Compostage obligatoire : l’Agglo de Rodez suspendue à l’usine Kéréa

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  • En attendant Kéréa, les sacs orange sont triés du côtéde l’usine d’Arsac.
    En attendant Kéréa, les sacs orange sont triés du côtéde l’usine d’Arsac. Alexia Ott
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Conséquence de la loi anti-gaspillage entrée en vigueur en 2020, l’État impose désormais aux collectivités de fournir aux ménages une solution pour le tri de leurs biodéchets. Dans les faits, peu d’agglomérations sont actuellement prêtes, celle de Rodez en fait partie.

Une obligation théorique mais encore loin d’être concrète. Depuis le 1er janvier dernier, les collectivités françaises doivent être en capacité de proposer une solution de compostage des déchets végétaux à tous leurs habitants. Conséquence directe d’une directive européenne de 2018, déclinée au sein de la loi française anti-gaspi, entrée en vigueur en 2020.

Mais depuis le début de l’année, peu de choses ont changé dans le quotidien des ménages ruthénois. Un constat partagé ailleurs dans le département, et même dans le pays, partout, ou presque. Selon l’association "Zéro waste France", moins de la moitié de la population est aujourd’hui en capacité de répondre à cette obligation. "Tout le monde se gratte la tête", reconnaît Florence Cayla, vice-présidente de Rodez agglo, en charge des déchets et de l’économie circulaire.

L’usine d’Arsac saturée

Pourtant, tout ne semble pas à jeter sur le Piton. Car un choix a été d’ores et déjà fait par le Syndicat départemental des ordures ménagères (Sydom), dont Florence Cayla est la présidente. Celui d’opter pour une collecte séparée, les fameux sacs orange. À l’heure actuelle, dix communes – dont quatre sur l’Agglo (Sébazac-Concourès, Sainte-Radegonde, Le Monastère et Luc-La Primaube), font partie d’une expérimentation mettant en place ce système. Concrètement, ces sacs ainsi qu’un bioseau ont été délivrés aux habitants, jetés dans le même compartiment que les poubelles noires. C’est ensuite que la magie opère. Au niveau de la chaîne de tri de l’usine d’Arsac, commune de Sainte-Radegonde, des robots sont chargés d’identifier et séparer les sacs orange, pour que leur contenu soit valorisé. "L’idée, c’est que les biodéchets soient complètement exclus du sac noir", résume la présidente du Sydom.

Alors, pourquoi ne pas élargir cette expérimentation à l’ensemble du territoire ? Pour des soucis de logistique. Le site d’Arsac tourne actuellement à plein régime, et ne peut accueillir davantage de déchets. Alors, Rodez, comme l’Aveyron, est suspendu à la construction de l’usine de traitement Kéréa, sur un emplacement à cheval entre Aubin et Viviez, dont la mise en service est prévue pour 2026 et un coût de construction de près de 80 millions d’euros.

En attendant 2026

En attendant, il est possible d’opter pour des solutions complémentaires. L’Agglo compte une vingtaine de composteurs collectifs, majoritairement répartis à Rodez. "C’est intéressant, mais ils ne sont pas forcément tous entretenus convenablement", analyse Florence Cayla. Viennent alors les composteurs individuels. 4 300 personnes en sont équipées sur l’Agglo. Ce chiffre pourrait grimper dans les mois à venir, le temps d’une "quinzaine du compostage", organisée par la collectivité, avec distribution d’équipements à tarifs réduits. L’objectif affiché : vendre 1 000 composteurs individuels. Sinon, les Ruthénois devront attendre 2026.

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