DOSSIER. Meurtre du Super U d'Onet-le-Château : arrivé en janvier à Rodez, la fuite en avant de Bradley Fortunato Alves

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  • Le meurtrier présumé, Bradley Fortunato Alves, avait emménagé à Rodez au mois de janvier. Il était hébergé par sa mère.
    Le meurtrier présumé, Bradley Fortunato Alves, avait emménagé à Rodez au mois de janvier. Il était hébergé par sa mère. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
Publié le , mis à jour

Bradley Fortunato Alves, 24 ans, meurtrier présumé de Cédric Coutouly, atteint de cinq coups de couteau devant son fils de 13 ans et son épouse samedi à Onet-le-Château, a été placé en détention provisoire lundi 18 mars soir. Son profil et son parcours chaotique se dessinent petit à petit.

Tué devant les yeux de son fils pour une simple remarque. Le choc est toujours aussi grand plusieurs jours après le drame du Super U d’Onet-le-Château. Samedi 16 mars 2024, vers 19 heures, Cédric Coutouly, un rugbyman tarnais âgé de 45 ans, s’arrête en famille pour réaliser quelques emplettes.

Sur le parking, un jeune homme réalise des embardées au volant d’un fourgon blanc. Plusieurs personnes lui font signe de stopper ce rodéo urbain à une heure de grande fréquentation. Cédric le fait à son tour via de grands gestes. Cela lui coûtera la vie. Car le conducteur, nommé Bradley Alves Fortunato, ne le supporte pas.

Poignardé à cinq reprises au thorax

Il descend de son fourgon, poursuit le couple et leur fils jusqu’à l’entrée de la grande surface et assène un premier coup de couteau à la mère de famille. Son mari tente de s’interposer. Il est poignardé à cinq reprises au thorax et ne s’en relèvera pas. L’agresseur prend la fuite, percute des véhicules et finit par être interpellé par la BAC quelques minutes plus tard sur la route de Sébazac alors que son fourgon ne roule plus que sur trois roues… Ivre, il n’a pu être entendu par les policiers ruthénois, contraints de le placer en cellule de dégrisement.

Placé en détention provisoire

Transféré dès le lendemain devant le pôle criminel de Montpellier, en charge de l’affaire – comme il est de droit pour les affaires criminelles aveyronnaises –, il a été présenté et entendu par un juge d’instruction ce lundi. Il a depuis été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Villeneuve-lès-Maguelone et mis en examen pour meurtre, tentative de meurtre, mise en danger de la vie d’autrui par conducteur de véhicule et violences volontaires sous l’emprise d’alcool. La préméditation, pouvant lui faire encourir jusqu’à la perpétuité, n’a pas été retenue. Selon nos informations, il serait resté "très flou" sur cette scène de folie meurtrière et aurait évoqué à plusieurs reprises "ne pas se souvenir de tout".

"Je voulais le virer de la maison, je n’y arrivais plus avec lui"

En attendant, les interrogations restent nombreuses dans l’agglomération ruthénoise. Qu’est-ce qui a bien pu pousser Bradley Fortunato Alves à une telle ivresse de violence gratuite ? Ce jeune homme, à la barbe épaisse et carrure de sportif, aimait se mettre en scène sur les réseaux sociaux au volant de véhicules, dont son fourgon blanc. Selon plusieurs témoignages, il avait aussi l’habitude de posséder un couteau, une sorte de dague à la longue lame. Il s’agirait de l’arme du crime et elle a été saisie par les enquêteurs lors de l’interpellation.

De l'Aquitaine à Rodez

Connu pour possession de stupéfiants ou encore des vols lorsqu’il était mineur, Bradley Fortunato Alves venait tout juste de quitter l’Aquitaine pour s’installer à Rodez en janvier. Il était hébergé chez sa mère, Carolina-Isabel dans le quartier de Gourgan. Durant le week-end, elle a témoigné auprès de plusieurs médias sur son fils. "Cela fait longtemps qu’il enchaînait bêtises sur bêtises sur bêtises", a-t-elle notamment dit, au micro de nos confrères de RTL.

Le jour du drame, samedi 16 mars, elle envisageait de mettre à la porte son fils. "Je n’y arrivais plus avec lui. Ses amis lui disaient d’arrêter les conneries, notamment de me piquer ma voiture parce qu’il faisait des rodéos et j’avais peur qu’il arrive un accident. Ce samedi, il m’a harcelée au téléphone que je lui donne de l’argent. J’ai refusé et j’avais l’intention de le virer de la maison", a-t-elle confié au Parisien. Selon nos informations, son fils ne travaillait pas depuis son arrivée dans l’Aveyron. Inscrit dans une agence d’intérim, il aurait refusé de nombreuses missions et "passait ses journées à boire à l’excès".

"Rien n'excuse son geste"

"C’est un enfant qui a grandi sans cadre quand je me suis séparée du père, en 2012. Il s’est réfugié dans l’alcool et la drogue. Il a subi des violences de la part de son père, il était en colère et énervé contre la société. Mais cela n’excuse en rien son geste […] Je suis choquée et je me joins à la douleur de cette famille", a encore témoigné Carolina-Isabel, se disant "effondrée" et expliquant qu’elle "priait depuis les faits" à l’Église évangéliste de Rodez, où elle a l’habitude de pratiquer sa foi.

Depuis son arrivée dans le département en janvier, Bradley Fortunato Alves n’était pas connu des services de police, ni de justice. Était-il venu se mettre au vert ? "Son père l’a jeté dehors à Bordeaux", a expliqué la mère. Ne pouvant que constater la fuite en avant de son fils. Jusqu'à l'irréparable.

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