Entreprise : à Olemps, près de 50 ans d’expérience pour Belet Isolation

"J’ai le nom, mais il a fallu que je me fasse un prénom, affirme Alexandre Belet. J’ai toujours baigné dans cette activité. Dès l’âge de 14 ans j’étais sur les chantiers, mais j’ai dû faire mes armes."

Baccalauréat technologique sciences et technologies tertiaires (STT) action et communication commerciale, BEP de comptabilité, école de gestion et de commerce (EGC) à Toulouse puis à Rodez, école des managers… Le "fils de" est passé sur les bancs de plusieurs écoles pour se former avant d’intégrer l’entreprise où il a, là également, gravi les échelons progressivement avant de prendre la barre du navire familial, à Olemps.

"Mon père s’est lancé après le choc pétrolier de 1973 en proposant de l’isolation aux particuliers, commerces et industries." Depuis, l’activité s’est développée puisque Belet propose aujourd’hui de l’isolation de combles perdus, de planchers et de rampants de toiture par soufflage ; de l’isolation de planchers bas, de garages, de caves et de vides sanitaires ; de la protection incendie des bâtiments grâce à de la projection coupe-feu ou thermique ; des faux plafonds décoratifs acoustiques et thermiques démontables, de l’isolation acoustique et, depuis peu, de l’isolation par l’extérieur avec pose de panneaux isolants recouverts de crépis ou de bardage. "Nous travaillons avec des particuliers, des professionnels, des industriels, des agriculteurs et des collectivités, pour du neuf ou de la rénovation, sur l’Aveyron et les départements limitrophes."

De la prévention pour éviter les arnaques

Si l’entreprise se porte bien avec un chiffre d’affaires de 5,5 millions d’euros, Alexandre Belet voit son secteur d’activité touché par un nouveau phénomène depuis quelques années : "Les truands. Ces derniers temps, les normes RGE et Qualibat se sont durcies avec plus de contrôles sur les chantiers, mais cela commence tout juste à disqualifier les mauvais. Il faudrait que ce soit beaucoup plus strict. C’est trop facile de se monter, de couler et de se remonter quelques mois plus tard. L’isolation à 1 euro a été très mal gérée. C’est une fumisterie dommageable pour les particuliers qui ont saisi l’occasion – quand on ne paye pas, on est moins regardant – mais il faut voir le résultat des travaux, que ce soit pour l’isolation, les pompes à chaleur ou le photovoltaïque !"

En colère, le patron s’est lancé dans la réalisation de vidéos il y a quelques mois afin de faire bénéficier les consommateurs de son savoir-faire et de son expertise. "Je donne des astuces et des conseils pour éviter les arnaques. Il y a trois critères à prendre en compte avant de faire intervenir un artisan pour réaliser des travaux chez soi : se renseigner sur la société et voir notamment si elle est certifiée Qualibat RGE, choisir une entreprise proche de chez soi, et comparer les prix."

35 salariés et des difficultés de recrutement

Toujours dans cet esprit de conseil, mais aussi pour communiquer et s’offrir de la visibilité, Alexandre Belet souhaite refondre le site internet de son entreprise début 2024 et créer un blog avec des articles informatifs sur lesquels les clients pourront réagir et poser des questions. Sensible à la question environnementale (il a posé du photovoltaïque sur le toit de son bâtiment pour être autosuffisant), il abordera, entre autres, le sujet des isolants naturels à base de fibre de bois, de chanvre ou de paille, et des produits bio-sourcés qui sont venus concurrencer les traditionnelles laines de verre ou de roche, même si ces dernières ont bien évolué et sont moins poussiéreuses et contraignantes à poser pour les ouvriers.

Belet Isolation emploie 35 salariés et, comme beaucoup d’entreprises, quel que soit le secteur d’activité, rencontre des difficultés de recrutement. "Les nouvelles générations veulent gagner de l’argent rapidement sans trop en faire, elles veulent du temps de libre pour leurs loisirs et papillonnent d’une entreprise à l’autre en faisant monter les enchères, regrette l’entrepreneur. C’est difficile de recruter, de former et de fidéliser. Il faut être attractif et pas qu’au niveau du salaire. Il faut être à l’écoute, avoir de la souplesse dans le management, améliorer les conditions de travail, proposer de nouvelles choses…"

Dernièrement, l’entreprise a recruté un magasinier et couvert ses parkings afin de mieux réceptionner la marchandise. "Nous avons un gros chantier de sécurisation informatique et téléphonie pour nous prémunir du risque de piratage, souligne Alexandre Belet. Vu la conjoncture, nous ne faisons pas trop de projets, nous avançons tranquillement en étant vigilant sur nos investissements pour pérenniser l’activité. Notre volonté : continuer à grandir en respectant l’environnement et accompagnant nos collaborateurs et les clients qui nous font confiance."