CAN 2024 : Lionel MPasi (Rodez) conservera-t-il son sourire ce soir face à la Guinée en quarts de finale ?

  • Lionel Mpasi qui compte douze sélections avec le Congo joue une place en demi-finales de la CAN, ce vendredi face à la Guinée.
    Lionel Mpasi qui compte douze sélections avec le Congo joue une place en demi-finales de la CAN, ce vendredi face à la Guinée. Centre Presse Aveyron
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron avec Reuters

Le gardien de but du Rodez Aveyron football a crevé l'écran face à l'Egypte dimanche 28 janvier, en inscrivant (avec le sourire) le tir au but qui a qualifié la République Démocratique du Congo pour le quart de finale qu'il dispute ce vendredi à 21 heures face à la Guinée. Conservera-t-il son sourire à l'issue du match ?
 

Dans le sourire du Congolais Lionel Mpasi, au moment de tirer un penalty décisif, brille la tranquillité d'un gardien qui s'est cassé les dents, au propre comme au figuré, au long d'une carrière tortueuse, avant de viser face à la Guinée une place en demi-finales de la CAN, ce vendredi (21h00) à Abidjan (en direct sur beIN SPORTS 1).

"J'étais sûr qu'il allait marquer"

"Quand je l'ai vu, le sourire aux lèvres, j'ai rigolé tout seul, j'étais sûr qu'il allait marquer", raconte son entraîneur à Rodez, Didier Santini, qui a suivi le 8e de finale devant sa télé en France.

Le gardien a marqué, en toute décontraction, le tir au but qui a qualifié la République Démocratique du Congo contre l'Égypte (1-1, 8 t.a.b. à 7).

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???? Le Congo se qualifie aux tirs au but ! pic.twitter.com/T9Eh9SQeD5

— beIN SPORTS (@beinsports_FR) January 28, 2024

Juste avant, il avait "marabouté" Mohamed Abou Gabal, le gardien égyptien, pourtant un spécialiste de l'exercice, qui a envoyé le sien sur le poteau.

"Je les tire à l'entraînement", a raconté Mpasi sur Canal Plus, "quand on se regarde avec +Gabaski+ (Abou Gabal, NDLR), je vois de la nervosité dans ses yeux, j'essaie de le sortir du contexte, après je tire..." Et la RDC file en quarts. Ce sera contre la Guinée.

"J'ai eu la sensation qu'il vivait un moment de bonheur, de plénitude, qu'il s'est dit: +Maintenant, pour moi, c'est et ce sera extra+", reprend Didier Santini.

"Il a bossé"

L'entraîneur rappelle la "carrière atypique" de Mpasi-Nzau, "qui a commencé toutes ses saisons comme remplaçant, en National comme en L2. Il était le même quand il ne jouait pas, n'en voulait à personne. Il a bossé et depuis un an et demi, il est titulaire. Il a atteint sa maturité à 27, 28 ans (il en a 29)".

"Il a besoin de concurrent, à Rodez, on a un N.1 bis Sébastien Cibois, qui avait joué les six premiers matches de la saison dernière avec l'entraîneur de l'époque (Laurent Peyrelade, NDLR). Il sait ce que c'est de prendre le temps, d'être calme".

Appelé chez les "Léopards" par le "réseau Cédric Bakambu", qui a "recruté" un bon tiers des internationaux actuels, Mpasi, quart de finaliste du Mondial U17 2011 avec la France, a aussi commencé sur le banc en équipe du Congo.

"J'ai connu cette situation pendant suffisamment longtemps pour savoir que je dois être patient, travailler et attendre mon tour", racontait-il au site de la 2e division française, Ligue2.fr.

"Ça ne me pose aucun problème de retrouver une place de numéro 2 en sélection. Ce n'est que du bonheur d'être appelé. Quand je suis sur le banc, qu'il y a l'hymne national et que je vois tout le monde chanter, c'est un truc de malade", décrivait-il.

Fracture de la mâchoire

Après une blessure du titulaire, Joël Kiassumbua, Mpasi a fini par s'imposer comme N.1. Il compte 12 sélections. Et même si sa Coupe d'Afrique a mal commencé, avec une sortie folle qui a coûté un but contre la Zambie (1-1), il s'est bien repris.

Le gamin de Meaux, formé au Paris SG et passé par Toulouse (2012-2015), a surmonté des épisodes plus durs : un an de chômage (2015-2016), à s'entraîner avec le soutien du coach des gardiens du "Téfécé" Teddy Richert, une fracture du tibia et une autre terrible de la mâchoire.

"Il s'était pété toutes les dents de devant contre Nîmes (1-1, 15 février 2023) pour une sortie kamikaze dans les pieds que le joueur (Lys Mousset) avait laissés traîner", se souvient l'entraîneur du Rodez Aveyron football. "Lionel a fini le match comme ça. Puis il a joué le match d'après. Il faut quand même du courage et de l'abnégation, il a repris plus tôt car le club avait besoin de lui", souligne Didier Santini.

Depuis, tout de même, il joue avec un dentier. Il faut protéger le sourire de Mpasi.

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