Golinhac: Florent Vayssade navigue sur les dunes du Dakar

  • Dimanche, l’Aveyronnais a bouclé la 1re étape en 60e position (160 partants).
    Dimanche, l’Aveyronnais a bouclé la 1re étape en 60e position (160 partants). Reproduction CP
Publié le
Centre Presse Aveyron

Originaire de Golinhac et ancien kayakiste de haut niveau, le motard Florent Vayssade a pris le départ, dimanche, de Buenos Aires, de son tout premier rallye Dakar.

Le rallye Dakar en a vu passer des Ovni. Des chanteurs, de Johnny Hallyday à feu Daniel Balavoine, des rugbymen comme Christian Califano, des mannequins, comme Adriana Karembeu, et même des skieurs tels Luc Alphand, vainqueur en 2006 au volant d’une Mitsubishi. Mais des kayakistes, oui avec des pagaies, pas sûr que le roi des rallyes raids en ait déjà accueillis dans son bivouac. Cette année, c’est le cas. Et, cerise sur le gâteau, le bonhomme est Aveyronnais. Avec son N.71 et au guidon de sa Sherco 450 rallye, Florent Vayssade va même tenter de porter haut les couleurs de son département. "Pourquoi pas un top 30", sourit-il.

Premier Dakar ou pas, le garçon est ambitieux pour son baptême du feu. Il faut dire qu’à 35 ans, la compétition est devenue son mode de vie. Kayakiste de très haut niveau, le gaillard a tutoyé les sommets de son sport jusqu’à participer aux championnats du monde, en 2003 en Autriche, avec l’équipe de France. Puis la monture a changé.

La pagaie est devenue un guidon et le casque intégral. Exit aussi le gilet de sauvetage, place au blouson de motard et à l’enduro. Pour une passion devenue rapidement dévorante. "J’ai toujours aimé la moto mais financièrement, je n’avais pas les moyens. Il y a 6 ou 7 ans, j’en ai enfin acheté une. Et je m’y suis mis à fond", note ce père de deux têtes blondes, un garçon de 9 ans et une fille de 10 ans.

Mais à fond avec Florent Vayssade signifie vraiment à fond. Comprenez, une 4e place de Nationale 2 en championnat de France d’enduro, une 26e place de l’Aveyronnaise Classic 2014 et, surtout, la 13e position (2e Français) du rallye moto Oilybia au Maroc, en octobre. Dans le désert marocain, le Golinhacois s’est même placé juste derrière des pointures comme les Espagnols Marc Coma, vainqueur de l’épreuve et quadruple tenant du Dakar (2014, 2011, 2009 et 2006), et Joan Barreda Bort. De quoi légitimement faire le pèlerinage de la Mecque de la discipline, passée de l’Afrique à l’Amérique du Sud.

Instillée dans l’esprit de Vayssade par un ami motard, l’idée a néanmoins mis du temps à devenir réalité. Entre les recherches de partenaires, le bouclage d’un important budget qui ne l’est pas encore totalement et l’entraînement, il a fallu de la patience et de la persévérance. "C’est le travail de plus d’un an, mais l’aboutissement d’un rêve..." soufflait d’ailleurs l’intéressé, il y a une semaine, à quelques minutes du décollage vers l’Espagne puis l’Argentine.

Là-bas, dans la Pampa, le pilote du Moto Nature d’Olt, club de Saint-Côme-d’Olt, a posé ses pneus crantés sur un continent et des terrains totalement inconnus pour lui. Mais Florent Vayssade ne s’inquiètait pas ces derniers jours. "En Aveyron, c’est difficile de trouver des conditions comparables. Et puis, tu ne roules pas avec ta moto de course. Mais j’ai 10000 km pour m’adapter!" 9295 bornes très exactement dans le sable, les cailloux et la poussière. Et des spéciales jusqu’à 800 km à mettre à rude épreuve les plus résistants attendent Vayssade. "C’est ce que j’appréhende, avec le pépin technique", avouait-il, alors qu’il a dû suivre un programme intense d’entraînement, entre gainage et vélo. "Ce qui fera la différence, c’est l’endurance et la navigation". La navigation, rien de bien terrible pour un kayakiste.
 

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?