Bozouls : condamné pour avoir pourri la vie de son voisin qu’il ne pouvait «plus saquer»

Ou quand les juges doivent régler un conflit de voisinages. À la barre, ce quadragénaire qui résidait à Bozouls, est poursuivi pour avoir adressé un courrier anonyme aux gendarmes, à l’Urssaf, à la Caf, au procureur. Dedans, il met en cause son voisin qu’il soupçonne de tous les maux. Travail au noir, trafic de stupéfiants, pyromane...

« Résultat, un dossier qui a pourri la vie des enquêteurs pendant six mois », s’est agacé le procureur, le tout étant de la « calomnie ». Reste que les enquêteurs n’ont en revanche eu aucun mal à identifier le « corbeau ».

Des carrés de sucre dans le réservoir

« Je vivais un calvaire. Je ne pouvais plus le saquer », admet le prévenu. Il raconte que son voisin ne supportait pas de le voir garer ses camions devant son jardin. Camions qui, un jour ont été mis hors-service par quelques carrés de sucres dans le réservoir.

« Et c’est cet acte de vandalisme qui a provoqué l’envoi de ces courriers. Car mon client en est intimement convaincu, c’est son voisin qui a commis ce méfait qui a abouti à la liquidation de son entreprise », explique l’avocate du prévenu.

Face à la colère du procureur qui requiert 8 mois de prison ferme, elle oppose « abasourdie » par ces réquisitions, « la clémence et la compréhension » pour son client « qui a préféré prendre un papier et un crayon qu’en venir aux mains ». Rappelant que le voisin aurait lancé à son client « pas vu, pas pris...»

Les juges ont finalement condamné ce père d’un enfant lourdement handicapé à un mois de prison. Un prévenu qui va « beaucoup mieux » depuis qu’il a déménagé.