Clermont-Ferrand veut faire de l'Aveyron une capitale européenne de la culture

Abonnés
  • Olivier Bianchi, maire de Clermont, porte la candidature.
    Olivier Bianchi, maire de Clermont, porte la candidature. Centre Presse - José A. Torres
Publié le

Dans sa démarche d’obtenir le label de Capitale européenne de la culture en 2028, Clermont-Ferrand souhaite associer l’Aveyron. Son maire, Olivier Bianchi explique pourquoi.

En fin de semaine dernière, le maire de Clermont-Ferrand et président de la métropole auvergnate, Olivier Bianchi, était à Rodez. Il est venu visiter les musées Fenaille et Soulages, et avait rendez-vous avec plusieurs élus pour leur présenter un projet les concernant : sa ville est candidate au label Capitale européenne de la culture pour 2028. Et il compte élargir le dossier à l’entièreté du Massif central, et donc à l’Aveyron.

Pourquoi avez-vous l’envie d’associer l’Aveyron dans votre projet ?

J’ai entrepris le tour du Massif central pour donner de la chair et du sang au projet de capitale européenne à cette échelle-là. J’ai rencontré les élus pour leur dire que l’Europe va regarder si le fait que le Massif soit un terrain de jeu pour la candidature clermontoise est une réalité. Il faut que ce soit véritablement incarné. Il faut donc qu’ils adhèrent et qu’ils soient convaincus que ce sera une réalité. Les gens sont plutôt attentifs et je reçois un accueil, de la Corrèze à la Creuse, de la Lozère à l’Aveyron, en passant par l’Allier et le Cantal, plutôt chaleureux et intéressé. Même si nous avons des spécificités territoriales, entre Montpellier, Orléans, Bordeaux et Saint-Etienne, finalement, Clermont reste la grande ville qui polarise le Massif central et qui l’organise.

Si l’Aveyron est dans le Massif central, le territoire est davantage tourné vers Toulouse et Montpellier que vers Clermont-Ferrand…

Je pense qu’on peut construire des politiques à plusieurs échelles. Il peut y avoir des coopérations avec Montpellier sur certains sujets. Avec Toulouse sur d’autres, mais au fond, le Massif central, c’est l’île au centre de la France : 3,8 millions d’habitants, qui ont toujours été un peu sous-estimés par les politiques de l’État. C’est peut-être parce qu’on a longtemps essayé de s’accrocher aux autres métropoles et qu’on n’a pas fait d’acte identitaire pour pousser les politiques publiques à être attentives à nos besoins. On se retrouve sur les questions de la place des jeunes dans une ruralité, les problématiques de ruralité, celles de santé, celles de culture dans ces zones plus difficiles d’accès… Puisqu’on a les mêmes sujets, peut-être qu’on pourrait avoir une réponse commune.

Cette démarche n’est pas juste l’occasion pour Clermont d’aller chercher des financements dans les territoires voisins ?

Non parce qu’il faudra que Clermont mette l’essentiel des financements. Clermont à un rôle de leadership géographique à assumer, mais qu’elle doit faire de façon bienveillante. Clermont est une métropole particulière, ce n’est pas la plus grosse. Elle entretient un lien très fort avec le monde rural. Il faut démontrer qu’un autre mode de développement peut exister.

Qu’est-ce que l’Aveyron peut apporter à la candidature ?

Il y a de très beaux objets culturels et artistiques ici. Quand on est dans un territoire où la question de l’archéologie et des cultures gauloises est fondamentale, associer le musée Fenaille est cohérent. Et puis il y a évidemment le musée Soulages. Pour que la position artistique soit au plus près des habitants et pas seulement centrée sur Clermont, il faut créer des points d’ancrage. Le musée Soulages est très dynamique et travaille avec nous depuis le début. C’est un beau point d’ancrage pour que l’Aveyron joue pleinement sa carte en 2028.

La capitale européenne de la culture, c’est aussi les métiers et les savoir-faire. Impossible, du côté de Clermont, de ne pas penser aux couteaux de Thiers. En Aveyron, il y a les couteaux Laguiole. C’est un peu compliqué entre les deux actuellement. Comment concilier cela ?

Je sais qu’il y a une guerre, mais nous, on va se positionner au-dessus. On peut être une solution non pas pour réconcilier les gens, ce serait prétentieux de notre part, mais plutôt pour démontrer qu’à perdre de l’énergie en conflits, on finit par tous reculer. Notre intérêt à nous, c’est de montrer qu’il y a deux beaux savoir-faire qui sont complémentaires.

Montpellier est aussi candidate. L’Aveyron est également tourné vers l’Hérault…

Il faut que chaque territoire aille avec la candidature qui lui paraît la plus pertinente dans son discours. Il me semble que Montpellier et Sète travaillent sur la question du littoral et c’est légitime que la Région Occitanie les soutienne. Mais comme nous, on pose la question du Massif central, il y a certainement, possibilité que l’Aveyron et la Lozère puissent être aussi avec nous. Et puis le meilleur gagnera.

Le territoire comme le Massif central en a-t-il plus besoin que d’autres ?

Dans un moment de populisme européen, de populations qui se sentent déconsidérées, je pense que ce serait astucieux du point de vue de l’Europe, de dire à des Européens du Massif central que ce n’est pas parce qu’ils sont dans ce que la géographie qualifie de la Diagonale du vide, qu’on ne les considère pas. Chez eux aussi il y a de la culture, de l’art et des artistes qui bossent. Si j’étais dans la commission qui décide, je pense que je serais très attentionné à notre candidature.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez