22:13

Ah oui quand c'est en province il laisse c'est faire, mais quand c'est à Paris on déploie les FO, des fois que ça touche leurs intérêt..