Aveyron : endetté, le bar culturel "Le Staff" de Cransac pourrait bien fermer ses portes

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  • En six années d'existence, le bar le Staff a programmé 200 concerts et soirées musicales.
    En six années d'existence, le bar le Staff a programmé 200 concerts et soirées musicales. DR
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Endetté auprès de la mairie de Cransac, le bar-restaurant musical et culturel Le Staff pourrait bien fermer ses portes. Une mauvaise nouvelle pour l’animation du centre-ville cransacois.
 

Le bar-restaurant musical et culturel Le Staff pourrait bien fermer ses portes, place Jean Jaurès à Cransac. La mairie, propriétaire des lieux, a résilié le bail de location, depuis le 30 juin, suite à des loyers impayés. « Ils sont dans leur bon droit, mais on n’est pas de mauvaise volonté », explique Fabienne et Thierry, les gérants, qui ne cachent pas leurs difficultés économiques dues au Covid et pendant les périodes hivernales. Leurs dettes à la commune s’élèvent à près de 1 500 € et un peu plus de 5 000 € à la communauté de communes.

Une cagnotte Leetchi

Au-delà des chiffres, un sentiment d’amertume demeure. « La mairie et la communauté de communes n’ont pas accepté l’échelonnement de notre dette sur deux ans, proposé par un huissier des finances publiques », relèvent les deux associés. Ils ont depuis réussi à rembourser une partie de leur dû grâce à une cagnotte Leetchi créée le 26 juin dernier et qui a recueilli plus de 5 200 €.

Un bar engagé

Depuis son ouverture en 2017, le bar a organisé « plus de 200 concerts et soirées musicales », rappelle Fabienne qui s’attache à ne pas rendre la consommation obligatoire pour y assister. En 2021, Le Staff avait notamment accueilli le groupe de punk culte de New York, The Fleshtones. « On se bat pour faire vivre la culture dans notre commune et dans le Bassin, des secteurs très reculés. Et on se fait jeter », regrette l’ancienne élue d’opposition. Le Staff n’a pas hésité non plus à afficher ses engagements politiques en organisant des soirées LGBTQIA + ou en soutien aux faucheurs volontaires anti-OGM.

Une raison politique ?

Des événements qui pourraient, selon les gérants, expliquer le différend avec la mairie, commencé à l’été 2022. « Ils nous mettent des bâtons dans les roues dès qu’ils le peuvent. On pense que la raison est politique. Notre engagement dérange. » Sans eau depuis le 19 juin, le bar occupe encore les lieux le temps que le tribunal de Rodez statue sur la validité de la résiliation du bail et de l’expulsion le 7 septembre prochain.
Même s’il obtenait gain de cause, les deux associés pensent déjà à la suite. « On ne se sent pas de continuer dans ces conditions. Le Staff, c’est un concept. Des murs, il y en a d’autres ».

Contacté, le maire de Cransac, également vice-président de Decazeville communauté, n’a pas souhaité répondre à nos questions « pour ne pas mettre de l’huile sur le feu ».

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