Coup de chaud aux urgences de l’hôpital de Rodez

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  • Mercredi 26 juin, une trentaine d’infirmiers, de médecins et d’aides-soignants se sont retrouvés sur le parvis de l’hôpital pour cette première journée d’action.
    Mercredi 26 juin, une trentaine d’infirmiers, de médecins et d’aides-soignants se sont retrouvés sur le parvis de l’hôpital pour cette première journée d’action. Photo Ph.H.
Publié le
Philippe Henry

Mercredi 26 juin, dès 7 heures, le personnel du service des urgences de l’hôpital Jacques-Puel de Rodez s’est mis en grève, en écho à l’appel national lancé la semaine dernière. Si les infirmiers, aides-soignants et médecins souscrivent aux revendications nationales, des besoins locaux émergent également.

Devant l’entrée du service des urgences de l’hôpital Jacques-Puel de Rodez, une trentaine d’infirmières, d’aides-soignantes, de médecins se réunissent vers 9 h 30. Les banderoles sont déroulées et brandies.

Le groupe se met en marche et s’avance vers le parvis de l’hôpital. En écho à l’appel national lancé la semaine dernière, les urgentistes de l’établissement ruthénois ont emboîté le pas, dès 7 heures ce mercredi 26 juin.

L’intersyndicale CGT, FO a déposé un préavis de grève illimité. Les soins seront toutefois assurés par le personnel de l’hôpital.

Pour Jamila Mehamdia, infirmière urgentiste et déléguée CGT, le service connaît " des difficultés récurrentes". "Cette situation est d’autant plus sensible qu’en cette période de canicule le service des urgences se remplit et l’attente se fait de plus en plus longue, explique-t-elle. Cette attente de plus en plus longue illustre notre manque de moyens."

Des revendications qui vont bien au-delà du simple besoin de personnel. Les praticiens demandent ainsi la reconnaissance de la spécificité du travail aux urgences par une revalorisation financière de 300 € nets mensuels ; l’arrêt des fermetures de lits dans les services d’hospitalisation pour faire cesser l’attente des patients sur des brancards ; l’augmentation du personnel médical et non médical.

Au niveau local, les représentants du personnel réclament : un aide-soignant dédié à l’unité d’hospitalisation courte durée (UHCD), pour la nuit ; un binôme aide-soignant ou infirmier ; la pérennisation des contractuels en stoppant "la pression que leur est faite lors des rappels sur repos" ; l’achat et le renouvellement de matériel adapté ; d’adapter les locaux du service pour garantir l’intimité des patients et des familles, etc.

Revalorisations

D’après une enquête réalisée par l’institut d’études Odoxa les personnels hospitaliers sont en mauvaise santé physique : 36 % ont été affectés par un problème de santé au cours des derniers mois, soit 13 points de plus que la population générale et 3 points de plus que l’année dernière à la même époque. Mais ils sont surtout en mauvaise santé morale/mentale : pour la première fois, une majorité de personnels hospitaliers – 54 % contre 46 % – se disent insatisfaits de leur travail.

Après trois mois de grève, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, avait tenté, vendredi, d’apaiser la colère des soignants en promettant 70 millions d’euros. Dont 55 millions consacrés à la généralisation et la revalorisation d’une prime de risque de 100 euros net mensuels, dès le mois de juillet, à tous les professionnels des services d’urgence, hors médecins. Le ministère avait également annoncé une enveloppe de 15 millions d’euros censée permettre " aux services d’urgences en tension " de " renforcer leurs effectifs paramédicaux durant la période estivale" et de maintenir ainsi un maximum de lits ouverts.

Difficultés de recrutement

De leur côté, les médecins urgentistes soutiennent " entièrement ce mouvement de grève ". " Nous sommes tous dans la même merde ! (Sic) ", s’exclame Franck Becker, médecin aux urgences. Lui et ses collègues décideront ce jeudi 27 juin de suivre ou non le mouvement. Pour autant, la direction de l’hôpital Jacques-Puel assure avoir mis à contribution les médecins de l’établissement pour venir épauler le personnel des urgences. De plus, l’hôpital ferait face à des difficultés importantes de recrutement, faute de candidats.

Une prochaine réunion entre les représentants du personnel doit avoir lieu prochainement pour déterminer les modalités des actions à venir.

"C’est certain, nous allons poursuivre le mouvement", assure Jamila Mehamdia. Une nouvelle manifestation d’ampleur nationale est d’ores et déjà prévue le 2 juillet.

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