INTERVIEW. "On constate une forme de renouveau qui touche tout le département" : un nouveau souffle en Aveyron pour l'hôtellerie-restauration

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  • Michel Santos, président de l'Umih Aveyron.
    Michel Santos, président de l'Umih Aveyron. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Michel Santos, président de l'Umih de l'Aveyron, fait un tour d'horizon des difficultés et des bonnes dynamiques de l'hôtellerie-restauration dans le département.

Le syndicat des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration de l’Aveyron était en assemblée générale ce dimanche à Luc-la-Primaube. Une assemblée dense au cours de laquelle des sujets importants ont été abordés en présence notamment du président de la branche des saisonniers, Laurent Barthélémy, président aussi de l’Umih Aquitaine, et de la présidente de la nouvelle branche des traiteurs, Valérie Pons.

L'assemblée s’est terminée par une soirée cabaret, où près de trois cent des six cents adhérents étaient présents. Une belle réussite pour le président Michel Santos, qui a apprécié l’importante présence de "jeunes" cafetiers et restaurateurs du département. Un bon signe à l’heure où les sujets de discussion sur l’avenir de la profession sont nombreux. Des sujets qui ont pu être abordés en présence du député Stéphane Mazars, du représentant du département Jean-Philippe Sadoul et de la directrice d’Aveyron attractivité et tourisme Catherine Sciberras.

Cette assemblée s’est déroulée en présence de représentants de saisonniers et des traiteurs. Deux sujets qui comptent en Aveyron ?

C’est surtout que par le prisme des saisonniers, beaucoup de sujets très importants peuvent être abordés, comme la concurrence déloyale, le recrutement. Raison pour laquelle je tiens régulièrement à inviter Laurent Barthélémy. Et pour la branche traiteur, pour laquelle on compte une quinzaine d’adhérents en Aveyron, nous voulions la faire connaître afin de rassembler un peu plus Elle est nouvelle et François Arnaud fait partie de ceux qui l’ont mise sur pied.

Quels sont les principaux sujets qui vous animent au sein du syndicat ?

On a donc parlé de la concurrence déloyale, notamment les BNB et une partie du secteur de la restauration rapide, mais aussi des nuisances sonores, où l’on constate que depuis le Covid, les voisinages de terrasses supportent de moins en moins le bruit. Le manque de personnel est également un sujet qui a été abordé même si nous constatons aujourd’hui un regain d’attractivité dans nos secteurs. La campagne de communication que nous avons menée a eu des effets positifs. L’image est en train de changer, il faut cependant être accompagné par les pouvoirs publics pour que cela continue. On peut en tout cas être fier du travail effectué, comme le Job Chef organisé récemment à Villefranche qui a été une réussite. Il y a en tout cas des postes à pourvoir dans tout le département.

Dès lors, si vous deviez définir le baromètre de la profession actuellement ?

Il n’est pas si mal. Mais ici, en Aveyron, on constate une difficulté dans les zones rurales avec l’absence de repreneurs dans les établissements. Cela corrobore les chiffres nationaux qui sont plutôt inquiétants avec des perspectives de 40 % de fermeture ou de mise en redressement. On surveille cette situation de près. C’est une situation qui s’explique par l’arrivée conjointe des remboursements de la PGE, et les hausses des factures de l’énergie et des matières premières. Des établissements voient leur trésorerie fondre, et si en plus on rajoute de la concurrence déloyale par-dessus…

Cette problématique de la concurrence déloyale n’est pas nouvelle. Vous alertez sur le sujet depuis quelque temps…

Tout le monde sait, tout le monde voit, mais pas grand-chose ne bouge. Puis on voit bien que les contraintes ne sont pas les mêmes pour tout le monde. On assiste aussi à un changement de mode consommation, où le restaurant redevient une activité de loisirs, juste du soir et du week-end. Mais il nous appartient aussi à nous de nous renouveler. La période Covid a montré que nous en étions capables.

Pour autant on constate à Rodez, par exemple, une belle dynamique…

Oui… On constate en fait une forme de renouveau, mais qui touche tout le département. Lors de l’assemblée générale, on a pu constater qu’il y avait beaucoup de jeunes. Près de 60 % de cafetiers restaurateurs du département étaient des jeunes qui avaient fait le déplacement jusqu’à l’assemblée. Ça fait plaisir ! C’est une nouvelle génération qui comprend mieux les attentes des nouveaux consommateurs, qui connaît leurs habitudes. C’est très positif. Et Rodez, oui, il y a une très belle dynamique.

Récemment, des étoiles Michelin ont été attribuées à des restaurants aveyronnais…

On retrouve les étoiles que nous avions, c’est une très bonne chose. Cela oriente le regard vers notre département et cela traduit aussi la qualité gastronomique que l’on y trouve.

Vous évoquiez les saisonniers. L’été arrive, comment cela se présente-t-il ?

Cela se présente pas trop mal. Nous n’avons en tout cas pas de retour négatif. Le 2 avril, justement, nous organisons à Millau une session ouverte à tous les professionnels qui s’intitule : recruter efficacement des saisonniers. C’est dans le cadre d’un atelier ressources humaines et l’on invite tous les professionnels à venir. Nous sommes également présents dans les différents salons Taf, à Millau et Rodez, et également dans les forums orientation des collèges et lycées. C’est d’ailleurs une bonne chose de renouer avec ce milieu scolaire là.

On sent également une dynamique nouvelle habiter le syndicat…

Disons que l’on est peut-être repassé à un combat plus syndical que politique. Notre souci, c’est notre profession. On sent également un nouveau souffle à ce niveau-là, parce que les mentalités changent. Et l’on veut garder cette nouvelle dynamique.

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