Football : aucune victoire à domicile, la situation se tend à Rodez

Ce n’est pas la première fois depuis le début de saison que Laurent Peyrelade débarque en conférence de presse frustré. Mais rarement la mine du coach ruthénois avait été aussi déconfite que samedi, après la nouvelle défaite des siens à domicile contre Grenoble. Il faut dire que celle-ci, elle fait mal. Très mal. Déjà parce qu’elle intervient le soir des adieux du Raf à sa tribune d’honneur qui s’apprête à être détruite, mais surtout parce qu’elle s’inscrit dans une longue période de mauvais résultats à la maison. Cette saison : sept matches, quatre défaites, trois nuls. Le bilan à Paul-Lignon donne des vertiges. Et il risque de peser dans les têtes pendant les huit prochaines semaines avant le retour rue Vieussens le 30 décembre contre Dijon, après la Coupe du monde.

Pourtant, face au GF38, tout semblait réuni pour que les sang et or mettent un terme à ce syndrome Paul-Lignon qui dure depuis la deuxième journée et la défaite 3-0 contre Bordeaux. Le stade n’était pas loin d’être plein, Peyrelade venait d’enregistrer le retour de Vandenabeele et de Chougrani dans le groupe, et l’équipe restait sur une qualification aux tirs au but contre le prestigieux Saint-Etienne à Geoffroy-Guichard en Coupe de France… Mais non. Cela n’a pas suffi.

Une communication entre coach et joueurs qui pose question

Au sortir de cette défaite, Laurent Peyrelade s’est confié sur ce qu’il n’avait pas aimé voir sur le pré : « Je ne retiens pas grand-chose de bien. Honnêtement, je trouve qu’on n’a pas été en jambes, qu’on a manqué de punch, de percussion, de justesse technique… J’attendais bien plus, bien mieux. » Ce constat-là, il ne l’a fait que devant les journalistes. En effet, le technicien n’a pas souhaité débriefer immédiatement la rencontre avec ses joueurs. « Je n’ai pas discuté avec eux aujourd’hui après le match, parce que je leur ai déjà dit ce que j’avais à leur dire à la mi-temps À un moment donné, il faut se bouger », a-t-il lancé.

Quelques minutes avant son passage au micro, Nassim Ouammou, extrêmement frustré également, tentait d’expliquer de son côté ce qui n’allait pas à Rodez : « On est toujours passé par les côtés pour apporter beaucoup de centres, et aujourd’hui on le fait beaucoup moins. C’est clairement un constat. Moi qui joue sur les côtés, je le vois. Je ne peux pas vous répondre pourquoi. Il faut qu’on joue avec nos qualités. La clé de notre équipe est sur les côtés, comme chaque année. Il ne faut pas s’inventer un autre style de jeu. » Des propos qui remettent en cause la tactique mise en place par son coach ? La question se pose.

Laurent Peyrelade inquiété ?

Dans pareilles situations, bon nombre de clubs choisissent la voie du changement de staff pour provoquer un électrochoc au sein du vestiaire et sauver les meubles d’une saison bien mal embarquée. Mais on le sait, à Rodez, le président Pierre-Olivier Murat n’est pas un adepte de cette pratique. D’autant qu’il a conforté à son poste à mainte reprise celui qui a fait monter le club du CFA à la Ligue 2. Même si cette saison est à ce point singulière, que la trêve pour le Qatar qui s’ouvre dans quinze jours, pourrait peut-être rebattre les cartes. Contacté ce dimanche, il n’a pas répondu à nos sollicitations, qui l’invitaient à prendre la parole sur cette situation de plus en plus inquiétante en interne, et au classement.