Obsèques de Dominique Bernard à Arras : le poignant adieu au professeur assassiné qui "n'aimait pas les honneurs"

  • Un vibrant hommage a été rendu à Dominique Bernard, professeur assassiné le 13 octobre à Arras.
    Un vibrant hommage a été rendu à Dominique Bernard, professeur assassiné le 13 octobre à Arras. EPA - Mohammed Badra
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Centre Presse Aveyron

Arras a rendu un dernier hommage, jeudi 19 octobre 2023, à Dominique Bernard. Un moment de recueillement sobre, délicat et profond, à l’image de ce professeur de français, fauché à 57 ans, le 13 octobre, par le terrorisme islamique

Un dernier hommage a été rendu, jeudi 19 octobre 2023, à Dominique Bernard, à Arras. "Il n’aimait pas la foule et les honneurs, les cérémonies, qu’il avait en horreur", a expliqué son épouse, Isabelle, enseignante elle aussi, lors d’une prise de parole dans la cathédrale, où un millier de personnes avaient pris place.

"Passionné"

"Sensible et discret, il n’aimait pas le bruit et la fureur du monde. Il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur. Nous nous aimions", a-t-elle ajouté, citant les passions et émotions qui animaient son époux, de Baudelaire à Kubrick, des senteurs de Provence aux paysages de Toscane. Une vie sans téléphone portable, loin du tumulte des réseaux sociaux. Une vie d’enseignant recentré sur ce qui constituait, pour lui, l’essentiel.

"M. Bernard était gentil, passionné, il aimait nous faire découvrir la littérature", a expliqué Maxime, l’un de ses anciens élèves de la cité scolaire Gambetta-Carnot, interrogé par l’AFP et Le Parisien, sur la place des Héros, dans la préfecture du Pas-de-Calais. Quelque 600 personnes y ont suivi la retransmission de la cérémonie sur grand écran, souvent une rose blanche à la main. Un rassemblement sous haute surveillance.

"Quand s’arrêteront donc la violence et la folie du monde ?, a interrogé, jeudi, l’évêque d’Arras, Olivier Leborgne. La haine qui répond à la haine, la violence qui répond à la violence, ce n’est toujours que plus de haine et de violence."

"Un électrochoc"

Emmanuel Macron, présent sur place avec son épouse, Brigitte Macron, et le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, n’a pas pris la parole. Mais une rencontre avait été organisée avec la famille quelques instants plus tôt. Dans un décret publié jeudi au Journal officiel, le professeur qui est mort en s’interposant face au terroriste Mohammed Mogouchkov a été élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur.

"Si seulement ça pouvait créer un électrochoc pour nous faire dire à tous qu’il faut de la tolérance, pour que la France reste une terre d’accueil", disent sa mère et sa sœur dans un entretien paru mercredi dans le journal catholique La Vie. Au moment où la France muscle, comme nombre de pays, sa réponse sécuritaire face à la menace terroriste islamiste et songe à durcir ses lois migratoires.

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