Onet-le-Château : Bancarel Housses, une société bien en selle depuis près d'un demi-siècle

La société Bancarel a été fondée en 1972 à Onet-le-Château par Adrien Bancarel. Ce dernier, décédé cette année, avait rapidement été rejoint par son fils Daniel, qui occupait le poste de directeur technique et a pris sa retraite il y a une paire d’années.

En 2000, l’entreprise a été rachetée par Pierre-Georges Pelofi. Ce Montpelliérain a successivement fait du consulting en commerce international aux États-Unis et de la fusion-acquisition, dirigé des PME, occupé la fonction de vice-président dans un grand groupe d’équipement de protection individuelle et enseigné le marketing. "J’avais envie de racheter une société pour mon propre compte et je cherchais une affaire au sud de l’axe Bordeaux-Lyon, raconte-t-il. Je ne connaissais rien à l’accessoire auto, la sellerie et le sur-mesure, mais Bancarel était très connue dans son domaine et présentait toutes les garanties pour une telle opération. Je me suis d’abord associé à une banque avant de racheter sa part."

E-commerce et diversification

À l’époque, Bancarel réalisait 95 % de son chiffre d’affaires dans le secteur automobile dont 90 % dans la distribution aux centres automobiles et concessionnaires. "Nous avions une dépendance pénalisante vis-à-vis de franchises comme Feu Vert ou Norauto, explique Pierre-Georges Pelofi. Nous avons donc voulu en sortir, d’une part en lançant notre site internet marchand pour élargir notre cible et toucher directement les particuliers, d’autre part en diversifiant nos activités. Nous avions vu juste car le secteur de l’automobile, très compétitif, s’est déployé sur internet et, il y a trois ans, les courbes d’achat des centres auto et des particuliers se sont croisées. Aujourd’hui, l’automobile représente entre 65 et 70 % de notre chiffre d’affaires, dont 15 % de ventes en ligne, et nos autres marchés se développent bien." De 3 millions d’euros il y a cinq ans, Bancarel affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires de plus de 4 millions d’euros.

Pour l’automobile, qui reste le cœur de son activité, Bancarel a un atout indéniable : plus de 20 000 gabarits en stock. Depuis cinquante ans, à chaque sortie de véhicule, peu importe la marque, que ce soit pour une voiture, un utilitaire ou un camion, elle relève les patrons des intérieurs, sièges et accoudoirs. "Il y a une demande croissante de personnalisation et d’innovation de la part de la clientèle et en parallèle, un raccourcissement de la durée de vie de chaque modèle qui est aujourd’hui de trois ans, reprend le patron. Du coup, pour rester rentables, les constructeurs s’associent et créés des plateformes qui produisent des modèles identiques que l’on différencie avec les intérieurs notamment. Lorsque nous accompagnons la sortie des Clio, Captur et autres modèles, la valeur ajoutée c’est-à-dire la conception (design, prototype, essais et contrôles qualité) est faite à Onet-le-Château et la manufacture c’est-à-dire la fabrication est sous-traitée, la plupart du temps dans des pays de l’est de l’Europe."

Le succès grandissant du camping-car

Lorsque Bancarel a diversifié ses activités, elle s’est notamment lancée dans le camping-car et les vans aménagés. "Le côté passionnel de l’automobile a disparu, assure Georges Pelofi. On est passé d’une possession à une consommation de l’objet automobile ; on le voit bien avec le leasing. La passion, on la retrouve avec le camping-car qui est un lieu de vie, une deuxième maison, explique le PDG. 50 % de notre clientèle est à la retraite et ce marché connaît une croissance à deux chiffres, boostée par la crise sanitaire qui a eu un rôle d’accélérateur, donnant envie aux gens de retrouver la liberté après plusieurs semaines de confinement." Avec l’aménagement de 1 000 véhicules par an, le secteur du camping-car représente aujourd’hui 20 % du chiffre d’affaires de Bancarel.

Depuis quatre ans, l’entreprise fabrique également des accessoires pour l’Armée. "Nous équipons les véhicules blindés qui transportent les troupes et fabriquons divers accessoires tels que sacoches, bâches, sangles, etc. Nous travaillons même sur la réfection des sièges du char Leclerc." Une belle reconnaissance pour la société cinquantenaire.