Attaque terroriste près de Moscou : bilan provisoire, assaillants, accusations… ce que l’on sait, ce dimanche matin

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Quentin Marais avec Reuters

La tension est toujours présente deux jours après la terrible attaque terroriste perpétrée au Crocus City Hall, près de Moscou, vendredi 22 mars 2024.

Plus de 24 heures après l’effroyable attaque terroriste qui a frappé le Crocus City Hall, près de Moscou, vendredi 22 mars 2024, la tension reste omniprésente en Russie. Le point, ce dimanche matin.

Quel bilan ?

L’ultime bilan, qui reste encore provisoire, fait état de 133 morts et d’une centaine de blessés. Ce chiffre, qui constitue déjà l’attaque la plus meurtrière revendiquée par l’État islamique sur le sol européen, pourrait encore augmenter selon les autorités russes. Il grimpe continuellement depuis vendredi soir, passant de 12 à 40, puis 60, 93 et franchissant le triste seuil de la centaine.

Il faudra sans doute attendre plusieurs jours avant d’avoir un bilan définitif, ont dit les autorités russes, une partie du bâtiment s’étant effondrée. Seules 29 victimes ont pour le moment été formellement identifiées.

Quels responsables ?

Rapidement, le 22 mars, l’État islamique a revendiqué l’attaque perpétrée avant le concert du groupe russe Piknik. Samedi, comme l’a rapporté le groupe Site, spécialisé dans la recherche antiterroriste, Daesh a publié une vidéo, vraisemblablement tournée par les assaillants, le soir de l’attaque.

Postée sur le compte Télégram considéré comme appartenant à Amaq, l’organe de communication du groupe djihadiste, la séquence de 90 secondes laisse apparaître plusieurs individus aux visages floutés et aux voix brouillées, armés de fusils d’assaut et de couteaux. Ils tirent plusieurs rafales, tandis que de nombreux corps sont allongés à même le sol.

Qui a été arrêté ?

Dans la journée de samedi, l’arrestation de 11 personnes avait alors été annoncée, dont celles de quatre assaillants présumés. Dans un premier temps, à l’occasion de sa revendication, l’EI avait dit des terroristes qu’ils s’étaient "retirés dans leur base sains et saufs". Les quatre assaillants sont des ressortissants étrangers, ont dit les autorités russes, sans confirmer des informations des médias russes selon lesquelles ils seraient originaires du Tadjikistan, frontalier de l’Afghanistan.

L’agence de presse Tass a rapporté des propos tenus par l’un des hommes soupçonnés d’être impliqué dans la tuerie : il explique avoir "abattu des gens pour de l’argent. On m’a promis 500 000 roubles", a-t-il dit, ajoutant que la moitié de l’argent avait été transférée sur sa carte avant de passer à l’acte, vendredi soir.

Quelles réactions en Russie ?

Vladimir Poutine s’est exprimé samedi pour la première fois après l’attaque. Réélu il y a une semaine pour un cinquième mandat, le président a indiqué que la journée de dimanche serait un jour de deuil national en Russie. Au moment d’annoncer l’arrestation des quatre assaillants présumés, le dirigeant russe a précisé qu’ils avaient tenté de fuir vers l’Ukraine avant d’être arrêtés. "Ils ont essayé de se cacher et se sont dirigés vers l’Ukraine, où, selon des indications préliminaires, une fenêtre a été préparée du côté ukrainien pour leur permettre de franchir la frontière de l’État", a-t-il affirmé.

De longues files d’attente se sont formées samedi à Moscou devant des centres de dons de sang. Les autorités sanitaires ont fait état de plus de 120 blessés. La Russie a renforcé la sécurité dans les aéroports et les centres de transport de la capitale. Tous les rassemblements et événements publics du week-end ont été annulés dans le pays.

Comment réagit l’Ukraine ?

Bien que Daesh ait publié un message revendicatif accompagné d’une vidéo qui semble donc être celle de l’attaque menée vendredi soir, Vladimir Poutine et le Kremlin maintiennent leurs soupçons quant à une implication de l’Ukraine dans cette attaque. "Nous savons maintenant dans quel pays ces salauds avaient l’intention de se cacher pour échapper aux poursuites : l’Ukraine", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur Telegram.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé son homologue russe de chercher à "rejeter la faute" sur Kiev, une tentative de diversion "complètement prévisible" selon lui. "Leurs méthodes sont toujours les mêmes […] Ils accusent toujours les autres", a-t-il ajouté. "L’Ukraine n’est évidemment pas impliquée dans cette attaque terroriste. L’Ukraine défend sa souveraineté contre les envahisseurs russes, libère son propre territoire et se bat contre l’armée de l’occupant et ses cibles militaires, pas contre les civils", a déclaré samedi à Reuters le porte-parole du renseignement militaire ukrainien, Andriy Yousov.

Que disent les autres pays ?

France, Etats-Unis, Allemagne, Chine… de nombreux messages condamnant l’attaque menée au Crocus City Hall ont émergé dans le monde, les dirigeants de ces pays apportant leur soutien aux Russes. Outre-Atlantique, il n’y a pas de doutes : le groupe Etat islamique (EI) est le seul responsable de l’attaque perpétrée vendredi dans une salle de concert de la banlieue de Moscou et l’Ukraine n’est aucunement impliquée.

Adrienne Watson, la porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison blanche, Adrienne Watson, l’a martelé : "L’EI porte l’entière responsabilité de cet attentat. L’Ukraine n’est aucunement impliquée", a déclaré Adrienne Watson.

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