Rodez : le service voirie en alerte avec l'arrivée du froid et de la neige

Ce mercredi matin, la "petite" neige qui est tombée sur la ville n'a en rien perturbé le trafic. En partie grâce à l'intervention de la troupe "hiver" des services municipaux. Depuis le 15 novembre, et jusqu'au 15 mars, elle est prête à intervenir à n'importe quel moment en cas de neige ou verglas. D'ailleurs, vous ne les avez certainement pas vus, mais dès 5 heures, ce mercredi matin, ils ont traité quelques-uns des axes stratégiques de la ville. "Puis à sept heures, on est rentré, c'était suffisant", glisse Francis Verhnes. Il pilote l'expérimentée équipe d'astreinte sur laquelle la Ville peut  s'appuyer. La Ville mais aussi le Département d'ailleurs qui, par convention, lui délègue les 4 kilomètres de voiries départementales qui passent par Rodez. 

Pour le reste, soit 90 kilomètres de voirie environ, trois camions et un quatrième en cas de "grosse attaque hivernale" , pouvant être équipés d'étraves ou de lames, sont prêts à intervenir dans les secteurs qui les concernent. "Il nous faut quatre heures pour couvrir l'ensemble de notre secteur", explique Francis Vernhes. Quatre heures, si la neige ou le verglas ne font pas le choix de se présenter aux heures de  pointe. "Dans ces cas-là, il n'y a rien à faire. Il y a quelque temps de cela, nous avons mis une heure pour traverser le viaduc de Bourran. Tous les axes étaient bouchés. C'était vers 17 heures", se souvient-il. "Une fois, c'est un bus qui s'est mis en travers dans la rue Saint-Cyrice, il n'y avait plus rien à faire. Mais parfois, on se fait piéger par le temps, cela arrive". 

Si bien que le credo de cette équipe,  c'est "l'anticipation". Qui plus est dans une ville au relief important, avec des artères parfois bien pentues. Pour cela, il s'appuie notamment sur des bulletins météo très précis, qui prennent également en compte la température de la chaussée. "Puis il y a l'expérience aussi", glisse l'élu adjoint en charge notamment de la voirie, Christophe Lauras. Ce dernier sait à quel point la "vista" de ces agents peut éviter la paralysie d'une ville.

"Nous pouvons aussi être alertés  par la patrouille départementale, la préfecture..." complète Francis Vernhes. "Sachant que la façade nord de la ville fait partie des axes surveillés de près" ajoute Dominique Calmettes, le responsable de services techniques. Priorité étant donné au déblaiement des grands axes, des abords des bâtiments publics et des écoles. 

"Un bon baromètre du changement climatique"

À cette équipe d'astreinte hivernale, s'ajoute également une batterie d'agents, jusqu'à cinquante, dépendant des espaces verts. Elle assure la suite du travail des machines, en journée dans différents points de la ville.

Mais force est de constater que, ces dernières années, les interventions "hivernales" sont en nette régression. "Ce service est un bon baromètre, s'il fallait encore s'en convaincre, du changement climatique" avance Christophe Lauras. Avec  notamment un chiffre à la clé : sur ces trois derniers hivers, ce sont 38 tonnes de sel en moyenne qui ont été utilisées. Il y a une dizaine d'années à peine, c'était 219 tonnes... Un écart important même si la décision de ne plus donner du sel à tout va a un impact sur ce chiffre. Le sel étant désormais fourni directement au centre technique en cas de véritable offensive neigeuse.

Pour les jours qui arrivent, c'est toutefois le gel qui suscite une attention particulière. Avec des températures qui descendront jusqu'à moins 9 degrés par endroits, notamment dans la nuit de vendredi à samedi. "Il y a une petite précipitation prévue juste avant, on va être attentif"  analyse Francis Vernhes. Prêt, au cœur de la nuit, à faire le nécessaire avec son équipe pour que la circulation ne soit pas perturbée au petit matin...